C'était en juin 1944

Le débarquement de Normande- les commandos Kieffer- la Bataille de Stalingrad,

Le billet de Robert

Un matin de juin …

Il y a soixante quinze ans, le 6 juin 1944, le débarquement des forces alliées anglo-canado-américaines marquait l'ouverture d'un nouveau front à l'Ouest comprenant les 177 hommes commandos français du commandant Kieffer qui ouvrirent la voie aux alliés. La veille Rome tombait. Depuis1941 l'Armée rouge de l'Union soviétique supportait seule le poids des combats en Europe.

Le débarquement en Sicile en juillet 1943, puis en Italie en septembre de la même année, n'avaient pas permis de libérer suffisamment l'emprise dévastatrice des troupes nazies sur l'Europe de l'Est.

Après la victoire d'El Alamein, fin 1942, l'opération « Torch » avait permis de mettre définitivement fin aux ambitions africaines des Italiens et des Allemands. L'échec cinglant subi par l'armée allemande devant Stalingrad en février 1943 marquait le tournant de la guerre.

Von Paulus, qu'Adolf Hitler avait cru rendre sourd et aveugle en le nommant au plus haut grade de l'armée, a signé la reddition des troupes sous ses ordres après plusieurs mois de combats ininterrompus dans le froit et le dénuement des combattants des deux camps.

Depuis les troupes nazies essuyaient à l'Est revers sur revers aux prix d'énormes pertes humaines pour les Russes. ( Plus de 11,5 millions de morts militaires et 15 millions de civiles )

Le débarquement, maintes fois réclamé par Joseph Staline aux alliés occidentaux, intervient enfin au moment où l'armée rouge vient de repousser toutes les troupes allemandes de son territoire et s'enfonce en Pologne et en Bulgarie.

La course pour Berlin et la conquête de l'Allemagne venaient de prendre une autre tournure. Car au-delà de la libération de la France, que les résistants chrétiens, gaullistes ou communistes avaient déjà commencés, la préoccupation d'Eisenhower, commandant en chef des troupes participant à l'opération « Overlord » et avant tout d’atteindre le Rhin au plus tôt.

Le général De Gaulle, tenu à l' écart des préparatifs de l'opération , boudera longtemps les commémorations du 6 juin en arguant que les actions de la résistance étaient oubliées.

Oubliés, comme les 75 à 85 corps perdus des résistants fusillés le 6 juin 1944 dans le prison de Caen , par les nazis, enragés que ces vrais patriotes puissent être « libéré » par les Alliés.

Depuis leur exécution et le transfert des corps dans un lieu inconnu, les recherches n'ont pas encore permis de leur donner une sépulture.

Un ancien sous-préfet mène sa propre enquête. Un financement participatif en ligne tente de réunir les fonds nécessaires.

A l'heure des commémorations et des beaux discours, la République aurait-elle besoin de mécénat pour honorer la mémoire de ces glorieux citoyens ?

Soixante quinze ans après, quand nos valeurs sont de nouveaux foulés aux pieds par les petits-enfants du maréchalisme, l'action publique devrait permettre d'effacer cette injustice.

A Caen, comme partout en France, il ne faudrait pas que les patriotes passent aux oubliettes de l'Histoire par l'entremise d'un nouveau langage d’État qui veut faire oublier en même temps, le passé et le présent .

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