Assistantes maternelles ;
Un droit au chômage réduit… Au nom de la lutte contre la précarité !
Pour les salariés multi-employeurs et notamment les assistantes sociales maternelles, les modifications des règles de l'assurance-chômage pourraient conduire à un ediminution substantielle de leur indemnisation en cas d'activité conservée !
« La précarité, ce n'est pas nous qui la choisissons ! » s'exclame Émilie Ferbos, assistante maternelle et initiatrice de la mobilisation des « gilets roses » sur les réseaux sociaux.Enfants ; Enfants qui rentrent à l'école maternelle ou qui obtiennent une place dans une crèche, parents qui déménagent…
La rupture de contrat fait partie des aléas du métier d'assistante maternelle (1). Effet imprévu de l'obligation vaccinale entrée en vigueur pour les enfants nés après le 1er janvier 2018, des assistantes peuvent être contraintes de démissionner.
En effet, depuis le 1er juin si les parents n'ont pas fait vacciner leur enfant dans les trois mois, il ne peut être gardé ni en crèche ni par une assistante maternelle.
« Pour ne pas perdre leur agrément, les assistantes maternelles sont contraintes de mettre fin au contrat. Outre que cela les places dans une position très délicate vis à vis des parents, elles doivent démissionner et nous n'avons aucune assurance que Pôle emploi considère qu'il s'agit d'une démission légitime » dénonce Véronique Delattre, permanente FGTA-FO en charge des emplois familiaux.
Ces professionnelles , comme les autres salariés multi-employeurs, sont pourtant dans le viseur du gouvernement et des négociateurs de la réforme Unédic. En effet, la lettre de cadrage gouvernementale publiée en septembre 2018 souligne que »les règles de l'activité conservée peuvent conduire, dans certains cas les personnes à bénéficier d'un revenu global très proche d'une activité et revenus du chômage. Cette situation (…) mérite d'être corrigée afin d'inciter davantage les personnes à privilégier les revenus d'activité »
Une assistante maternelle qui perd un contrat, mais en conserve un ou deux autres bénéficie de l'allocation de retour à l'emploi (ARE) sur le contrat perdu qui s'ajoute à son ou ses salaires (son activité conservée) .
Quand elle retrouve un contrat , il s'agit alors d'une « activité reprise ». Son ARE est alors calculée en fonction de celle-ci. « Le mode de calcul est trop complexe pour qu’on puisse savoir si la somme calculée est bonne. Nous avons fréquemment des indus à rembourser » explique Émilie Ferbos. Selon le gouvernement, il faudrait revenir sur ce système car, permettant de cumuler l'ARE et les salaires ; il n'inciterait pas ç rechercher un nouvel emploi à temps plein.
Cette analyse fait bondir l(assistante maternelle, « Comme si nous n'avions qu'à traverser la rue pour trouver de nouveaux contrats ! Nous sommes obligés d'attendre aue les parents nous contactent at la demande varie beaucoup dans l'année : si vous perdez un contrat en hiver, c'est souvent très dificile de le remplacer avant la rentrée suivante » détaille-t-elle.
En zone rurale, c'est presque mission impossible.
La publication de cette lettre de cadrage lourde de menaces pour le salariés multi- employeurs et particulièrement les assistantes maternelles a suscité une levée de boucliers. Fin septembre la FGTA-FO a réagi en lançant notamment une pétition contre la suppression pour activités réduites des assistantes maternelles » qui a rassemblé plus de 61000 signatures.
« Nous savons maintenant qu'il n'y aura pas de suppression, mais un changement de mode de calcul, celui-ci pourrait faire perdre 30 euros à 300 euros, selon les hypothèses évoquées, alors qu'en moyenne les assistante maternelles touches 900 euros par mois » déclare Véronique Delattre. Le risque est fort que certaines professionnelles jettent l'éponge et quittent la profession.
GILETS ROSES, LA MOBILISATION S'ORGANISE.
« Nous avons lancé un premier rassemblement le 17 novembre dernier, interpellé les députés... » raconte-t-elle. C'est aussi sur les réseaux sociaux que la lutte s'organise. Assistants maternels en colère « Gilets roses » lancée par Émilie Ferbos et quelques collègues, dépassées les 10 000 membres et une trentaine de référents sont répartis sur le territoire. Stéphane Fustec, conseiller fédéral de la CGT commerce et services en charge des emplois familiaux, est impressionné par l’efficacité de cette mobilisation de laquelle la CGT est partie prenante.
Il a fallu à peine une heure pour que ces référents soient trouvé quand, syndicalement, il nous aurait fallu 10 jours en passant des coups de fil » salue-t-il. La mobilisation ne se cantonne pas aux réseaux sociaux. Le 2 février , des rassemblements ont eu lieu dans une trentaine de villes de l'Hexagone et une nouvelle date est prévue le 9 mars.
(1) la profession étant féminisée à 99 %, s'il existe bien sûr des assistants maternels, utiliser la forme masculine dans le texte serait étrange.