VIES OU PROFITS, LE GOUVERNEMENT A CHOISI
Entre une Muriel Pénicaud, ministre du Travail, qui veut empêcher les inspecteurs du travail de faire le leur et Bruno Le Maire, ministre de l’Économie qui voudrait bien que les entreprises ne versent pas de dividendes cette année, les salariés français ont bien raison de se méfier du déconfinement.
Entre la liberté du renard dans le poulailler et la peur de décourager les entrepreneurs, nos deux sinistres compères font la démonstration, jour après jour, de leur incapacité à jouer le rôle républicain que pourtant le costume qu’ils portent leur impose. Sans foi ni loi, au point que les promesses de primes, de maintien de salaires, de versement de compensations s’envolent comme le prix des tomates hors-saison dans un Super U.
Dans bien des ménages, le confinement est une catastrophe. Mais ce n’est pas pour les sauver du dénuement ou de la promiscuité que le gouvernement veut mettre fin au confinement.
C’est pour sauver l’économie. Paraît-il...
Suite à la présentation télévisuelle du ministre de l’Éducation nationale, l’inquiétude ne peut que grandir. Il envisage le déconfinement pour les élèves, collégiens et lycéens dans le flou le plus complet.
Qui va gérer les cantines, les temps péri-scolaires ? Les mairies, les Départements, les Régions, les enseignants dévoués ? Ces derniers se posent la question du droit de retrait vu le flou des mesures sanitaires proposées pour le moment. Alors même que Macron a appuyé sur le bouton de la propagande télévisuelle pour le déconfinement le 11 mai, les présentateurs n’oublient fort heureusement pas qu’ils ondes enfants eux-mêmes. Les médecins pourtant sont très alarmistes et prévoient une seconde vague de contamination plus large que ce que nous avons connu. Le confinement ne peut certes durer éternellement.
Mais le gouvernement de « diseux » n’a encore franchi aucune étape d’action en deux mois pour protéger la population. Deux exemples malheureusement très significatifs.
À Paris, l’Hôtel-Dieu est fermé, promis à un groupe immobilier pour en faire, en partie, un hôtel pour de vrai. De nombreux toubibs réclament la réouverture d’une partie de l’hôpital public pour accueillir les malades.
Une solution beaucoup moins onéreuse que d’affréter des TGV pour envoyer les malades parisiens engorger les services hospitaliers en région. Martin Hirsch,** patron de l’AP-HP, a signifié un refus catégorique. Il en profite pour réclamer des dons pour sa fondation... Autre exemple, l’usine de Plaintel en Bretagne est en capacité de redémarrer. Fermée pour cause de délocalisation, elle fabriquait les masques qui nous manquent tant. Refus là aussi du gouvernement, cette option ne lui convient pas. Enfermé dans son idéologie libérale, coincé dans le dogme du profit, ce gouvernement tourne le dos aux Français, à l’humain. Pendant la pandémie, la course au profit continue.
** Ce personnage à oublié le temps d’Emmaüs