L'édito de Robert dans Liberté Hebdo du 7 octobre 2019
7 Octobre 2019, 08:45am
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L’EUROPE DES INCONTINENTS.
Il n’y a rien de pire que le délaissement. Les électeurs européens ont été trompés. Ils ont cru être libres en refusant l’Union européenne. Ils n’ont pas voulu bâtir un couple, un empire ou pire. Les Européens ont même pris de la distance avec l’Europe. Ils n’ont plus voulu d’elle. Trompés, puis déçus, les Européens ont cru dans les paroles haineuses, celle de la division, du rejet, de la forteresse.
Il n’y a rien de pire que le renoncement. L'Europe, trop libérale, est-elle devenue humainement incompatible ?
Les plus grands escrocs et assassins du XXème siècle viennent de remporter une victoire idéologique. Mais pas seulement, ils font aussi la démonstration qu'au niveau européen la pensée recule, l’Histoire n’est pas enseignée correctement et la politique est malade de la peste.
La majorité issue des élections de mai à voter au Parlement pour un texte révisionniste mettant au Parlement pour un texte révisionniste mettant sur un plan identique le nazisme et le communisme.
Une horreur misérable contre laquelle seuls quatre députés français ont voté contre !
La prise en main des institutions européennes par les marchands et des lobbies a ouvert les caves de l’Histoire. Il n’y a pas qu’en France qu’en 2005 la constitution européenne a été rejetée massivement par le peuple. Ce vieux fou de Giscard, plus libéral que Pinochet, a cru que l'Europe ressemblait à ses chasses avec Bokassa, un terrain de jeu pour oisifs sans vergogne.
Là commence l’outrage au peuple, à la démocratie. Puis vient la confusion entretenue par une presse aux ordres des opposants de gauche avec ceux de l’extrême droite. Mercredi encore, Le Pen reçu par Salamé sur Inter, glapit de joie sur les années où lui, et les siens, se sont goinfrés sur le dos de l’Europe et des institutions. Ils sont contents de leur tour. Vous faire croire qu’il ne faut pas s’occuper de l’Europe, mais en même temps les élire pour soi-disant n’y rien faire.
À part se servir et se répandre avec d’autres, venus de l’Est, de l’ancienne Mitteleuropa,« libérés » du joug soviétique.
Non, enfin libres de reprendre leurs vieilles et puantes marottes, de répandre haine, rejet, violence, de nous casser les oreilles avec la supériorité de leur race.
Celle des sans-âme, de souche, aux racines corrompues faute de sève. Ils viennent d’obtenir du Parlement un texte mettant sur le même plan le nazisme et le communisme, comme si la haine des autres &tait la même chose que la fraternité.. Voilà une Europe écœurante, qui doit des excuses au peuple.
Prenez garde que cet entre-deux, ce « en même temps », ne porte les germes d’un coulis de la pensée bouchant toutes les ramifications de notre République. Il n’y a aucun arrangement possible avec l’Histoire.
Le révisionnisme à l’échelle de l’Europe met en grand danger l’avenir de vos enfants aussi sûrement que l’absence d’action sur le climat et l’environnement.
L’union est un combat. C’est le premier des devoirs pour ne pas laisser d’espaces aux dérives délirantes.
Il suffirait de dix ans de politique sociale pour que la France s’apaise. Pour que les vers retournent ronger leur frein. Loin des incantations, la lucidité impose un vrai travail sur les maux flagrants de l’humanité. Le contraire signe sa perte...