LES OPPOSANTS :
Les démolisseurs des droits sociaux en France, face à une gauche réunie, qui a des propositions autres que celles de vendre les retraites chez BlackRock !
DES CONTRE-PROJETS POUR LIVRER BATAILLE
« AUX PROMOTEURS »
Au Parlement, la gauche s’apprête à monter au front contre la réforme d'un gouvernement sourd à la colère populaire.
Des alternatives émergent . Entre projets des partis et propositions communes, les idées existent pour montrer que d'autres choix sont possibles...
La gauche organise ses contre-projets. Chaque formation politique a présenté le sien. Et le 22 janvier, treize de ces formations se sont mises d’accord pour présenter une plate-forme commune :
Le PCF, le PS, EELV, Génération s, Gauche démocratique et sociale, Gauche républicaine et socialiste, les Radicaux de gauche, Nouvelle Donne, Place publique, république et socialisme, Pour une écologie populaire et sociale, l'Union démocratique et écologiste et Ensemble ! En « 6 piliers » et « 6 mesures de financement , ces 13 organisation sont ainsi réussi à trouver un dénominateur commun qui leur permettra de présenter ensemble des amendements au projet de loi.
Voire d'aller plus loin, avec le dépôt d'une motion de censure, dont André Chassaigne (PCF) estime qu'elle aura lieu « indéniablement »
DROIT Â LA RETRAITE EN BONNE SANTÉ.
Les 6 piliers présentés par la plate-forme commune doivent répondre à des revendications du mouvement social. « Améliorer le système par répartition », en opposition « à la substitution, même partielle, de cette solidarité publique par des démarches de capitalisation ».
Ensuite, « garantir un droit à la retraite en bonne santé pour toutes et tous », en posant comme « exigence préalable la fin des mesures consistant à allonger la durée de cotisation ». Également une « règle d'or », assurant « la parité du niveau de vie entre les retraités et les travailleurs, dans le public comme dans le privé ».
La plateforme commune propose une « meilleure prise en compte de la pénibilité » et, cinquième « pilier », entent garantir « une retraite minimum au niveau du SMIC, pour une carrière complète »
Pour les carrières incomplètes, les parlementaires de gauche se sont mis d'accord pour une « réforme au minimum vieillesse, pour qu'il ne soit pas en deçà du deuil de pauvreté »
Enfin, l'égalité femmes-hommes : les 13 formations politiques de gauche et écologiques considèrent qu'elle implique de réduire la fracture salariale entre les hommes et les femmes.
Côté financement, la plateforme prévoit de « mobiliser des fonds de réserve des retraites ou une partie des fonds de la CADES ( Caisse d'amortissement de la dette sociale ). qui seront disponibles à compter de 2024, au moment de l'extinction de la dette de la Sécurité sociale ».
Mais aussi de réaffirmer le financement de la cotisation sociale, alors que les organisations signataires chiffrent à 66 milliards d'euros le coût des allègements de ces cotisations dans les finances publiques.
La plateforme cible également les revenus financiers, à hauteur de 30 milliards d'euros supplémentaires. La création d'emplois notamment dans les services publics », l’augmentation des salaires et l'application réelle de l'égalité entre les femmes et les homme sont autant de leviers de financement.
Pas de pension sous le SMIC.
Mais les partis de gauche et écologistes ont aussi leur propre contre-projet.
Le PCF avait été le premier à présenter le sien à la veille du mouvement social .
Il propose une retraite dès 60 ans, avec un socle de droits nouveaux pour toutes et tous à taux pleins, avec un revenu de remplacement net de 75 % du revenu d'activité (primes incluses), calculé sur la base des 10 meilleures années, primes comprises et indexé sur les salaires.
Le PCF propose également qu'aucune pension ne soit inférieure au SMIC et, une définition de la « carrière complète » : celle-ci englobe la formation initiale ou continue et les périodes de chômage ou d'implications familiales.
En matière de pénibilité, le projet des communistes envisage des départs dès 55 ans. Pour financer son projet, le PCF a des pistes similaires à la plateforme de gauche : mise à contribution des revenus du capital, augmentation des salaires et modulation des cotisations, création d'emplois, égalité salariale femmes-hommes.
Un taux de cotisation patronale alourdi pour les entreprises qui délocalisent ou précarisent l'emploi permettrait selon le projet de rapporter 70 milliards d'euros supplémentaires en cinq ans. L'égalité salariale entre hommes et femmes permettrait à elle seule de faire entrer 6 milliards d'euros supplémentaires dans le financement des retraites.
La France insoumise avait également présenté son propre projet au mois de décembre. Celui-ci à l'instar de celui du PCF, ramener l'âge légal de départ à la retraite à 60 ans, après 40 années de cotisation ( contre 43 actuellement ), dans lesquelles les années d'études seraient prises en compte,de même que les trimestres passés en RSA .
Le taux de remplacement, 75 % calculé sur les 10 meilleures années, est similaires à celui des communistes. Les insoumis proposent également de fixer et indexer le minimum vieillesse au niveau du seuil de pauvreté, proposition qui figure régalement dans la plateforme communes de la gauche.
« Nous proposons que toute personne avec une carrière complète puisse partir avec une pension égale au SMIC », ajoutent les insoumis. Pour les métiers pénibles, la FI propose de valider des trimestres supplémentaires. Côté financement, les insoumis entendent porter de 14 à 16 % la part du PIB consacrée aux retraites d'ici à 2040.
Chez EELV, le projet doit obligatoirement tenir compte des objectifs climatiques. Les écologistes estiment que la croissance va ralentir et que les projections du COR sont ainsi erronées. Ils se prononcent en faveur d'un âge légal de départ à 62 ans ( 59 en cas de pénibilité ), mais aussi d'une réduction du temps de travail à 32 heures hebdomadaires durant la vie active afin de créer des emplois et financer ainsi les retraites.
Ils sont également favorables à une plus grande taxation des revenus du capital, à la mise en place d'un revenu maximum, mais aussi à la création d’un revenu universel d'existence « cumulable avec toute autre forme de revenus ». Pour le calcul des pensions, ils restent sur le situation actuelle en le basant sur les 25 meilleures années dans le privé.
Retour aux cotisations sociales :
Au Parti socialiste enfin, le projet est celui qui se rapproche le plus de la plateforme commune. Les socialistes se refusent à toute nouvelle augmentation de l'âge de départ et de la durée de cotisation. Une position qui infléchit celle qui était la sienne, lorsque Marisol Touraine portait la durée de cotisation à 43 années…
Pour autant, le PS ne propose pas de revenir à un âge inférieur. En revanche, en matière de financement, le PS dénonce désormais les exonérations de cotisations sociales, qui coûtent 66 milliards d'euros aux finances publiques. Un tournant, après le quinquennat de François Hollande qui avait créé le CICE.
Sans qu'une alternative globale émerge clairement ,les idées mises sur la table par les différentes formations dessinent un autre chemin que le projet macroniste pour les retraites.