SALAIRES
Aux Etats-Unis les vétérans des guerres (Irak-Afghanistan etc) revenus au pays se retrouvent souvent à la rue et sans travail. Ils ont pour eux les médailles reçues sur le champ de bataille et lors de leur disparition, d'avoir les honneurs de l'armée US, le drapeau et uns salve de tir par les soldats. En Caroline du Nord, les sans travail et SDF sont parquets eux dans des camps de concentration. Mais ils ne sont 3.7% de chômeurs (cherchez l'erreur...)
ET VOILA POURQUOI CA NE DÉCOLLE PAS…
Malgré la reprise économique dans la plupart des pays riches, les salaires stagnent. Et incontestablement, les entreprises ont la main…
Tout arrive . Après avoir longtemps prôné la baisse du « coût du travail » au nom de la compétitivité, le FMI et l'OCDE s’affligent depuis quelques mois de la stagnation des salaires dans la plupart des pays dits « avancés ».
Voilà qui pourrait nuire à la reprise après la récession engendrée par la crise financière de 2008. Comment vendre en effet quand la grande masse des acheteurs est obligée de se serrer la ceinture…
COURBE DE PHILLIPS ET LOIS DU MARCHE.
Les économistes orthodoxes y perdent leur latin. Car la croissance mondiale, certes fragile, est cependant de retour (+3,7%en 2017 selon le FMI et sans doute autant pour l'année 2018.) Et les entreprises ont de quoi faire si l’on en juge par l'envolée de leurs profits ? Ceux des multinationales battent ainsi des records : sur un an, si l'on retient les 4 000 plus gros groupes côtés à travers le monde, ils ont bondit de 20 % au USA et de 9 % en Europe (au 2e trimestre de cette année.)
Quant au taux de chômage, il semble u,n peu partout orienté à la baisse. S'il est encore de 6,7 % dans l'UE(28 pays) et de 8,1 % en zone euro (19 pays) ces chiffres sont en baisse constante depuis cinq ans, inférieures l'un et l'autre de 4 points environ par apport à 2013.)
Quant au USA, avec un taux de 3,7 %, ils seraient proches du plein-emploi, se réjouissent certains commentateurs.
Or, si le taux de chômage baisse, le salaire réel (inflation déduite) augmente apprend-on dans les manuels d'économie - ce lien à travers la courbe de Phillips, mise en évidence en 1958 par l'économiste du même nom. Un raisonnement du marché ; S'il y a moins de candidats, les entreprises doivent lâcher du lest pour les attirer ? Sauf que là, ça ne marche pas !
Loin d'être mécaniques du fait d'harmonieuses lois du marché ou gracieusement accordées par les entreprises lorsqu'elles sont en phase de prospérité, les augmentations de salaires sont avant tout une affaire de rapport de forces . Et actuellement, les travailleurs n'ont pas vraiment la main !
« ARMÉE DE RÉSERVE » ET TAUX DE CHÔMAGE RÉEL.
Il y a d'abord le poids de l'armée de réserve, pour reprendre l'expression de Marx. Celle-ci est bien plus fournir que ne le laisse supposer le taux de chômage. Car, ce taux ne tient pas compte par exemple de toutes de toutes les personnes découragées qui officiellement ne cherchent plus d'emploi – et ne sont donc pas prises en compte dans le population active – mais attendent pourtant la moindre occasion pour se remettre à travailler.
Ni de tous ceux qui sont en situation de sous-emploi (temps partiel subi, emplois précaires occasionnels...)
Une étude de la Banque centrale européenne (BCE) publiée en mai 2017, montrait ainsi qu'en réintégrant tous ces oubliés on aboutissait pur la zone euro à un taux de chômage au sens large près de deux fois plus élevé que l'officiel -16%au lieu de 8,5 % à l'époque)
Il y a aussi le résultat des « réformes » tant prônées par le FMI et l'OCDE : casse des statues et des droits des travailleurs. Et la nature des emplois créés. Ainsi quant « Great Job Machine » tourne à plein régime aux USA – mais pas seulement – arrivent en tête les services à la personne, la restauration, le nettoyage, les soins de santé… Soit des emplois peu qualifiés ou dont la qualification n'est pas reconnue et en tous cas mal rémunérés. Ajoutons l'affaiblissement des syndicats, lié notamment au recul de l'industrie, au développement de la sous-traitance, à l'éclatement des lieux de travail, à leur éloignement… et l'on voit que l'affaire est mal partie !
Encore faut-il ajouter, particulièrement aux USA, le pouvoir de quelques firmes en position dominante. En « économie, on parle de monopole pour désigner une entreprise qui se retrouve seule face à de nombreux acheteurs et peut donc leur imposer ses prix – et ses marges – sans craindre la concurrence. Et de monopsone pour désigner celle qui se retrouve seule acheteuse face à une foule de vendeurs et peut donc là aussi imposer ses prix et ses conditions.
C'est ce qui se passe aujourd'hui sur le marché du travail. Des études récentes ont montré la diminution au fil du temps du nombre d'employeurs par bassin d'emploi et le fait que la forte concentration de gros employeurs est corrélée à des salaires plus faibles. Elles ont d'autres part estimé les effets du pouvoir de monopsone des entreprises sur le marché du travail : soit une réduction de salaires de 20 %, une baisse de l'emploi total de 13 % et une contraction du PIB de 10 %.
Impressionnant !