« l’affaire Benalla » ou « Les copains d'abord »
Aujourd'hui, on peut se demander si la période SAC - UNI - MIL des années 1960/1980 que notre président n'a pas connu, (tout comme il n'a pas connu le « problème » des banlieues) suite au rapport qu'il a commandé à Jean-Louis Borloo, tout en sortant froidement « je ne vais pas vous annoncer un nouveau plan, cette stratégie est aussi âgée que moi »
Avec « l’affaire Benalla » et toute la bande de barbouzes dont Macron s'est s'est entouré, il est à ce jour à craindre un retour en force « des hommes du président » type SAC ou autres que l'on pourrait baptiser S.A.M (Service Action en Marche)
Nous avons connu le SAC (Service Action Civique » de 1960 à 1981, une association au service du général de Gaulle, puis de ses successeurs dits « gaullistes » .
Souvent qualifiée de police parallèle, elle fut créée par un certain Debizet ancien de la France libre, afin de constituer une garde fidèle au général après son retour aux affaires en 1958.
Le SAC a pour ancêtre le service d'ordre du Rassemblement du peuple français (RPF) qui s'était déjà illustré dans des affrontements violents face aux communistes.
Cette proximité du pouvoir expliquant également l’attrait que le SAC va provoquer chez vaciller le pouvoir, l’onde de choc finissant même par déboulonner le Général de Gaulle en 1969. Dès lors le SAC va se transformer.
Il bénéficie ainsi d’une sorte de label officiel qui lui permettra d’avoir grandes et petites entrées dans l’appareil d’État ainsi que de la complicité active et passive d'une partie de la hiérarchie policière.
Debizet quitte sa direction après des désaccords avec la politique algérienne du général, politique orientée sur l'autodétermination de ce pays.
Mis en cause dans de nombreuses affaires de meurtres, d'escroqueries et de trafics de drogues, le SAC est finalement dissous le 3 août 1982 par François Mitterrand, après le massacre en juillet 1981 de la tuerie d’Auriol (meurtre de l’inspecteur Massié et massacre de sa famille dont Alexandre un enfant de 7 ans).
Rapidement, les meurtriers sont arrêtés et condamnés à de lourdes peines. Pierre Debizet est inquiété par la justice mais sans suite pénale.
Une commission d'enquête parlementaire ( dans laquelle les membres de la majorité de gauche y jouent un rôle majeur puisque ses membres de l'opposition comme Alain Madelin (l'un des premiers soutien 2017 de Macron), Marc Lauriol, Jean Tiberi refusent de pourvoir un poste de vice-président et un poste de secrétaire et ne posent pas de questions aux témoins) est constituée en décembre 1981.
Elle dispose de 6 mois pour enquêter, mène des investigations et interroge 99 témoins durant 46 séances, des dirigeants du SAC comme Debizet qui refuse de prêter serment, des anciens membres comme Charles Pasqua, des fonctionnaires ou anciens fonctionnaires du ministère de l'intérieur tel Robert Pandraud, des syndicalistes, des journalistes comme Roger Colombani, des personnalités comme Jacques Foccart, des hommes politiques tel Christian Bonnet, ancien ministre de l'intérieur.
Son rapport est remis le 17 juin 1982. Elle ne décide pas de demander la dissolution du SAC.
Lors de la période de flottement du SAC, certains voulurent récupérer cette organisation qui a toujours existé de façon autonome par rapport aux différents partis gaullistes. Charles Pasqua est l'un d'eux
Le futur ministre de l'Intérieur créa à cette occasion « Solidarité et défense des libertés » qui rassemblait des membres du RPR, de l'UDF, des anciens du SAC et même de certains mouvements très à droite comme le Parti des forces nouvelles (PFN).
Ce descendant du SAC n'a pas eu une existence très importante. À la suite de l'attentat de la rue Marbeuf, le mouvement Pasqua en organisera une manifestation où des militants du Centre national des indépendants et paysans (CNIP) et du PFN se distingueront.
Ce mouvement sera vite dissous. Le Mouvement initiative et liberté (MIL) a été créé le 17 novembre 1981, soit huit mois avant la dissolution du SAC.
Il est alors présidé par Jacques Rougeot, un proche du (RPR) et président de l'Union nationale inter-universitaire (UNI). Le général Alain de Boissieu, Pierre Messmer, Jacques Foccart et Pierre Debizet, dernier président du SAC avant sa dissolution, participent également à la création du MIL.
Depuis cette époque l’UNI est toujours demeurée étroitement associé au SAC. La parenté idéologique et l’interpénétration des deux organisations conduisirent au fil des années l’UNI et le SAC à de nombreux actions communes. Le SAC n’a de cesse d’apporter en effet à l’UNI un soutien actif aux opérations dont elle avait décidé le lancement.
La double appartenance des membres de l’UNI au SAC facilitant un tel état de chose. Logique retour des choses donc de voir l’UNI apporter à son tour son soutien à la nouvelle version du SAC en lui fournissant sa logistique : adresse, responsables et matériels.