L'écologie au minima des gouvernements, y compris la France de la COP 21 à Paris
Un millionnaire norvégien utilise sa fortune pour nettoyer 5 tonnes de plastique par jour dans les océans. A quand cet exemple sera-t-il suivi par les gouvernements ???
Une conversion écologique peu crédible
Le projet de loi pour l'économie circulaire, présenté en Conseil des ministres le 10 juillet, a gagné, au fil du temps, en épaisseur. La première version du mois de février dernier était indigente et comprenait une poignée d'articles dont l'objet principal était de confier au gouvernement le soin de prendre quelques ordonnances et ce alors que l'on attend depuis des décennies une loi digne de ce nom sur la gestion des déchets, activités aux enjeux multiples et majeurs.
Le nouveau projet, dont on a eu connaissance début jui, au moment même ou le Premier ministre évoquait sa récente conversion à la nécessité écologique, comporte une bonne quinzaine d'articles, avec peu de recours aux ordonnances et garantit, au moins , un débat à la hauteur des enjeux au parlement.
Malgré de gros trous dans la raquette, le texte avance des propositions inintéressantes, notamment sur la nécessité de renforcer la nécessité de renforcer la « responsabilité élargie du producteur » (REP), c'est à dire le financement par le producteur ou le recyclage des déchets induits par son activité.
Le nombre de filières soumises à la REP va augmenter, tout comme l'éco-contribution des producteurs chargés de financer les organismes s'occupant de la seconde vie des déchets.Un système de bonus-malus sur le prix de vente des produits est également prévu, il s'appliquera en fonction de la possibilité, ou pas,de réparer et/ou de recycler tout ou partie du produit.
Il semblerait que le passage devant le Conseil national de la Transition écologique (CNTE)ait encore renforcé le projet qui comporte désormais l'interdiction dès 2020 de toute une série d'objets en plastique à usage unique,
fixant un objectif de 100%de plastique recyclé en 2025 et l’élaboration d’une consigne sur les bouteille en plastique PET.
Cependant, faute de s'attaquer aux ressorts du capitalisme mondialisé, ce texte n’apporte pas de réponses aux problèmes essentiels de la surproduction, du gaspillage et du suremballage.
Ainsi, rien n'est fait pour lutter contre l’obsolescence programmée, le gaspillage organisé qui touche notamment nos téléphones portables et nos appareilles électroménagers et pénaliser en premier lieu les plus modestes.
Rien, n'est fait pour rendre obligatoires les produitd qui soient, dès leur conception, recyclables et réparables au maximum à des coûts raisonnables. Il n'est pas normal que la réparation d'un appareil coûte plus cher que de le racheter neuf. Il est temps de mettre fin à de gaspillage structurel qui ne sert que les intérêts des industriels et la croissance du PIB.
De la même manière, ce projet de loi ne propose rien pour développer et accompagner la vente en vrac (souvent de la vente directe) qui permet de bannir les emballages plastiques et d'abaisser le prix des denrées alimentaires en réduisant nles emballages et intermédiaires commerciaux.
Pire encore, il n'interdit pas non plus les pratiques les plus absurdes, comme vendre des fruits épluché dans un emballage plastique…
L'objectif de 100 % de plastique recyclé en 2025 n'est pas suffisant, d'autant que de nombreux plastiques ne se recyclent qu'une fois. C'est vers l'éradication du plastique à usage unique qu'il faut tendre, le plastique est un matériau particulièrement polluant et néfaste pour l’environnement qu'il faut réserver à des usages indispensables.
Ce projet de loi, censé marquer le « tournant écologique » du quinquennat, propose un effort louable après deux ans d'inaction et de renoncements coupables. Mais nous sommes toujours dans les mêmes incohérences…
Alors que la sobriété devrait guider nos choix, le modèle libéral vénéré par ce gouvernement nous entraîne inexorablement vers de dogme du « consommer plus » et du « tout jetable » qui son sa raison d'être.
Il est urgent de sortir de cette contradiction mortifère où nous continuerons à prendre des décisions qui au mieux peuvent soulager, mais ne soignent pas.
La signature prochaine par Emmanuel Macron du traité de libre-échange avec l’Amérique du Sud (Mercosur) est le dernier exemple en date.
Privilégier le business de quelques-uns quitte à sacrifier la planète !