Nathalie Lorette, proximité, accessibilité, et pugnacité vu dans VA info.fr
Article de Daniel Carlier, repris sur VAinfo.fr
Après l’annonce officielle début juin d’une candidature d’une liste EELV sur la ville de Valenciennes, au début de l’été Nathalie Lorette a annoncé dans la Voix du Nord son intention de conduire une liste pour les prochaines municipales 2020. Rencontre avec Nathalie Lorette passée à l’offensive en compagnie de Jean-Claude Dulieu.
Nathalie Lorette : « Le besoin d’un soutien de LREM démontre que Laurent Degallaix n’est pas très à l’aise avec sa candidature aux municipales »
Comme pour les échéances précédentes, la tête de liste, cartée PCF, emmènera une liste sous le nom de « Valenciennes Citoyenne », elle rassemble des personnes, engagées ou pas politiquement, et des citoyennes et citoyens de la société civile.
Nathalie Lorette prend le relais de Jean-Claude Dulieu qui ne souhaite pas figurer sur la prochaine liste municipale, tout en restant plus que jamais investi dans son mandat de Conseiller départemental du Nord. « Ce n’est pas une retraite politique. C’est une transmission naturelle. Bien évidemment, je serai le premier soutien de Nathalie, présente au Conseil municipal depuis 1995 (1983-Jean-Claude Dulieu), elle maîtrise les dossiers, elle a une véritable expérience locale, et le terrain… elle connaît ! », clame-t-il haut et fort.
Bien sûr, cette candidature implique la construction d’une liste « et d’un programme que nous allons co-construire avec les colistiers » , précise Nathalie Lorette.
« Les boulevards de Valenciennes, c’est la double peine », Jean-Claude Dulieu
Jean-Claude Dulieu remet une couche : « Les boulevards de Valenciennes, Watteau, Pater, Eisein, Carpeaux, ont été refaits par Valenciennes Métropole avec l’argent public des contribuables des 35 communes membres, et au final, c’est payant. Les boulevards de Valenciennes, c’est la double peine pour les habitants des 35 communes », indique Jean-Claude Dulieu.
Un maire sortant éphémère à Valenciennes… ?
Concernant les principales forces en présence, sans doute une liste Rassemblement National, une liste EELV forte des résultats des dernières européennes, une droite très divisée avec une liste derrière Didier Legrand « qui n'est pas une candidature personnelle contre Laurent Degallaix », assène Jean-Claude Dulieu. Ensuite, la liste « Valenciennes Citoyenne », avec des membres du P.S, voire d’autres forces de gauche, est en construction. Et enfin, la liste du maire sortant où le moins que l’on puisse dire est que tout a changé depuis cette fin du mois de juin 2019… !
Du coté de la Présidence de la République, c’est bien joué politiquement en fixant 19 maires dans leur soutien à l’action du gouvernement, mais de l’autre, elle permet aux opposants des maires sortants d’attaquer le premier magistrat tant sur sa politique locale que nationale, puisque soutien officiel. En clair, c’est une fausse bonne nouvelle, sauf amateurisme béat, pour les 19 maires. La campagne électorale sera longue, et plus pesante à Valenciennes qu’ailleurs sachant les divisions avec l’UDI local, voire une partie des LR… les anciens membres de la majorité municipale. Certes, Jean-Louis Borloo avait avec habileté rallier Philippe Marchand et Jean-Marie Defossez du Parti Socialiste dans les années 90, mais c’était une autre époque, moins clivante… !
Et vous ajoutez un nouveau paramètre, l’annonce précoce (surprise) d’un projet de réforme des institutions par le gouvernement le 28 août dernier venant percuter un peu plus les standards politiques locaux.
En clair, c’est un secret de polichinelle, la fusion des deux agglo est inéluctable dans l’année qui suivra l’échéance de mars 2020. Laurent Degallaix postulerait, comme d’autres, à la présidence de cette intercommunalité de la taille d’une communauté urbaine, comme la Métropole Lilloise, un job à temps plein pour une EPCI de 350 000 habitants. Rien de choquant, voire légitime s’il est réélu à Valenciennes, mais si vous ajoutez que le ralliement à LREM s’inscrit également pour les Sénatoriales 2020, Laurent Degallaix (ancien parlementaire) serait également le candidat idéal, voire le seul d’un bon calibre, à la fonction de Sénateur contre Valérie Létard, vice-présidente au Sénat. Donc, il vaut mieux regarder le deuxième nom de la liste de Laurent Degallaix pour savoir, après six mois d’exercice, qui sera maire, car dans les deux cas de figure, Laurent Degallaix pourrait être un maire très très éphémère… !
De la politique fiction dîtes-vous ! Une investiture LREM de Laurent Degallaix était-elle crédible après la petite phrase assassine "le gratin et le nouilles" de Jean-Louis Borloo, avec un Laurent Degallaix balbutiant des excuses sur BFMTV, voire après le rapport Borloo enterré dans les grandes largeurs ? Personne ? Il fallait une victime, l’UDI du Valenciennois, et une prise de guerre, Laurent Degallaix et des futurs conseillers municipaux LREM, nouveaux Grands électeurs de facto pour faire passer cette réforme des institutions au second semestre 2020, et en local réduire à néant l’UDI du Valenciennois avec l’élection d’un candidat(e) LREM, c’est du grand art… politique !
Bien sûr, sur l’autel des intérêts politiques personnels, tout est négociable, tout est possible en politique. Le gouvernement a mis sur la table cette réforme des institutions très en amont, elle a lancé sa boule de bowling, et les élu(e)s vont s’arranger, ou pas, pour les postes à prendre ou conserver. L’effet de l’annonce d’une réforme des institutions, très lointaine, est déjà palpable, l’UDI via Jean-Christophe Lagarde, soutien de François Fillon en 2017, soutient Benjamin Griveaux à Paris. Ça va négocier tous azimuts en haut lieu pour Valenciennes, il y a des jobs en sursis. L’intérêt des citoyens, on verra plus tard !
Daniel Carlier