« PARI GAGNÉ SUR LA GRATUITÉ… »

Aux autres métropoles et Communautés de communes d'en faire autant dans "Les Hauts de France"

Franck Jakubek - Liberté Hebdo du 5 juillet 2019

À Dunkerque, ceux qui aiment l'environnement prennent le bis, qui est gratuit. Qu'attendent donc les autres métropoles de la Région ?

Depuis septembre 2018, les transports publics sont gratuits dans la Communauté Urbaine de Dunkerque. Un projet mis en œuvre sur l'impulsion du nouveau maire Patrice Vergriete faisant de Dunkerque la plus grande agglomération d'Europe à mettre en œuvre la gratuité des transports.

Une première étude a été menée par l'Observatoire des villes du transport gratuit, sous la houlette de l'Agence d’urbanisme Flandres Dunkerque (AGUR) et de l'Agence VIGS, déjà responsable de la première étude menée en 2017 sur la gratuité partielle du week-end.

Deux mille usagers ont été interrogés par douze enquêteurs, dont dis étudiants de l'Institut du travail social de Grande-Synthe. L'enquête a été réalisée entre le 13 mars et le 30 avril, en semaine de 7h à 19h30, principalement entre la gare et la place Jean-Bart, les lieux principaux d'interconnexion.

LE COÛT : 

facteur déterminant pour le choix du mode de transport.

Cette première enquête conforte largement que le choix de la gratuité a un impact largement positif.

En terme d'évolution de la fréquentation avec une augmentation de 65 % en semaine et de plus de 125 % en week-end : 50 % des usagers déclarent utiliser le transport plus souvent, 48 % n'ont pas changé leurs habitudes ?

Parmi les usagers ayant accentué leur service transport gratuit, 47,5 % utilisaient auparavant leur voiture pour les mêmes déplacements.                                                  Ce qui montre un glissement d'usage favorable pour l'environnement et la circulation ; 14 % se déplacent en vélo et 21 % faisaient le trajet auparavant à pied.            La marche à pied progresse aussi, effet induit, chez plus de 20 % des usagers.

La gratuité est le premier facteur d’augmentation de la fréquentation (84 % des réponses). En second lieu vient l'amélioration du réseau et l’efficacité(37,60%). Le coût est le facteur déterminant pour le choix du mode de transport.

Un trajet court favorise la voiture. Avant la gratuité, le coût du ticket était un coup de frein pour les familles nombreuses.

Un autre effet, pour 10 % des personnes interrogées, est l'abandon de la voiture ou le report de l'achat d'un nouveau ou d'un second véhicule dans le foyer, 21 % utilisent moins leurs voiture qu'avant. Par contre, aucun effet réel n'est relevé sur l'usage du vélo.

L'attractivité du nouveau réseau est bien confirmé par cette enquête. La hausse de fréquentation est limité à un moindre usage de l'automobile et une augmentation des déplacements. La moitié des personnes qui ont augmenté l'usage du bus, ont renoncé à leur voiture.

L'ensemble de l'étude ayant été réalisé en centre ville, il reste à évaluer les pratiques dans les zones périphériques parfois mois desservies.  En conclusion, la fréquentation augmente ,la marche aussi et l'usage du bus est préféré à la voiture pour plus de la moitié des courts trajets. Seuls la pratique du vélo ne profite pas de la gratuité des transports publics. Mais ceux qui aiment le vélo prennent le bus aussi. Et c'est l'essentiel.

Qu 'attendent donc les autres métropoles de la Région pour agir comme Dunkerque ?