Les fusillés pour l'exemple ...
Fusillés pour la "gloriole" de certains officiers supérieurs qui voulaient laisser un bpù dans l'histoire !
Les fusillés « pour l'exemple »
de 14-18 bientôt réhabilités ?
« Pour maintenir l’esprit d’obéissance et la discipline parmi les troupes, une première impression de terreur est indispensable. » Général Philippe Pétain, 1915. (le même personnage que Macron voulait honorer avec les généraux de la Grande Guerre)
Le général André Bach, ancien directeur du Service historique de l’armée de terre, a travaillé sur les archives des conseils de guerre. Il constate que les deux tiers des hommes fusillés l’ont été au cours des dix-sept premiers mois de la guerre, entre septembre 1914 et décembre 1915, alors que le nombre de mutins fusillés pour des refus collectifs après l’échec de l’offensive du Chemin des Dames en 1917 n’excède pas la trentaine. Il comptabilise 269 condamnations à mort (dont 26 par contumace) et 197 exécutions avérées pour les cinq premiers mois de la guerre.
Indiscutablement, il y a eu la volonté de faire des exemples, au delà de celle de faire d’un condamné un exemple. Comme le montrent les cas cités dans les encarts, des officiers falsifiaient des témoignages, sélectionnaient ou tiraient au sort les soldats à passer par les armes, et cela dans toutes les zones de combat.
Après l’hommage rendu pour le centenaire de l'Armistice de 1918 par le président Macron, de jolies paroles pour la paix dans le monde, en dehors d'un Trump qui, lui, a préféré, prendre l'air et retourner aux États-Unis pour continuer sa préparation et ses annonces journalières aux menaces, tant économiques que guerrières sur le globe.
Trump a ainsi évité de reparler de l'accord qu'il a rayé depuis son arrivée à la Maison Blanche sur l'armement nucléaire ou encore sur l'accord pour la sauvegarde de la planète que son prédécesseur Barack Obama avait signé au nom des États-Unis.
Pour la France et son président, ils ont encore, un siècle plus tard, oublié de parler de la réhabilitation de soldats français fusillés sur l'ordre des conseils de guerre installés par des généraux français dont l'ambition n'avait pas de limite.
A ce jour, aucun président de la troisième République de 1918 à 1940, de la quatrième de 1946 à 1958 ou de la 5éme, de 1958 à nos jours, n'ont réhabilités ces soldats français fusillés sur ordres des conseils de guerre installés sur le front pour obéir au ordres de Pétain de 1915 et installer ainsi une terreur supplémentaire sur les fronts, dans cet enfer qui a duré quatre années .
Entre 1914 et 1918 , il y eu 2 500 soldats français condamnés à mort par ces Conseils, 639 hommes et officiers furent fusillés sur le front des troupes, condamnés par d'autres officiers et exécutés pour l'exemple par avec des balles françaises par des soldats français.
La naissance des conseils de guerre spéciaux .
L’état de siège proclamé le 2 août 1914, l’armée détenait alors des pouvoirs exceptionnels tant sur les militaires que sur les civils. Le gouvernement écrivit le 10 août 1914: Si les nécessites de la discipline et de la défense nationale vous paraissent exiger impérieusement l’exécution immédiate des sentences, vous laisserez son libre cours à la justice sans m’en référer.
Le 1er septembre 1914, Millerand, ministre de la Guerre, autorisait les généraux à faire exécuter les sentences sans possibilité de recours au président de la République.
Joffre, qui rendait la troupe responsable des échecs du début de la guerre, réclama par dépêche télégraphique une accélération des procédures judiciaires, car la lenteur « empêche de faire des exemples qui sont absolument indispensables » Il demanda la création de conseils de guerre spéciaux de trois membres (en général le commandant du régiment assisté de deux officiers), ce que Millerand lui concéda le 6 septembre.
La défense n’existait pratiquement pas, l’appel de témoins de la défense était impossible. Les jugements rendus n'étaient susceptibles ni de recours en révision, ni de pourvoi en cassation. En cas de condamnation à mort, la sentence était applicable dans les 24 heures.
