Lorsque les affaires sortent même dans les petites communes de moins de 3000 habitants...
PUBLIÉ LE 01/02/2017 (Journal de Montreuil à la Une)
Nouveau tournant dans l'affaire de la « délibération fantôme », le maire Stéphane Sieczkowski-Samier et sa mère viennent d'être placés en garde à vue.
En novembre dernier, seize membres du conseil municipal étaient entendus à la brigade d'Ecuires.
Le maire, sa mère (Christiane Samier) et le premier adjoint (Gérard Lozinguez) avaient échappé à cette première vague d'auditions. Jusqu'à aujourd'hui. Les trois élus ainsi que deux agents de la collectivité (son ancien DGS et sa secrétaire) étaient convoqués ce mercredi à 14h à la gendarmerie du Portel.
Stéphane Sieczkowski-Samier et sa mère ont été placés en garde à vue. Cette dernière peut être prolongée jusque vendredi.
Il reviendra ensuite au procureur d'ouvrir ou non une information judiciaire.
Rappel des faits :
Depuis mai dernier, une enquête a été ouverte pour tenter de faire la lumière sur l'affaire de la délibération envoyée en sous-préfecture sans avoir été soumise au vote du conseil municipal.
Enquête d'autant plus sensible qu'elle expose Stéphane Sieczkowski-Samier à un procès devant un tribunal de grande instance pour faux en écriture publique mais aussi parce qu'elle concerne les intérêts privés de sa mère.
Souvenez-vous, en mars 2015, le maire d'Hesdin fait part pour la première fois de son intention de confier la gestion les logements de la commune, jusqu'alors dans le giron municipal, à une agence immobilière ou un notaire. Quelques semaines plus tard, le conseil municipal délibère et se prononce majoritairement en faveur de ce changement. Commence alors le Vaudeville hesdinois. En moins de cinq mois, la préfecture demandera à trois reprises au conseil municipal de revoter suite à une série d'irrégularités. Entre temps, après la mise en place d'un marché public, la gestion des logements est attribuée à « l'agence Orpi » (détenue par Christiane Samier, conseillère municipale et mère de Stéphane Sieczkowski-Samier).
Le tournant de cette affaire a lieu en avril 2016 lorsque le sous-préfet Régis Elbez reçoit une nouvelle version de cette délibération. Problème, elle n'a pas été soumise à l'appréciation du conseil municipal. Le maire soutiendra dans un premier temps au représentant de l'Etat que les élus ont bel et bien délibérés une nouvelle fois le 7 avril sur le sujet des logements communaux avant de se rétracter pour plaider l'erreur administrative.
C'est à ce moment là que l'affaire prend une toute autre dimension. Régis Elbez signale cette anomalie au procureur.
Par @F3nord Publié de 03/02/2017
Le maire d'Hesdin a été mis en examen cet après midi par un juge d'instruction de Boulogne-sur-Mer après une garde à vue de près de 48 h. Il est soupçonné de prise illégale d'intérêts et de complicité de faux et usage de faux.
Le jeune maire divers-droite d'Hesdin, âgé de 24 ans a été mis en examen cet après midi par un juge d'instruction de Boulogne-sur-Mer. Après une garde à vue de près de 48h, une mise en examen pour prise illégale d'intérêts par personne dépositaire de l'autorité publique et complicité de faux et usage de faux, il a été placé sous contrôle judiciaire. « On me reproche un conflit d’intérêts, un faux en écriture, il n’y a eu aucun préjudice pour la commune, aucun enrichissement personnel », répond Stéphane Sieczkowski-Samier.
A 17 h le maire d'Hesdin a quitté le tribunal de Boulogne-sur-Mer. Après trois heures d'audience avec le juge, il a confirmé sa mise en examen.
Le maire aurait fait passer une délibération a l'unanimité au sujet de la gestion de logements municipaux. Ce document favoriserait sa mère agent immobilier dans la commune. Problème : les conseillers municipaux ne se souviennent pas avoir voté ce texte.
