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Cellule PCF ''Plantive'' de Saint-Saulve

Steve est mort… et la justice peut-elle être rendue ???

15 Août 2019, 22:24pm

Publié par Cellule PCF de Saint-Saulve

Pour lui, la fête ,c'est en boîte de nuit privée, la populace, il l'écrase !
Pour lui, la fête ,c'est en boîte de nuit privée, la populace, il l'écrase !
Pour lui, la fête ,c'est en boîte de nuit privée, la populace, il l'écrase !
Pour lui, la fête ,c'est en boîte de nuit privée, la populace, il l'écrase !

Pour lui, la fête ,c'est en boîte de nuit privée, la populace, il l'écrase !

Avec la découverte du corps de Steve Maia Caniço, noyé après une intervention policière, vient le temps des questions et de la recherche de la vérité.

Une fois de plus, le déni policier et le mépris gouvernemental posent la question d'une dérive de plus en plus inquiétante.

Où est Steve ? Au fond de l'eau. Comme tout le monde le redoutait, car Steve Caniço ne savait pas nager. Treize autres personnes sont tombées également ce soir-là dans la Loire, suite à l'intervention policière, mais elles avaient pu être secourues.

Steve est mort simplement de s'être rendu à une soirée de musique électronique, le soir de la fête de la musique et cette idée est intolérable. Intolérable comme le sordide délai de retrouver un corps 38 jours après les faits et non identifiés à cause de son « état de décomposition avancée », selon les mots laconiques du procureur de Nantes, Pierre Sennès. C'est donc un bijou qui a permis à la famille de l'identifier.

Après les sentiments de dégoût et de colère, les questions s'entrechoquent: comment peut-on mourir ainsi à 23 ans ? Pourquoi autant de temps pour le retrouver, pourquoi les mensonges et omissions des autorités ? Quel engrenage de violence assumée et couverte par le pouvoir peut-il mener à cette situation où tout est bon pour salir les victimes, qu'il s'agisse de Zined Redouane, de Geneviève Legay ou des centaines de gilets jaunes blessés avec des séquelles à vie ?  Avec cette question centrale: la police est-elle sous contrôle démocratique ???

 

38 JOURS APRÈS ???

Il a fallu une importante mobilisation populaire, symbolisée par le mot d'ordre « Où est Steve ? », pour que de véritables recherches soient lancées. Si le procureur a annoncé que les pompiers sondaient « sans relâche la Loire », il a fait état de l'utilisation d'un sonar… le 24 juillet.

Pourquoi pas avant ? Au final, c'est une navette fluviale qui a découvert le corps, à 700 mètres du quai Wilson, Marianne Rostan, l'avocate de 89 participants à la soirée qui ont saisi la justice pour « une mise en danger de la vie d'autrui » est « violences volontaires par personnes dépositaires de l’ordre public », s’interroge aussi sur le rôle d’Emmanuel Macron : « il a attendu trois semaines pour s'exprimer dans avoir un seul mot pour la famille de Steve Maia Caniço »

Quant au rapport de l'IGPN, opération de mascarade pour dédouaner la police, il a été rendu le 16 juillet avant donc la découverte du corps de Steve… mais ses conclusions n'ont été rendues publiques-partiellement-que lorsque Edouard Philippe est venu s'empresser de nier « un lien antre l'intervention des forces de l'ordre et de la disparition de Steve » Autant de délais et de silences qui jettent la suspicion sur l'action et la parole gouvernementale.

 

POURQUOI UN TEL MÉPRIS ?

« Face à des individus qui sont complètement avinés, avec, probablement de la drogue, il est toujours difficile d'intervenir » Ces mots du préfet des Pays de Loire, Claude d'Harcourt, dès le 24 juin, symbolisent le mépris et la tentative de salir les victimes, à la manière d’Emmanuel Macron, s'adressant à Geneviève Legay, cette dame grièvement blessée par la police le 23 mars à Nice à qui le chef de l’État conseillait « une forme de sagesse » en restant chez elle . Le chef de l’État réfute le terme même de violences policières, terme inacceptable dans un État de droit »

 

Faut-il conclure que la France n'en est pas un ?

