Un congrès à Versailles qui coûtera plusieurs centaines de milliers d'euros pour ne rien faire, mais les pauvres et les retraités en France, on a le temps d'attendre une revalorisation de leurs pensions.
Alexis Boisselier
C'est une maladresse qui a beaucoup fait réagir. Invitée sur LCI mercredi, la ministre de la Santé Agnès Buzyn avait annoncé que la date de présentation du plan pauvreté, initialement prévue la semaine prochaine, serait sûrement décalée en cas de qualification de l'équipe de France en demi-finale de la Coupe du monde ? Emmanuel Macron a en effet promis de se rendre en Russie à partir de ce stade la compétition. Et finalement, le président de la République devrait attendre le mois de septembre pour présenter son plan, ce qui a provoqué les critiques de l'opposition et des associations.
Éric Pliez, président du Samu social de Paris, y a par exemple vu un « très mauvais signal. » Pour François Soulage, président du collectif Alerte, « placer le foot avant les sujets de fond, en termes de communication, c'est désastreux ! » Face aux critiques, la majorité a tenté de reprendre la main ce vendredi matin. Sur Europe 1, le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux a semblé un peu agacé : « Si quelqu'un peut sérieusement penser qu'on reporte un plan aussi important en raison du foot, c'est qu'il est dans la polémique. »
Griveaux assure que la date de mise en œuvre reste la même
Interrogé pour connaître les raisons du report de l'annonce des mesures, il a fait valoir la « concertation importante avec l'ensemble du monde associatif » et le fait que « c'est aussi un sujet de discussion avec les départements, qui ont un rôle important à jouer sur les questions de RSA, d'aide sociale à l'enfance. » S'il ne rentrera pas dans les détails, Emmanuel Macron pourrait annoncer « quelques éléments de cadrage » du futur plan lundi, lors de son discours devant le Congrès. Pour l'instant, plusieurs mesures ont fuité comme une nouvelle aide pour la garde des enfants des foyers les plus modestes, l'automatisation du versement des minima sociaux, le « versement social unique » ou une obligation de formation pour les jeunes jusqu’à 18 ans.
« Pour le plan pauvreté, des mesures sont toujours en cours d'arbitrage, a renchérit le porte-parole du groupe LREM à l'Assemblée nationale, Stanislas Guerini, sur LCP. On prend le temps de préparer des réformes fondamentales***. » Des annonces d'ampleurs que le gouvernement aimerait mettre en valeur pour recentrer à gauche sa perception dans l'opinion. « Le président de la République veut faire (du plan pauvreté, NDLR) un temps important à la rentrée » et « le temps de la mise en œuvre sera au 1er janvier 2019 comme prévu » a ajouté Benjamin Griveaux.
Wauquiez y voit une opération de communication
Avec ce report, « on perd l'occasion de démarrer dès la rentrée » regrette cependant François Soulage, évoquant des mesures rendues publiques comme l'offre de petits-déjeuners dans les écoles défavorisées et des tarifs sociaux pour la cantine.
Pour le président des Républicains, Laurent Wauquiez, interrogé sur CNews, cet épisode est « très représentatif de ce tout communication qui s'est installé. » « Le football n'est évidemment pas la seule raison pour un report. Mais c'est sûr qu'on ne fait pas une annonce de cette ampleur un jour de foot » tempère une source gouvernementale à l'AFP.
*** Pour les pauvres on "prend le temps" pour les milliardaires et ceux qui placent leur argent dans les paradis fiscaux, c'est Bercy qui s'occupe de "verrou" !
Plus d'une personne sur cent n'a pas de vrai logement , y compris chez les policiers, lorsqu'ils ne vivent pas la nuit dans leurs voitures !