" Je suis complètement innocent" Il faut se poser la question, à quatre mois des élections législatives où je suis moi-même candidat, à qui profite cette affaire ? » rétorque le maire.
(c'est du copié collé Sarko , bygmalion ou Fillon)
Un contrôle judiciaire a été imposé à l'élu. Dans cette enquête la mère du premier magistrat est également mis en examen. Pour le moment, Stéphane Sieczkowski-Samier, divers-droite, (un jour sans étiquette, un autre Ump/Lr, aujourd’hui derrière Macron) ne compte pas annuler sa participation aux prochaines législatives.
Hesdin: une enquête ouverte pour détournement de fonds
Publié le 07/02/2017
En pleine tempête autour de la délibération fantôme, nous avons appris qu’une autre enquête était en cours. Cette fois, il s’agit de détournement de fonds publics.
Au parquet de Boulogne-sur-Mer, trois affaires touchant de près le maire d’Hesdin sont donc en cours.
La première porte sur des soupçons d’achat de voix. Elle a été lancée à la fin de l’été 2014 après une plainte déposée par l’avocate de Philippe Durier, conseiller d’opposition. Au départ de ce dossier, une dizaine d’Hesdinois (à travers des attestations) affirmaient avoir reçu de l’argent liquide de la part de Stéphane Sieczkowski-Samier au moment de la campagne des municipales. Des auditions ont eu lieu en 2015. Parmi les Hesdinois concernés, plusieurs se sont rétractés et n’ont pas maintenu leur version.
Sur cette affaire, l’enquête est terminée. Le juge d’instruction a transmis son dossier au parquet qui devrait, dans les prochains jours, prendre ses réquisitions. Il peut être décidé du renvoi devant le tribunal correctionnel ou de déclarer un non-lieu. Au cœur de l’actualité, la seconde affaire est celle de la délibération fantôme. Elle commence en mai 2016. Une information judiciaire vient d’être ouverte et un juge d’instruction a été saisi.
Au regard de la rapidité avec laquelle les différentes auditions ont eu lieu, on peut supposer qu’on connaîtra rapidement l’issue de ce dossier.
Là encore, il peut être décidé de renvoyer les mises en cause devant un tribunal ou, faute de charges suffisantes, de classer l’affaire en prononçant un non-lieu.
Des factures d’un magasin d’outillage
La vraie surprise vient de la troisième affaire. C’est aussi la plus récente. L’enquête a été lancée en janvier. Elle porte sur de possibles détournements de fonds publics. C’est-à-dire que les enquêteurs tentent de savoir si Stéphane Sieczkowski-Samier a pu utiliser l’argent de la commune à des fins privées, pour l’aménagement de son propre logement.
Ces soupçons se basent entre autres sur des factures d’un magasin d’outillage dont les enquêteurs devront s’assurer qu’elles concernaient bien des locaux communaux. Il semblerait que des doutes existent au regard de l’objet et de la date (un samedi et un dimanche) des achats. Les factures adressées à la mairie d’Hesdin et portées à la connaissance des enquêteurs mentionnent l’acquisition de matériaux de type radiateur, peinture, lavabo, pieds de meuble, carrelage…
« Aucun détournement d’argent public »
Le maire d’Hesdin a bien été informé qu’une enquête était ouverte autour d’une suspicion de détournements de fonds. Mais interrogé sur le sujet, l’élu se montre serein : « Je sais exactement ce qu’on me reproche. Les faits datent de plusieurs mois. Il s’agit d’un stock de parquet qui avait été commandé et dont la commune n’avait plus besoin. Il s’est trouvé qu’à cette époque, j’étais moi-même en travaux de rénovation dans mon logement et du matériel a donc été facturé à la mairie. Mais c’est bien moi qui ai payé cette facture, et bien entendu, j’ai tous les documents qui le prouvent » Le maire convient que l’opération comptable n’est pas « tout à fait conventionnelle » Il ajoute « Rassurez-vous, il n’y a aucun détournement d’argent public dans cette affaire »
A suivre..
Il faut avouer que la défense de ces "personnalités" a toujours le même son de cloche fêlée!