Du "rififi" en vue chez LRME...
Après la remise en place du général d’Armée, chef d’Etat Major des Armées qui pensait défendre le financement de ses armées, amputé par Bercy, voilà le chef d'Etat Major remis à sa place par le chef !
Bien que le groupe LRME, réuni en huit clos le 12 juillet dernier sous la pression de Richard Ferrand leur président, toujours aussi droit dans se bottes, « dont la probité est mise en cause dans l’affaire de Mutuelles de Bretagne » ont voté pour le principe du maintien de la réserve parlementaire " Nous voulons supprimer le dispositif en tant que tel, mais on veut garder une visibilité sur les fonds, explique un député LREM à "Marianne" Il faut que cet argent reste mobilisé pour le financement de projets, mais avec beaucoup plus de transparence"
Avec l’argument selon lequel la réserve parlementaire est « utile aux collectivités territoriales et aux associations »
Mais là n’est pas le seul « bug » depuis deux mois de direction des nouveaux gouvernants de la République Française.
Avec « ma majorité » je suis le chef de tous les Français !
ou
Déjà certaines distensions entre les « anciens ralliés » à E. Macron et les « bizuths »
Ambitieux, irrespectueux des coutumes du Parlement... L'arrivée des nouveaux députés LREM a surpris leurs collègues plus expérimentés.
Témoignages.
Au bout du fil, la députée Anne-Christine Lang (La République en marche) paraît à la fois perplexe et impressionnée, ce mercredi 5 juillet : "J'admire le courage de ces jeunes... Moi quand je suis arrivée à l'Assemblée, je n'aurais sans doute pas osé". La parlementaire parisienne, qui siège depuis 2014, a été soufflée par l'audace de certains nouveaux députés LREM, élus depuis même pas dix jours quand ils ont demandé des postes à responsabilité dans la nouvelle Chambre.
Beaucoup ont obtenu ce qu'ils voulaient. Les cinq nouveaux vice-présidents de l'Assemblée issus de LREM sont tous des néophytes. Ils n'ont encore jamais pris la parole dans l'Hémicycle mais se retrouvent déjà en situation de le présider quand François de Rugy sera absent. Le plus jeune, Sacha Houlié, n'a que 28 ans.
Quant à Lauriane Rossi et Florian Bachelier, ils ont été élus à respectivement 33 ans et 38 ans questeurs de l'Assemblée, soit des sortes de "super-trésoriers" du Parlement... qui n'ont jamais eu une fiche de paye de député entre les mains.
A l’Assemblée, bataille pour un poste en or : celui de « questeur » Cette ascension express laisse une poignée de députés expérimentés du groupe LREM songeurs !
Comme Philippe Folliot, élu à l'Assemblée depuis 2002. « Les codes ont totalement changé, constate-t-il, décontenancé. Avant, on devenait député à l'issue d'un long parcours initiatique. Et devenir questeur, c'était l'accomplissement d'une carrière parlementaire. Aujourd'hui, plus du tout. C'est un choc des cultures »
« On ne sait pas qui ils sont »
La culture, c'est en effet ce qui semble diverger entre les députés de « l'ancien monde » et ceux du nouveau, souvent issus de la société civile. "Le programme de Macron nous lie tous, bien sûr, mais pour le reste, on ne sait pas qui ils sont, ce qu'ils ont dans les tripes.
C'est « déconcertant » considère Anne-Christine Lang, adhérente du PS pendant plus de deux décennies, habituée à côtoyer des militants aux engagements ancrés. Ce manque de formation militante ne dérange pas plus que ça Jean-Louis Touraine. Fidèle à sa réputation de rassembleur forcené, ce député depuis 2007, issu lui aussi du PS, veut y voir une chance pour le Parlement : « Ils offrent un regard neuf sur des habitudes qui n'ont pas vocation à perdurer » Depuis deux semaines, cet élu du Rhône, proche de Gérard Collomb, s'emploie à « coacher » les novices de son département sur leur installation matérielle et leur stratégie de mandat : « Avec Yves Blein, l'autre député expérimenté du Rhône, ndlr, on les oriente un peu sur leur nouvelle vie, comment gérer leur permanence, comment recruter leurs collaborateurs. Je leur donne à tous le même conseil : spécialisez-vous sur un sujet. C'est comme ça qu'on acquiert un réseau, une légitimité »
Derrière la bienveillance se dessine tout de même un clivage générationnel entre certains députés d'expérience et les nouveaux élus du groupe. Pour plusieurs vieux briscards du groupe LREM, c'est par exemple ainsi qu'il faut lire l'imbroglio du 28 juin à l'Assemblée, quand les députés macronistes ont empêché Les Républicains (LR) d'accéder à un poste de questeur, en tant que premier groupe d'opposition.
Alors que la plupart des anciens n'ont pas participé au vote, tradition parlementaire oblige, les nouveaux se sont mobilisés pour empêcher Eric Ciotti, le très droitier député des Alpes-Maritimes, de remporter la mise. « C'est une boulette, une erreur de jeunesse » analyse Anne-Christine Lang, tandis que Jean-Louis Touraine regrette une initiative qui a « troublé le jeu » « La règle, c'est qu'on ne vote pas pour ce qui concerne l'opposition » réprouve-t-il.
A l’Assemblée : Thierry Solère chipe la questure en loucedé (en douce) ; des Constructifs s’étranglent.
De là à rejouer une querelle des anciens et des modernes au sein du groupe LREM ? Pas encore… Avec le temps, ces élus d'expérience ont appris à se garder des jugements hâtifs. Paul Molac, député du Morbihan depuis 2012, raconte avoir été séduit par Yael Braun-Pivet, députée des Yvelines, propulsée présidente de la commission des Lois à la surprise générale, alors qu'elle n'a jamais examiné le moindre texte. « J'ai été surpris par son élection mais finalement, elle m'a bien plu : elle paraît tolérante, ouverte, pas imbue d'elle-même… Elle peut se révéler »
« Quand on est député, on n'a plus le temps de s'occuper de ses enfants »
La nouvelle présidente de la Commission reine de l'Assemblée ne semble pas encore avoir assimilé tous les usages de l'Assemblée. Selon le Canard enchaîné de ce 5 juillet, elle a prévenu ses collègues qu'elle devrait s'absenter un jour bien précis de la semaine : « Le mercredi matin, je ne pourrai pas être à l'Assemblée car je dois m'occuper de mes enfants »
Le hic, c'est que le mercredi matin, c'est justement… le créneau réservé aux réunions de la commission des Lois. Paul Molac en rigole : « Si elle a encore des illusions, elle va les perdre. Elle va vite comprendre que quand on est député, on ne fait pas les 35 heures mais les 70 heures. On n'a plus le temps de s'occuper de ses enfants… »
Pour la première réunion de la commission des Lois, ce mercredi matin, Yaël Braun-Pivet était bien présente, à son fauteuil de présidente et non avec ses enfants. Elle a longuement insisté sur l'importance de ce rendez-vous hebdomadaire. Ils apprennent vite la politique, ces nouveaux.
Voilà ce qu'il en coûte de ne pas adhérer au groupe LREM !
Ou, bientôt le retour à la 4e République et la valse des ministères....