La rudesse des dirigeants d'un pays réputé le berceau des Droits de l’Homme
Macron-Bouchard,(LREM et LR) les représentants de la France, pays d'accueil, des droits de l'Homme et du Citoyen
Saisi par des associations, Jacques Toubon laisse deux mois au gouvernement pour agir.
Alors que la grogne monte contre la politique migratoire d'Emmanuel Macron, c'est un avertissement dont le gouvernement se serait bien passé.
Deux jours après le discours du chef de l'Etat à Calais censé défendre un traitement à la fois « pragmatique et humaniste » des migrants, le Défenseur des droits demande au gouvernement le « retrait » de la circulaire organisant un recensement des migrants dans l'hébergement d'urgence. Un texte très contesté par les associations, qui avaient décidé de saisir Jacques Toubon en décembre.
Emmenées par la Fédération des acteurs de la solidarité, elles demandaient au Défenseur des droits Jacques Toubon « d'intervenir auprès du gouvernement» pour que ses instructions «portant gravement atteinte aux droits fondamentaux» des étrangers «ne soient pas mises à exécution» Les associations (dont Emmaüs, la Cimade, la fondation Abbé Pierre) avaient quitté la table le 8 décembre lorsque le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb leur avait présenté son projet, consistant à envoyer des « équipes mobiles » dans les centres pour en recenser les occupants, et les orienter vers des structures différentes selon qu'ils seraient réfugiés, demandeurs d'asile, déboutés...
À Calais, Macron assume avec fermeté sa politique migratoire
Le président a passé toute la journée du mardi 16 janvier au contact des migrants, des élus et des associations. Il a fait la pédagogie du projet de loi asile et immigration, sur lequel il garde le cap.
Les migrants ont disparu, ou presque. Dans les rues de Calais, aux abords du canal ou le long des bassins, plus de trace de ces groupes d'hommes qui erraient encore dans la ville il y a un an et demi, dans l'espoir de passer en Angleterre.
C'était avant que François Hollande n'annonce l'évacuation de la « jungle » Près de 8 000 d'entre eux, principalement en provenance d'Érythrée et d'Afghanistan, s'entassaient alors sur cette zone.
Ils sont désormais répartis un peu partout en France dans des centres d'accueil où leurs cas sont traités, entre demande d'asile et expulsion du territoire. Emmanuel Macron en a visité un mardi matin, première étape d'un déplacement à Calais conçu pour faire la pédagogie de sa politique d'immigration. Une politique contestée jusque dans sa propre majorité, et même par l'un de ses plus proches conseillers. Le matin même de son déplacement, l'artisan de son programme présidentiel, l'économiste Jean Pisani-Ferry, cosignait une lettre ouverte dans Le Monde pour critiquer cette politique migratoire.
Pas de quoi faire dévier Emmanuel Macron, qui s'en est d'ailleurs pris directement aux auteurs de la tribune en fustigeant « les déclarations faciles, faites depuis Paris »
Malgré le démantèlement des campements, l'inexorable retour des migrants à Calais
Entre 450 et 700 migrants errent actuellement à Calais. Tandis que les associations et l'État leur apportent une aide matérielle, les forces de l'ordre tentent d'empêcher la reconstitution d'un campement sauvage comme celui de la jungle.
Malgré la fermeté affichée par l'État et la mairie, les migrants sont de retour à Calais. Ils sont entre 450 et 700, disséminés entre le centre-ville et la périphérie, à camper dehors ou sous les ponts.
Les forces de l'ordre interviennent systématiquement pour empêcher la constitution de campement et confisquer les tentes, bâches et couvertures.
Les associations d'aide aux migrants dénoncent ce qu'elles considèrent comme du harcèlement, qui rend leur travail très difficile.
Parallèlement, des maraudes sont organisées par les agents de l'Ofii pour proposer aux migrants de rejoindre l'un des deux Centres d'accueil et d'examen des situations (CAES) situés à Belval et Bailleul.
Ces deux structures d'hébergement temporaire ont été conçues par le ministère de l'Intérieur pour faire baisser la pression migratoire sur Calais.
Mais sur le terrain, difficile de convaincre les migrants de rejoindre les CAES. Beaucoup restent convaincus qu'ils pourront passer en Angleterre. Sans compter les « dublinés » et les déboutés venus d'Allemagne, de Belgique ou de Suisse.
Tout aussi nombreux, ils savent que leurs chances d'obtenir l'asile en France sont quasi nulles .