Lorsque la France "macronienne" laisse filer les enseignes commerciales à l'étranger...
Achats, reventes et bidouillages financiers. Le commerce avec les gens de la City, c'est la politique Macron/Philippe. Après le plombier polonais, c'est le comptable qui arrive. Bravo la France !
Dans les enseignes de bricolage Castorama et Brico Dépôt, 500 emplois sont menacés. Selon les syndicats, les postes vont être délocalisés à Cracovie, en Pologne, à 1 500 km de la France. Au siège social, à Templemars, dans le Nord, plus de 200 salariés seraient concernés. « On nous a lâché une bombe comme ça, du jour au lendemain » note un salarié. « En Pologne, ça coûte moins cher les salaires » constate un autre.
« Le capitalisme poussé à son cynisme extrême » : de futurs ex-salariés de Castorama et de Brico Dépôt appelés à former leurs successeurs polonais
Le groupe Kingfisher a annoncé, mercredi, que les salariés de ses enseignes Castorama et Brico Dépôt, qui vont être licenciés, devaient former les employés polonais qui prendront la suite. Le syndicat FO dénonce "le cynisme" de la proposition.
La pilule ne passe pas chez les salariés de Castorama et de Brico Dépôt. Leur maison-mère, le groupe britannique d'enseignes de bricolage Kingfisher, a confirmé, mercredi 28 février, la délocalisation en Pologne de la partie comptable de son activité et la suppression de 450 emplois administratifs en France.
Elle a aussi demandé à ses employés français de former les salariés polonais... Ceux-là mêmes qui vont les remplacer. En parallèle, une cinquantaine de postes seront créés sur des métiers techniques.
Si cette annonce de délocalisation n'est pas une surprise - Kingfisher avait annoncé le 8 novembre 2017 le regroupement en Pologne, à Cracovie, de ses services comptables et de gestion - la demande de formation, elle, est une nouveauté et elle passe très mal auprès des salariés.
Une adaptation à la comptabilité française
À l'issue du comité central d’entreprise, au siège de Templemars, près de Lille, dans le Nord, Jean-Paul Gathier, délégué Force ouvrière (FO) n'en revient pas : « On prévoit que les salariés polonais viennent suivre des stages en France pour savoir et s'adapter à la comptabilité française, donc ils seraient formés par ceux qui sont licenciés et qui perdent leur emploi par rapport à cette délocalisation. »
Pour ce syndicaliste, la démarche « est assez cynique » d'autant que la direction a insisté sur ce point.
On leur a dit qu'on comptait sur elles et sur eux pour être professionnels jusqu'au bout.Jean-Paul Gathier, délégué Force ouvrièreà franceinfo
« C'est le capitalisme poussé à son cynisme extrême » estime Jean-Paul Gathier. Quant aux salariés concernés, ils jugent "inconcevable" cette proposition, affirme-t-il. "Quand ils ont appris ça, ils ont dit : « Ce sera sans nous. C'est hors de question. » indique le syndicaliste. Au total, 229 postes de comptables vont être supprimés en France : 63 au siège de Castorama et 166 en magasin.
Plusieurs centaines d'emplois menacés au sein de ces magasins de bricolage. La direction du groupe britannique Kingfisher, à la tête de Castorama et de son petit frère low-cost Brico Dépôt, a annoncé le regroupement de services administratifs. Dans la ligne de mire, la comptabilité, la gestion, délocalisées en Pologne. Conséquence : la suppression de 500 postes d'ici un an, selon les syndicats.
Concurrence acharnée
Une délocalisation décidée par la maison-mère, le groupe britannique Kingfisher. « C'est une nouvelle étape qui doit nous permettre de devenir une entreprise plus efficace » explique la direction. Plus efficace et surtout moins coûteuse dans un secteur très concurrentiel. Cette année, Mr. Bricolage en a fait les frais. 17 magasins ont fermé, dont celui de Saint-Quentin, en Picardie. C'est la concurrence de Bricoman, plus grand et moins cher, qui a précipité la chute du magasin. Chez Castorama et Brico Dépôt, les syndicats annoncent une mobilisation dans les semaines à venir. Ils emploient 20 000 personnes en France.