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Cellule PCF ''Plantive'' de Saint-Saulve

Du RIFIFI et des règlements de comptes au RN ex FN

19 Mars 2019, 18:45pm

Publié par Cellule PCF de Saint-Saulve

Pauvre France ! Il fallait savoir que sur les RN la vitesse est limitée à 80 km/h ...

Pauvre France ! Il fallait savoir que sur les RN la vitesse est limitée à 80 km/h ...

Et, ils veulent gouverner la France 

 « La Nouvelle République »

Pour Sophie Montel, c’est « le Front ». Pas le Front national. Encore moins le Rassemblement national. « Il fallait bien donner un os à ronger aux militants après la cuisante défaite de la présidentielle », ironise-t-elle. « Le nom, ce n’est pas grand-chose. »

Eurodéputée ex-frontiste, conseillère régionale de Bourgogne-Franche Comté, Sophie Montel vient de sortir Bal tragique au Front national (éditions du Rocher), un livre dans lequel les coulisses du parti : alcool, fête, sexe, magouilles et mépris. Le parti est un outil au service du clan Le Pen, où les courtisans se prosternent de crainte de perdre leur lucratif mandat.

« Ce livre s’adresse aux électeurs. C’est pour eux que je l’ai écrit. » Même si Sophie Montel ne se fait guère d’illusion sur la prise de conscience des militants, elle espère en convaincre quelques-uns.

« J’ai pris ma carte au Front quand j’avais 18 ans, en 1987. Jusqu’en 2003, j’ai été une militante de base. Avec la fougue et les illusions de la jeunesse, et mes convictions souverainistes. Ensuite, j’ai siégé au bureau national. J’y suis arrivée quand la question de la succession du patriarche se posait. Je n’ai jamais eu d’affinités avec Marine : elle ne m’aime pas, je ne l’aime pas. Point. Mais quand elle fait revenir les “ megrétistes ”, surtout, je ne comprends pas la démarche. Elle qui prônait le “ ni droite, ni gauche ” auquel j’adhérais, elle fait revenir les extrémistes. »
“ C’est le règne de la peur ” « Je reste parce je veux voir ce que ça va donner. Et parce que je suis aussi dans une démarche de déni. Le Front, c’est comme une secte. On nous victimise et j’ai été soumise à ce truc-là », constate-t-elle sans faux-semblant. « Il y a un moment où je me suis demandé : “  Tu fais quoi ma vieille ? ”. Mais je n’ai pas réagi tout de suite, sauf en tenant tête à l’appareil frontiste et en faisant de la résistance en interne. »

Pourquoi avoir (enfin) claqué la porte ? « Peut-être parce que je voulais me regarder dans la glace sans regret. Je n’ai pas trahi le système : je le dénonce. C’est vrai que j’ai encore de la colère, du dépit, de l’amertume. Ce sont trente ans d’engagement et de leurre. Aujourd’hui, je me dis que j’ai été aveugle parce que je ne voulais pas voir. Dans ce parti, c’est le règne de la peur. Personne ne se rebiffe de crainte de ne pas avoir d’investiture. Parce qu’être élu, c’est de l’argent qui tombe tous les mois, et la majorité préfère son indemnité plutôt que de faire de la résistance. »

Cruelle lucidité pour Sophie Montel, qui se réjouit du bon accueil fait à son livre et dit ne pas ressentir d’hostilité de la part des premiers lecteurs. «Même ceux du RN »

Pourtant, les mots sont durs, les descriptions crues, et les chapitres s’enchaînent comme autant de vilenies étalées sur la place publique. La médiocrité le dispute à la vulgarité. Peu reluisant ! « Vous les voyez, avec leurs éléments de langage ? Face à de vrais connaisseurs, il n’y a plus rien ! La lamentable prestation de Marine Le Pen au débat était prévue et prévisible. A part quelques exceptions, ils sont tous médiocres. Et en plus, ils ne bossent pas. »

« C’est normal que le Front ne s’adresse qu’aux classes défavorisées et moyennes assez désespérées pour être sensibles aux discours frontistes. Les autres devinent que derrière la façade, c’est le néant. Le discours du RN, c’est quinze minutes, pas plus. Le RN n’est pas un parti de gouvernement. Derrière la garde rapprochée, il n’y a rien. Marine Le Pen élue, c’était Les Tuche à l’Élysée ”, en pire ! Ce parti défend soi-disant des valeurs qu’il est bien incapable d’avoir. Pire, ils font le contraire des idées qu’ils défendent. Ils s’appuient sur de fausses informations, des rumeurs et fonctionnent avec des formules-clés et des propos-chocs dans les faits vides de sens. »

A l’issue de son mandat européen, dans deux mois, Sophie Montel quittera la politique. Elle ne sait pas encore si elle poursuivra jusqu’au terme son mandat régional (2021). « J’ai besoin de récupérer de la stabilité, de la réflexion. Il fallait que ça sorte. Ce livre est aussi un exutoire pour moi. »

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