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Cellule PCF ''Plantive'' de Saint-Saulve

Le 1er Mai : La fête des travailleurs de France et dans le Monde.

30 Avril 2020, 23:15pm

Publié par Cellule PCF de Saint-Saulve

La fête des travailleurs et non la fête du travail
De même que le 8 mars n'est pas la « journée de la femme » mais la journée internationale du droit des femmes, le 1er mai n'est pas la « fête du travail », mais la journée internationale des droits des travailleurs et de la mémoire des luttes ouvrières."   
Le 1er mai c’est avant tout la fête des travailleurs qui est la commémoration des dizaines de morts qui sont tombés en 1886 à, Chicago lors de la manifestation pour revendiquer mais aussi à Fourmies (59), et non la fête du travail.
De l'aubépine au brin de muguet

De l'aubépine au brin de muguet

LES SYMBOLES  :   La date , le muguet et l'églantine. 

 « L'églantine rouge, symbole du printemps révolutionnaire », fleur sauvage du prolétariat » cette rose sauvage symbole de la Révolution française, connaît un sérieux rival, le muguet, qui a pour lui de fleurir juste au Premier mai.

Dès 1913, les artistes vont le cueillir dans le bois de Chaville... et les midinettes en raffolent  

Après la Première Guerre, la grande presse organise la promotion systémétiquement du muguet blanc contre « la » rouge églantine, tout comme la presse allemande encourage l’edelweiss et la Démocratie chrétienne italienne l’œillet blanc...

Il est vrai que le Premier mai, fête urbaine aux allures champêtres, est tributaire de l’environnement : l’urbanisation et le remembrement font disparaître les haies qui fournissaient aux habitués des « barrières révolutionnaires  » leur églantine, tandis que le muguet se cultive, et se vend... L'églantine sera arborée lors de nombreuses grèves, manifestations et congrès ouvriers, mais cédera progressivement sa place et finira par être totalement détrônée par le muguet.  

 

Quand la journée de revendication devint « fête du travail »

 

En 1937, l’État accordait un jour férié, de fait les fonctionnaires n’auraient plus à faire grève pour manifester le 1er mai. Déjà le 1er mai 1921 était déclaré par l’Action française, ennemis du syndicalisme, les prémices de la co-gestion telle que pratiquée aujourd’hui chez nos voisins allemands.

Vingt ans plus tard, sous l’œil attentif des nazis, la Charte du Travail établit un système de corporations ouvrières et patronales intégrées au sein même de l’Etat de Vichy.

 

Au fil des années, le retentissement fut tel que les régimes totalitaires voulurent s’emparer du symbole. Le régime de Vichy enveloppa le sang et la lutte associée au 1er mai dans les drapeaux, de ce que Pétain appellera « la fête nationale du travail ».                      

En effet Pétain ne pouvait tolérer les manifestations d’indépendance. Au lieu de faire tirer sur les défilés syndicaux, il transforma par la loi la lutte en réjouissances insipides.

C’est sous le gouvernement de Vichy, pendant l'Occupation de la France par les nazis, que Pétain imposera les clochettes blanches du muguet pour remplacer l’églantine « trop prolétarienne , trop rouge, trop révolutionnaire, à son goût lors de l'institutionnalisation  de l  « fête du travail».

La devise de Pétain était : « Travail, Famille, Patrie ».

Le 1er mai 1941, cette journée a été « ravalée » au rang d'une distraction. Pétain exposait le même jour les principes de la charte de travail, qui emprisonne les relations sociales dans un corporatisme à la française.

L’année précédente, le 16 août 1940, le gouvernement de collaboration publiait une loi interdisant les confédérations syndicales. Il fallait que les intérêts particuliers des classes sociales ne puissent s’exprimer.

rappelons nous Fourmies 1891
rappelons nous Fourmies 1891

rappelons nous Fourmies 1891

Fourmies, La manifestation fusillée. 

 Cette année 1891 à Fourmies, une série de grèves eurent lieu dans les filatures et furent créés les premiers syndicats et groupes du Parti Ouvrier. Le contraste avec la richesse du patronat est de plus en plus insupportable et révoltante pour l’ouvrier. A l'approche du 1er mai, on craint des mouvements de grèves plus fort qu’en 1890.

