Lorsque certains patrons au nom d'un bénéfice crapuleux, ne regarde pas à mettre la santé du citoyen en danger...
Franceinfo
L'acide déversé directement en pleine nature
« À Florange, je me retrouvais dans un crassier à devoir brancher mes tuyaux et déverser mon chargement en pleine nature, directement au sol » explique le chauffeur.
Les rochers éclataient à cause de l'acidité du produit. Le soir, je rentrais avec les yeux rouges
Un ancien intérimaire d'une entreprise sous-traitante pour Arcelor Mittal
Normalement, cet acide aurait dû être recyclé dans une entreprise spécialisée. Mais cela coûte beaucoup plus cher. L'homme a fini par en parler à un pompier travaillant pour ArcelorMittal. Mais l'entreprise, ayant eu vent de cette confidence, a décidé de le licencier pour « rupture de discrétion commerciale » Le chauffeur est depuis au chômage.
La Direction régionale de l'environnement (Dreal) a ouvert une enquête afin de vérifier la traçabilité des déchets de l'entreprise.
ArcelorMittal assure qu'il n'y a « aucun risque environnemental ou sanitaire pour les populations » et que sa zone de stockage « est très encadrée et contrôlée au moins tous les ans par la Dreal. » L'entreprise a ouvert une enquête.
De son côté, la CGT d'ArcelorMittal a réclamé une expertise indépendante.
Une enquête préliminaire pour « atteinte à l'environnement » a été ouverte par le parquet de Thionville, mardi 4 juillet, après que de l'acide a été déversé dans un dépotoir près du site ArcelorMittal de Florange (Moselle) Elle a été confiée à la direction interrégionale de la police judiciaire.
Cette enquête fait suite aux révélations d'un employé d'un sous-traitant d'Arcelor, chargé de transporter l'acide issu du site jusqu'à un centre de recyclage. L'acide est utilisé sur le site de Florange pour décaper l'acier.
Cet homme affirme, dans un entretien à France Bleu Lorraine Nord, avoir été contraint pendant trois mois de déverser des centaines de mètres cube d’acide de décembre 2016 à févier 2017 directement dans le crassier de Marspich (le dépotoir de l'usine sidérurgique), au lieu de les transvider dans l’usine de recyclage prévu à cet usage.
Ce crassier présente une perméabilité avec les cours d'eau de la région de Florange.
« Il y a bien eu des déversements d'acide, mais on en ignore encore l'importance » a déclaré à l'AFP Michel Liebgott, président de la communauté d'agglomération du Val de Fensch, à l'issue d'une réunion avec les maires de Florange et d'Hayange ainsi qu'avec la direction d'ArcelorMittal. La communauté d'agglomération « poursuit ses investigations sur les rivières adjacentes au crassier, afin de déceler toute trace éventuelle de pollution pouvant nuire à son réseau hydrographique »
De son côté, ArcelorMittal affirme n'être « en aucun cas à l'origine de prétendus déversements irréguliers sur la zone de stockage » Le groupe a ordonné l'ouverture d'une enquête interne « pour faire toute la lumière sur les faits » S'ils étaient avérés, « ils seraient extrêmement graves et contraires à toutes les règles d'ArcelorMittal en matière de gestion des résidus » indique l'entreprise.
« Si ces faits étaient avérés, ils seraient le fait de personnes isolées au sein d'ArcelorMittal ou des entreprises sous-traitantes » précise la direction.
Le groupe, qui envisage de porter plainte, assure qu'« aucun risque sanitaire ni environnemental pour les populations n'est à signaler »…