Le rapport de l'IGPN, à ce titre , est révélateur ; «  les enquêteurs » n'ont auditionné ni témoin ni victime, se contentant de relayer la parole des forces de l'ordre et de la préfecture et de nier le lien entre l'intervention policière et les chutes dans la Loire. PIRE : outrepassant ses fonctions, elle renvoie la responsabilité sur la mairie et les organisateurs. Un rapport « d'une partialité qui dérange hautement          «  l'avocate de la famille de Steve, Cécile de Oliveira.

Pour les sénateurs PCF , l'incapacité de l'IGPN à dire exactement ce qui s'est passé relève « au mieux d'une inaptitude de ses moyens, au pire d'une volonté de dissimulation ». Dans une tribune au « Monde » datée du 2 août, la spécialiste de la justice pénale, de la répression et maîtresse de conférence à Paris VIII, Vanessa Codaccioni estime que les violences policières « font système » et « sont toujours légitimes et justifiées par l'instruction policière elle-même, à commencer par l'IGPN »  Pour elle, ces violences « découlent de la volonté des gouvernements d'annihiler toute contestation ».

 

POURQUOI UN TEL DRAME ?

Les violences policières ne sont pas un phénomène nouveau en France :

La mort de Malik Oussekine en 1986, matraqué par les « voltigeurs », ces policiers motorisés, avait toutefois marqué une étape qu’on pensait décisive. La doctrine du maintien de l'ordre avait évolué pour évité tout drame - pour les autorités, tout « martyrs ». A Nantes, un rapport de police de 2017, révélé par Mediapart, faisait état, dans les mêmes conditions, que la police avait privilégié la sécurité et s’était repliée à proximité, attendant la fin de la soirée, sans aucun incident.

Alors, Qu'est-ce qui a changé depuis ? La militarisation des forces de l'ordre (LBD, gaz, grenades, fusils d'assaut, blindés) et un contexte de lutte antiterroristes dont les lois sont ensuite appliquées aux manifestants ou opposants.

Le pouvoir macroniste a également opéré un retour à la force brute en matière de maintien de l'ordre, notamment lors des manifestations des Gilets jaunes. Le symbole étant l'éviction du préfet de police de Paris, remplacé par Didier Lallement, défenseur d'une « doctrine de contact » et qui a vu le retour des sinistres « voltigeurs ».

Jean Michel Fauvergue, ex-patron du Raid, reconverti en député Lrem, éructait en avril sur un plateau télé qu'il « fallait publier l’affaire Malik Oussekine ». Il a été entendu par Macron.

 

LA POLICE EST-ELLE SOUS CONTRÔLE ?

Le chiffre est édifiant : selon un décompte de l'ONG Acat (Association des chrétiens pour l’abolition de la torture), 26 décès suite à des violences policières ont été enregistrés entre 2005 et 2015. Mais seules deux condamnations ont été prononcées…

Le cas de l'IGPN est emblématique : nombreuse sont les voix appelant à la création d'une autorité indépendante. Laquelle existe, , mais n'a aucun pouvoir contraignant : il s'agit du « Défenseur des droits, aujourd'hui dirigé par Jacques Toubon.

Ce dernier s'est auto-saisi et a lancé une enquête, sans attendre une plainte.

Reste le contrôle principal dans un État de droit, la justice.

Là encore, plusieurs affaires ont prouvé que les procureurs sont à la botte du pouvoir : ils lui doivent leur carrière et la sortie récente du procureur de Nice, qui a déclaré avec un aplomb prodigieux « avoir voulu protéger Emmanuel Macron » dans l’affaire Legay , est édifiante.

Les seuls magistrats indépendants sont donc les juges d'instruction. Et encore, ils ne sont nullement une garantie dans ce genre d'affaires, d'une enquête véritable et d'une sanction de justice. Ce 2 août, les deux juges nantais ont demandé à être dessaisis de l'affaire : un cas rarissime qui illustre l'enjeu de cette instruction judiciaire.

Car elle pourrait mener à un procès et, qui sait, un jugement. Il faudra se battre : après le non-lieu prononcé par la justice contre le gendarme qui avait tué Rémi Fraisse au barrage de Sivens, le père de celui-ci avait dénoncé » une justice aux ordres »

A elle de prouver qu'elle ne l'est pas !

 

 

 

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