Ces conseils de guerre servaient à sanctionner par de lourdes condamnations comme la peine de mort, mais aussi à « édifier », à prévenir par l’exemplarité des peines, « infiniment supérieure au point de vue du du châtiment. Il s’agit moins de punir un coupable que d’empêcher par la sévérité de la répression la contagion du mal "Le commandement craignait avant tout la contagion de l’indiscipline et n’avait qu’une réponse : la fermeté dans la répression de la moindre défaillance, parfois de la moindre suspicion de défaillance.
Ce qui était important n’était pas la justice, mais l’impact sur le reste de la troupe afin de maintenir le sens du sacrifice pour mener à bien le combat.
L’indulgence dans l’application de la peine pourrait nuire à la discipline, à l’obéissance, paraître une manifestation de faiblesse, favoriser des comportements de lâcheté dans les combats, d’abandon de poste, de mise en danger de la vie des camarades… Il fallait s’en garder à tout prix.
Le déroulement de la « cérémonie » d’exécution renforçait l’exemplarité de la peine : lecture de la condamnation, présence des troupes lors de l’exécution, coup de grâce sur l’exécuté, passage de la troupe devant la dépouille, traitement du corps du mort hors de la règle commune pour les soldats morts à la guerre. Les fusillés n’étaient donc pas victimes prioritairement d’un commandement de régiment sadique, mais d’un commandement soumis à la pression du commandement supérieur avec l’aval du gouvernement.
Certains ont refusé d'aller se battre. D'autres se sont mutinés. Un rapport d'historiens, remis le 1er octobre au ministre des Anciens combattants, Kader Arif, préconise des pistes pour réintégrer dans la mémoire nationale ces soldats français, souvent « fusillés pour l'exemple » par les leurs, entre 1914 et 1918 .
Cent ans après le début du premier conflit mondial, « un large consensus existe dans notre société pour estimer que la plupart n'étaient pas des lâches , mais de bons soldats, qui avaient fait leur devoir et ne méritaient pas la mort » souligne le document. »
Ses auteurs rappellent le discours de Lionel Jospin, en 1998, à Craonne (Aisne), appelant à ce que ces soldats « plongés dans un désespoir sans fond, refusèrent d'être des sacrifiés » réintègrent « notre mémoire collective nationale ». Il en fut de même pour l'appel de Nicolas Sarkozy, dix ans plus tard à Verdun, défendant la mémoire des « fusillés pour l'exemple ». Mais rien jusqu'à ce jour ne fut étudié pour la réintégration dans l'histoire de ces hommes .
Aujourd'hui, les plus hautes autorités de la République reconnaissent désormais qu'ils n'étaient pas des lâches, mais qu'ils étaient avant tout des victimes de la guerre.
Le gouvernement, suite à ce rapport, a promis un siècle plus tard, que ces soldats ne seraient pas des oubliés de l'histoire…
Mais, si cette réintégration est aussi longue que celle des mineurs des grandes grèves de l’automne 1948 matées par le gouvernement et l'armée ; près de 3 000 d'entre eux furent licenciés en représailles. Les survivants ainsi que les familles se battent encore, 70 ans plus tard afin de faire reconnaître l'injustice de leur licenciement.
Encore une fois, la justice n’est pas la même pour tous. Alors que Bernard Tapie a reçu 220 millions d’euros d’« indemnités » pour lesquels l’État n'a pas fait appel. Pour les mineurs, le gouvernement a formé un pourvoi en cassation contre le versement d’indemnités à 17 familles, pour un montant total de 520 000 euros !
L'histoire de la mine en France oublie ainsi les grands épisodes du mouvement ouvrier français de cette époque ou le pays comptait 300 000 mineurs dans les grands bassins du Nord et du Sud et que ce sont pour la plupart d'entre-eux les mêmes mineurs qui , en 1941, avaient déjà mené une grève contre l’occupant nazi.