Pourquoi Macron et sa majorité "arc en ciel " veulent-ils se faire la tête des cheminots ? " Que nous cachent-ils encore avec une future privatisation du Rail en perspective ? Qui en tirera " les marrons du feu ?"
Les droites libérales et bourgeoises en rêvaient, Macron et ses rampants sont en train de le faire ; La SNCF est une anomalie dans son monde néo-libérale, qui ne peut continuer à survivre sous le régime macroniste. Lui, il cherche à faire de la SNCF une entreprise où le statut n’existera plus et qui pourra embaucher une main-d’œuvre à bas prix. Il compte pour cela sur les repreneurs de ses amis, ceux qui échouent aujourd’hui avec la téléphonie ou la télévision et qui pourront racheter à bas prix pour se refaire une santé financière sur les lignes rentables et juteuses tels les lignes rentables TGV-LGV-Ouigo et autres.
A l’État et aux contribuables que nous sommes de garder les lignes qui sont restées des décennies sans entretien et de reprendre lignes et machines de traction, bonnes à rentrer au musée du rail. Iront-ils à reprendre les lignes « bus-macron » qui ne seront pas rentables aux yeux de leurs investisseurs milliardaires ?
On le sentait venir depuis un certain temps, avec les intenses campagnes de dénigrement continuel de la SNCF et de ses travailleuses et travailleurs. Relayer en cela par des médias à la botte, ceux qui n'ont aucun respect de l'information juste et qui se plient à leurs patrons milliardaires.
Désormais, le gouvernement joue la fermeté thatchérienne et agite la haine et la division parmi la population, en ciblant le cheminot : « Voilà les privilégiés ! » Pour contrer cette rhétorique écœurante, plusieurs mensonges sont à dénoncer, plusieurs vérités sont à rétablir
Depuis les années 1990, la dette de la SNCF a quasiment doublé. De quoi mettre des rictus scandalisés sur le visage de tous les chroniqueurs libéraux, qui adorent agiter la dette pour justifier tout et n’importe quoi. Pour le gouvernement, la chose est entendue : Pour résoudre la question de la dette, il faut supprimer le statut des cheminots.
Le rapport, où-est-il ? Le total des cheminots n’a eu de cesse de diminuer, de 2005 à 2010, la SNCF sous Chirac /Pepy a supprimé 14 200 postes, de 2010 à 2015, encore 4 500 de plus et aujourd’hui la direction sous Macron parle d’en supprimer encore quelques milliers ? Ces postes supprimés ont certainement manqué à la maintenance des lignes telle celle qui a coûté la vie aux usagers de Brétigny-sur-Orge et autres qui ont déraillé sur les lignes de fret non entretenues. Alors, pourquoi le service public SNCF et ses cheminots coûteraient-ils de plus en plus chers ?
La dette se creuse, et les investissements colossaux des dernières décennies pour la construction de lignes grandes vitesses (TGV, LGV), obsession contemporaine pour relier des métropoles entre elles, sont bien plus responsables.
Un exemple simple sur la LGV Bordeaux-Tours :La société LISEA, créée par Vinci qui en est le principal actionnaire; ce dernier devait financer entièrement le chantier de la LGV Tours-Bordeaux au sein d’un « partenariat public-privé »
Or, elle n’a finalement réglé que 2,4 milliards d’euros sur le 7,6 milliards du coût total de la construction de la ligne. Le reste restant au frais de subvention publique de la SNCF. Par contre, elle a aussi fait pression pour augmenter le nombre de rames, bien au-dessus des besoins du marché et donc plaçant l’opérateur la SNCF, dans une situation de client captif et à perte. Pourtant, Lisea percevra durant 44 ans la totalité des péages. Addition annuelle pour la SNCF : 250 millions d’euros de déficit annuel.
L’argument du gouvernement reviendrait à dire que nous payons plus cher nos autoroutes à cause de leurs agents d’entretien, alors que chacun sait désormais qu’en vendant des autoroutes déjà rentabilisés à des sociétés privés (dont le même Vinci sous Sarkozy), l’État s’est tiré une balle dans le pied, et a flingué notre portefeuille.
A court terme les professionnels autres que les cheminots SNCF auront la satisfaction malsaine de dire « c’est bien fait pour eux, il n’y a pas de raison que je « trime » sans compte pénibilité , pour partir plus tard en retraite , et qu’eux… »
La progression du train à grande vitesse est à blâmer. Comme de plus en plus de lignes ferroviaires fiables sont fermées en faveur des lignes à grande vitesse, le voyage en train international devient prohibitif. Curieusement, beaucoup de ces lignes fermées sont presque aussi rapides, et parfois même plus rapides, que les nouvelles lignes coûteuses « à grande vitesse ».
L’Étoile du Nord Paris-Amsterdam (1927-1995). Presque aussi rapide que le train à grande vitesse, mais deux à trois fois moins cher.
L’ouverture à la concurrence, parlons-en !
Cette ouverture à la concurrence consiste à offrir aux privés qui investiront le marché lucratif du rail dans quelques années et d’avoir une main-d’œuvre peu coûteuse, sans trop respecter les normes de formation et de sécurité, bref, un marché totalement déréglé et sans contraintes.
L’exemple du fret français et du transport de voyageur britannique peuvent nous permettre à ouvrir les yeux.
En France, le fret a été ouvert à la concurrence en 2006; un bilan catastrophique , sauf si le projet était de tuer l’activité. Alors qu’en 1947, ce fret marchandise représenté 75% de ce qui transitait par le rail, ce dernier a baissé de 34% au profit du transport routier qui lui a augmenté de 40%. La France est le seul pays d’Europe occidentale où le fret s’est effondré à ce point en 15 ans. Selon la Cour des comptes, cette concurrence routière est la cause du doublement de la dette SNCF et non pas les cheminots !
De l’autre côté de la Manche, 20 ans après la privatisation du rail on est aujourd’hui à une dégradation du transport et une hausse incontrôlée du coût du billet. Le britannique paie en moyenne près de 30% de plus son titre de transport depuis 2010, soit 6 fois de plus que les Français pour se rendre au travail. (14% de leur revenu mensuel)
Il est urgent dès maintenant de refuser ce scénario qu’ils ont écrit d’avance pour nous. Faisons dérailler leurs plans dégueulasses et soutenons les cheminots. La manifestation est le 22 mars 2018.