Début avril, Paul Lafargue, (gendre de Karl Marx, futur député du Parti Ouvrier en novembre 1891  à Lille) dirigeant socialiste, était venu faire des conférences à Fourmies et aux alentours, réunissant plusieurs centaines d'ouvriers et renforçant encore le moral de la poignée de militants locaux.
L'appel publié par le Parti Ouvrier en avril affirmait :
« Le 1er mai, les frontières se trouveront effacées et dans l'univers entier on verra uni ce qui doit être uni, et séparé ce qui doit être séparé : d'un côté les producteurs de toute richesse, que sous couleur de patriotisme on cherche à jeter les uns contre les autres ; de l'autre les exploiteurs de tout ordre. »

La journée du 1er Mai 1891 à Fourmies est préparée par des responsables du Parti Ouvrier Français. On y dénonce les « conditions de travail déplorables » et on revendique la journée de 8 heures de travail.  Selon le programme, les ouvriers étaient invités à porter à 10 h leurs revendications à la mairie. Des festivités l'après-midi et un bal en soirée étaient également inscrits au programme.

Le 1er Mai 1891 n’aurait jamais du se terminer dans un bain de sang... 
Les patrons répliquent par une adresse très vive « contre les meneurs étrangers » et les « théories révolutionnaires ».  Affichée le 29 avril et signée par tous les entrepreneurs, sauf un, elle tente de dissuader les ouvriers de participer à la manifestation.
A la veille du 1er mai, les patrons ont exprimé leur inquiétude au maire qui demande un renfort de troupes au sous-préfet d'Avesnes. Histoire de dissuader les ouvriers à se mettre en grève, le patronat menacera également de licenciement tous les ouvriers qui arrêteront le travail. Devant les risques de débordements, ils finiront par obtenir du préfet qu'il mobilise un important dispositif de maintien de l'ordre.
En cette journée du 1er mai, 2 compagnies d'infanterie seront donc mobilisées. 
La journée du 1er mai 1891 à Fourmies
Nous sommes le 1er mai 1891. A 9 heures, la plupart des ouvriers de la ville sont en grève. Une seule filature reste en activité. Après une échauffourée avec les gendarmes à cheval, quatre manifestants sont arrêtés.
Le premier slogan de la journée « c'est huit heures qu'il nous faut » est alors devenu « c'est nos hommes qu'il nous faut ». Le reste de la journée se déroule sans aucun incident majeur. En début d'après-midi, le maire de Fourmies promet de relâcher à 17 h 00 les ouvriers qui avaient été arrêtés le matin. Il est 18 h 15, place de l’église, face à la mairie de Fourmies, les 4 grévistes emprisonnés le matin à la mairie n’ont toujours pas été libérés.
Près de 200 manifestants arrivent alors sur la place et font face aux 300 soldats équipés du nouveau fusil Lebel. Il est 18 h 20, les cailloux volent, la foule pousse. Pour se libérer, le commandant Chapus fait tirer en l'air.
Il est presque 18 h 25, le commandant Chapus s'écrie : « Feu ! Feu ! Feu rapide ! Visez le porte-drapeau ! » La troupe tire et teste leur nouveau fusil Lebel.
La fusillade va faire une trentaine de blessés et neuf morts, dont 4 jeunes femmes et un enfant, parmi lesquels Maria Blondeau, jeune ouvrière de 18 ans tenant dans les mains un bouquet d’aubépine, Kléber Giloteaux, un jeune de 21 ans ou bien encore Emile Cornaille, âgé de 11 ans avec dans sa poche une toupie...

 

      Les « martyrs de Fourmies » ont donné le 1er mai

à la France !

Ces morts, promus « martyrs » aux yeux des ouvriers, vont très vite devenir des  symboles de la République répressive et de classe. Un dixième décès sera à déplorer le lendemain. Camille Latour, un ouvrier de 46 ans, commotionné après avoir assisté à la fusillade. 

Le 1er Mai : La fête des travailleurs de France et dans le Monde.

 

En ce jour de la fête des Travailleurs( ses ), pas de manifestations du 1er ami cette année, confinement oblige, mais pour la première fois depuis très longtemps le monde du travail aborde cette date avec une confiance de lui-même renforcée.  

Non, ce ne sont pas les boursicoteurs qui font tourner le pays, non ce ne sont pas les « premiers de cordée » de la macronie qui sauvent des vies.

Non ce ne sont pas les technocrates bourreaux de postes de fonctionnaires que les Français applaudissent à leurs fenêtres chaque soir. 

Avec la pandémie de Covid-19, c’est toute une France qui avait perdu confiance, qui avait fini par courber l’échine face a la violence du discours dominant contre « ceux qui ne sont rien », selon les mots d'Emmanuel Macron, qui relève cette fois la tête.

C’est le moment d’écrire la suite

 

 



 

 

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