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Cellule PCF ''Plantive'' de Saint-Saulve

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1 Février 2020, 10:15am

Publié par Cellule PCF de Saint-Saulve

MACRON, OÙ EST TA VICTOIRE ?
MACRON, OÙ EST TA VICTOIRE ?

MACRON, OÙ EST TA VICTOIRE ?

Il paraît de plus en plus manifeste que Macron fait vivre la France dans un état de crise sociale permanente. Le candidat, qui avait été élu comme un homme nouveau qui allait moderniser le pays, se retrouve, littéralement, en état de siège. Après les Gilets jaunes, la grève contre la réforme des retraites. Et après cette grève dans sa forme aiguë, la persistance du refus dans une guérilla à bas bruit.

Macron n’a rien lâché, mais en face non plus on ne lâche rien. Il veut aller au théâtre, il faut l’exfiltrer. Il reçoit les grands patrons à Versailles, il y a un comité d’accueil. Il a un syndicat à sa botte, la CFDT, dont les économistes Jean Pisani-Ferry et Philippe Aghion sont des anciens conseillers à lui, et ce syndicat est lâché par sa base et voit ses locaux vandalisés.

On ne compte plus les ministres ou les présidents d’université qui annulent leurs cérémonies de vœux. Ici, Jean-Michel Blanquer est hué en visite au rectorat de Caen ; là, Marlène Schiappa est obligée de quitter le bistrot parisien où elle tenait une réunion électorale.

Quand ce n’est pas un port bloqué, c’est une raffinerie, quand ce n’est pas une raffinerie, c’est un tribunal, quand ce n’est pas un tribunal, c’est un lycée, quand ce n’est pas un lycée, c’est un hôpital et quand ce n’est pas un hôpital, c’est à nouveau un dépôt de la RATP.

Des coupures d’électricité se multiplient, on y répond par des poursuites judiciaires de syndicalistes et on a la surprise de voir s’opposer à cette répression... une députée LREM, Yaël Braun-Pivet, présidente LaRem de la commission des Lois : « Je ne crois pas qu’il faille les poursuivre. On ne peut pas ne pas entendre et faire la sourde oreille aux revendications de cette partie de la population. Il faut faire avec, parce que c’est l’état de la contestation aujourd’hui. »

C’est dire à quel point, au sein même de la majorité, il y a des doutes à l’heure où Griveaux, candidat macroniste à la mairie de Paris, ne cesse de baisser dans les sondages malgré des ralliements aussi opportunistes qu’inefficaces.

Puisqu’on parle de sondages, on a beau les tordre dans tous les sens, on en est toujours à plus de 60 % des Français qui veulent le retrait de la réforme.

Macron n’a rien lâché, mais en face non plus on ne lâche rien. Il veut aller au théâtre, il faut l’exfiltrer. Il reçoit les grands patrons à Versailles, il y a un comité d’accueil.

C’est peu de dire qu’il ne reste, entre lui et la rue, que les forces de polices transformées en garde prétorienne.

Le changement de doctrine du maintien de l’ordre, ordonné par le pouvoir le 8 décembre 2018 contre les Gilets jaunes, a multiplié les violences policières sur les manifestants qui commencent à inquiéter jusqu’à Castaner lui-même, âne de Buridan de la place Beauvau qui oscille entre la condamnation d’actes inacceptables et la peur de vexer sa police, une police qui n’arrive pas à souffler depuis plus de deux ans et visiblement perd.

On en arrive à des situations ubuesques qui feraient rire si elles n’étaient indignes d’une démocratie : un manifestant en sang continue d’être frappé à terre et ce sont les policiers qui portent plainte à cause d’une supposée séropositivité.

Et ne parlons pas de la mort par écrasement du larynx d’un livreur, Cédric Chouviat, début janvier, lors d’une interpellation.

Ce à quoi nous assistons, c’est à ce qu’on appelle un conflit asymétrique. On peut toujours faire mine d’avoir écouté les Gilets jaunes et de leur avoir lâché quelques milliards, ils sont encore là.

On peut toujours décréter que le mouvement social contre la réforme des retraites, parce que Laurent Berger a applaudi dans une grande solitude ridicule au faux retrait de l’âge pivot et que les trains roulent à nouveau parce que les grévistes sont épuisés financièrement, est terminé. Mais la guerre d’usure continue.

Et elle va continuer, protéiforme, sporadique, violente. Les Français sont comme ça : ils ne veulent pas être mis aux normes d’une mondialisation libérale comme on met aux normes une maison qu’on veut vendre.

Il serait plus que temps que Macron comprenne son péché originel, qui est un péché d’orgueil : il n’a pas été élu en 2017 pour son programme mais il a été élu contre Marine Le Pen. Et seulement contre elle.

 

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