NON! ce n'est pas un épisode de « Tintin au Liban ! »
Cela n'a rien à voir avec un épisode d'Ergé, mais bien d'un ingérence étrangère dans un pays indépendant ! !
Le Liban n'est pas La République En Marche (LREM) avec ses députés « godillots » qui obéissent le petit doigt sur la couture du pantalon au point que leur chef a pris le vertige de l'autoritarisme y compris jusqu'à essayer d'imposer de force et à coups de chantages ses directives aux forces politiques libanaises.
Certes celles-ci sont pourries jusqu'à la moelle et n'ont qu'un objectif garder le pouvoir pour continuer à piller le pays et les libanais.
Macron sait tout cela, en réalité il a pour objectif de prendre de vitesse le soulèvement populaire en cours au Liban depuis plus d'un an qui rejette à la fois la classe politique corrompue au pouvoir et les réformes néolibérales que tentent de lui imposer le FMI et l'UE via Macron contre l'octroi de prêts financiers (un remake de la Grèce).
Nous portons à votre connaissance, les grandes lignes du document de deux pages adressé par la France aux autorités libanaises qui évoque notamment un audit de la banque centrale, la nomination d'un gouvernement provisoire et des élections législatives anticipées. Excusez du peu !!!
Emmanuel Macron, a ainsi adressé aux responsables politiques libanais une liste des réformes politiques et économiques nécessaires, selon lui, pour débloquer l'aide internationale et sortir le pays des multiples crises dans lesquelles il se débat.
Ce document transmis par l'ambassadeur de France à Beyrouth et que Reuters a pu consulter, évoque notamment un audit de la banque centrale, la nomination d'un gouvernement provisoire en mesure de mettre en œuvre en urgence des réformes, et des élections législatives anticipées dans un délai d'un an.
Le ministère français des Affaires étrangères s'est refusé à tout commentaire alors que l'Elysée confirmait que Macron effectuerait une seconde visite au Liban le 1er septembre. Il arrivera à Beyrouth le lundi soir et mardi sera consacrée au « suivi de l'aide à la reconstruction » et aux questions politiques alors que le Liban est en quête d'un nouveau gouvernement.
Le gouvernement actuel n'est pas parvenu à conclure un accord avec le Fonds monétaire international (FMI) malgré des mois de discussions, en raison notamment de désaccords sur les réformes et sur l'ampleur des pertes à faire assumer au secteur bancaire. D'autres réformes de types néolibérales sont rejetées par le mouvement social en cours !
La pression est telle que le ministre des affaires extérieures Le Drian s'est cru permis d'affirmer que l'urgence humanitaire après les deux explosions du 4 août qui a fait 180 morts, 6000 blessés et laissé 300 000 sans logement, ne doit pas occulter l'urgence politique !!
Les banksers européens et internationaux sont sur les dents avides de pouvoir faire des affaires !
« La priorité doit aller à la formation rapide d'un gouvernement pour éviter un vide du pouvoir qui laisserait le Liban s'enfoncer davantage dans la crise », estime le document rédigé à l'Elysée.
Une ingérence manifeste et insupportable qui ne manquera pas de raviver la colère populaire d'autant que les tractations pour le formation d'un nouveau cabinet semblent au point mort et, que le président Aoun n'a même pas encore fixé de date pour les consultations parlementaires contraignantes.
Dans ce document son cités par l'Elysée, quatre domaines nécessitant des mesures d'urgence : l'aide humanitaire et la réponse à la pandémie de Covid-19 ; la reconstruction après la catastrophe du 4 août ; les réformes politiques et économiques et enfin des élections législatives anticipées.
Paris plaide aussi pour un déblocage des discussions avec le FMI, pour le placement des aides financières promises à Beyrouth après le 4 août sous la supervision des Nations unies et pour une enquête impartiale sur la cause de l'explosion du port.
Le document transmis aux responsables politiques libanais souligne aussi la nécessité d'un audit rapide et exhaustif des finances de l'Etat libanais et celle d'une réorganisation du secteur de l'électricité incapable d'assurer un approvisionnement fiable du pays. Le Parlement devrait adopter pendant la période de transition les lois nécessaires à la mise en application des réformes, poursuit-il.
Le document propose aussi que la France joue un rôle majeur dans la reconstruction du port de Beyrouth (mercredi, le patron des patrons français a déclaré que les entreprises française sont prêtes à travailler « au côté du peuple libanais » sur le projet de reconstruction du port de Beyrouth, NDLR), comme dans l'amélioration du système de santé, qu'elle envoie des experts du Trésor et de la Banque de France pour mener l'audit des finances publiques et qu'elle contribue à l'organisation des élections anticipées au côté de l'Union européenne.
Tout confirme que Macron ne semble pas avoir compris que le peuple libanais ne veut pas être pris en tenaille par d'un côté des politiciens maffieux qui n’ont aucune intention de se laisser passer la corde au cou et par d'un autre côté par des directives néolibérales qui enfonceraient le Liban dans la crise et le mettrait sous le domination des multinationales étrangères et des pays occidentaux dont la France qui se comporte comme du temps du protectorat.
Heureusement, ce peuple meurtri a les moyens de se défendre et de renverser cet énorme édifice du crime organisé, sous des couleurs confessionnelles, qui l’écrase depuis si longtemps! Les forces progressistes et pacifistes existent au Liban pour mettre en œuvre avec un peuple libanais agissant un projet de transformations radicales visant à ouvrir une issue progressiste et dans la paix, à la crise que traverse le pays.
Que Macron sache qu'il est inutile d'envoyer sa liste de devoirs imposés que les libanais refuseront de faire. Le moment est venu de passer à une autre phase de la construction du rapport des forces pour reconquérir le progrès social, la paix et le respect de la souveraineté libanaise.