E. MACRON : "Pour les prochaines législatives, on ne peu pas couper l'herbe sous les pieds d'un ancien Premier ministre, qui a si bien travaillé pour les banquiers, le Médef et le CAC 40 !!! "
Par Bruno Rieth
Publié le 09/05/2017
Chez les soutiens d'Emmanuel Macron, on ne peut pas vraiment dire que Manuel Valls soit en odeur de sainteté. Alors l'accueillir dans les rangs du mouvement...
De la défiance, voire même de la haine. Dans l'entourage d'Emmanuel Macron, ce serait un euphémisme de dire que Manuel Valls n'est pas le bienvenu dans les rangs de "La République en marche". Officiellement, depuis que l'ancien Premier ministre a fait son offre de service, ce 9 mai au matin, en se disant prêt à rejoindre les rangs macronistes, les porte-parole d'Emmanuel Macron se sont contentés de temporiser, indiquant que pour obtenir l'investiture, le député de l'Essonne devait se soumettre"à la procédure en place.
La méfiance des macronistes sur les véritables intentions de Valls
Autant d'arguments qui pourraient bien hypothéquer les chances de Manuel Valls d'obtenir la fameuse étiquette "La République en marche" S'il y avait vraiment une volonté forte d'investir Valls, la circonscription aurait été gelée" note d'ailleurs ce soutien de la première heure de l'ancien ministre des Finances.
Jean-Paul Delevoye, le président de la commission nationale d'investiture d'en Marche, avait indiqué dans le matinée sur BFMTV que la fameuse circonscription en question avait déjà une candidate...
L'ancien président du Cese rappelant également que "nous allons être extrêmement attentifs à ce qui est une sincérité de soutien ou une opération de calculs stratégique que nous n'acceptons pas"
Version diplomatique de ce que confiait à "Marianne" notre macroniste il y a une semaine. " On n'a pas envie de marcher en se méfiant constamment de ce qu'on fera dans notre dos"
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Un membre de la Commission d'investiture d'en marche sur le "cas Valls" dressé par l'aréopage d'anciens PS qui l'entoure et ne cache pas son esprit de revanche et malgré son ressentiment personnel envers Manuel Valls, l'ancien ministre de l'Economie opte donc pour une synthèse, levant son pouce vers le haut "pour stopper la mise à mort politique" de son ancien patron: Il suit finalement les recommandations de Jean-Paul Delevoye.
Ce jeudi 11 mai, sur le coup de 16 heures, le secrétaire général d'En Marche, Richard Ferrand dévoile la liste des candidats investis et déclare ainsi "qu'à ce stade, nous n'investissons pas Manuel Valls,mais nous ne lui opposons pas de candidat ou de candidate"
Un certain nombre de lieutenants de Valls n'ont pas cette chance, eux qui se retrouvent avec un candidat LREM dans les pattes.
Tandis que M. Valls essuyait depuis le mardi un humiliant barrage public de la part de l'entourage d'E. Macron, le président élu a finalement épargné sa mise à mort en ne lui opposant pas de candidat E.M aux législatives.
Un bon vieux coup politique en somme!
S'il est impossible pour des raisons politiques de lui donner l'investiture, Delevoye plaidera donc pour qu'on ne lui mette pas de bâtons dans les roues. Le lendemain, devant la commission, Delevoye rappelle d'ailleurs, a contre-courant des discours publics tenus par les macronistes " que Manuel Valls sera un atout pour la future majorité présidentielle" rapporte l'un de ses membres.
Un atout dont il ne faudrait surtout pas se priver.
"Si la commission va jouer son rôle en faisant une proposition, c'est le président de la République qui aura le dernier mot" insiste bien notre homme.
Le sort de Manuel Valls reste donc encore suspendu au bon vouloir d'Emmanuel Macron.