l'exonération des heures supplémentaires coûterait 3 milliards d'euros par an !
Pour frapper sur le portefeuille du salarié et des retraités, ils tiennent leurs promesses électorales.
Mesure promise par Emmanuel Macron, la restauration de l'exonération des heures supplémentaires coûterait en réalité très cher à l'Etat, selon l'OFCE qui a publié une étude sur le sujet samedi. Au total, la facture monterait à 3 milliards d'euros avec à la clé des milliers de suppressions d'emplois.
* Reuters (c) Reuters
L'exonération des heures supplémentaires, la fausse bonne idée d'Emmanuel Macron ?
Promise pendant la campagne présidentielle, cette mesure coûterait en réalité trois milliards d'euros par an en moyenne au cours du quinquennat. Pire, elle pourrait détruire près de 19.000 emplois à l'horizon 2022, montre une étude de l'OFCE publiée samedi 8 juillet.
En termes d'emploi, l'impact d'une exonération de cotisations sociales sur les heures supplémentaires serait "ambigu", souligne l'Observatoire français de conjoncture économique, think-tank classé à gauche.
Il y a un impact positif: la baisse du coût du travail inciterait les entreprises à augmenter le temps de travail des salariés en place, qui verraient leur pouvoir d'achat augmenter grâce à la rémunération des heures supplémentaires.
Mais il y a aussi un impact négatif: la baisse du coût des heures supplémentaires inciterait les entrepreneurs à allonger la durée de travail, favorisant ainsi les salariés internes au détriment des chômeurs.
Au total, l'effet négatif (-66.000 emplois) l'emporterait sur le positif (+47.000 emplois), entraînant la destruction de 19.000 emplois à l'horizon 2022, a calculé l'OFCE. La mesure coûterait près de trois milliards d'euros, soit 0,11 point du PIB, souligne l'OFCE.
Et son financement alourdirait le bilan sur l'emploi: selon le mode de financement retenu (hausse de TVA, hausse des cotisations sociales ou baisse des dépenses publiques), les pertes seraient comprises entre 38.000 et 44.000 postes en 2022, calcule l'OFCE.
Le gain financier moyen de cette mesure devrait s'établir à environ 0,4% du niveau de vie des ménages, soit, en 2015, 88 euros par an et par ménage.