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Cellule PCF ''Plantive'' de Saint-Saulve

« ON NE LÂCHERA RIEN, NI PERSONNE! L’HÔPITAL COMME UN SEUL HOMME. »

15 Juin 2020, 22:46pm

Publié par Cellule PCF de Saint-Saulve

Après le Covid 19 – C'est le CoronaVéran accompagné de Cotat, un virus de l'ancien monde, arrivent pour terminer la destruction de l'hôpital public

Après le Covid 19 – C'est le CoronaVéran accompagné de Cotat, un virus de l'ancien monde, arrivent pour terminer la destruction de l'hôpital public

« 69 000 lits hospitaliers ont été fermés entre 2003 et 2017» dénonce

la sociologue Fanny Vincent .

 

« Le plan « Ségur » est une imposture, qui tente de nous diviser », dénoncent les personnels hospitaliers. Chaque mardi et jeudi, ils manifestent pour obtenir effectifs ; moyens et salaires dignes pour tous. Une journée d'action nationale est prévue ce mercredi 16 juin.

 

Des bruits de casseroles à l'heure du déjeuner. Chaque mardi et chaque jeudi, une centaine de personnels et d'usagers de l’hôpital Delafontaine à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) se donnent rendez-vous entre midi et 14 heures pour exprimer leur colère. Sur fond de sirènes du SAMU 93, les héros promis aux médailles et aux hommages par le gouvernement n'en finissent pas de marteler qu'ils ne se contenteront de belles paroles et de simples primes.


« On ne lâchera pas sur les hausses de salaires et sur les effectifs ! Lance un agent au micro, les vacataires, les contractuels, les précaires existent aussi dans les hôpitaux. »

 

LA POSSIBLE REMISE EN CAUSE DES 35 HEURES.

 

Essorés par la crise sanitaire , le paramédicaux et les soignants considèrent d'un œil très méfiant le « Ségur » de la Santé lancé le 25 mai par Edouard Philippe. Loin du changement radical promis, le Premier ministre a assuré que le cap « La santé »serait maintenu et son rythme accéléré, faisant un effet de douche froide chez les hospitaliers mobilisés depuis plus d'un an à travers le pays.

 

Le modus operandi de cette concertation menée sous la houlette de la contestée Nicole Notat (ex-secrétaire nationale de la CFDT), à base de réunions bilatérales et excluant des représentants de nombreuses professions, a également provoqué des remous.

Tout comme la possible remise ne cause des 35 heures à l'hôpital a réveillé des inquiétudes.

 

Quant au volet carrière et rémunération de ce raout médiatique, c'est le flou total. Une discrétion du journal « Les Échos » a révélé que l’État pourrait mettre sur table 5 à 6 milliards d'euros à destinations des infirmiers et des aides -soignants

Mais, quid des 120 métiers qui permettent à l'hôpital public de fonctionner ! »Il faut une mesure générale et un signe fort tout de suite ! Assène Mireille Stivala, secrétaire générale de la CGT santé - action sociale.

 

Cela ne peut pas juste concerner les soignants, il faut penser à tous ceux qui ont des petits salaires, même en fin de carrière. Mais le gouvernement a refusé de s'engager sur un montant précis, alors qu'il l'a fait sans problème pour l’automobile. Nous demandons une hausse de salaire de 20 % du point d'indice ! » Auxiliaire de puériculture à la crèche de Delafontaine, Sandra Milan, élue SUD au CHSCT, fait partie des oubliés du Ségur. 

 

«Je touche 1380 euros net à 80 %, nous sommes à la même grille que les aides-soignantes. C'est encore pire pour les contractuelles, qui gagnent 150 à 200 euros de moins car elles n'ont pas de primes. Pourtant, nous n’avons jamais cessé de jouer notre rôle, de garder les enfants pendant la pandémie, même s'il a fallu quémander pour obtenir des masques. »

 

SIMULACRE DE DIALOGUE SOCIAL ET CLAQUEMENT DE PORTE. 

 

Dans ce département qui a connu une surmortalité liée au virus de 118 % entre le 1er mars et le 10 avril, l'hôpital a converti à 80 % en activité Covid, entraînant des transferts de services comme la pédiatrie et des réorganisations internes : des salles de réveil ont, par exemple, été transformées en salles de réanimation. L'ensemble des personnels a dû s'adapter.

 

Comme le rappelle Nicolas Defoor, neurologue et membre du « Collectif Inter-Hôpitaux » (CIH) « Les ouvriers ont construits des vitres de protection en plexiglas, les secrétaires ont été sur le pont pour décaler les rendez-vous. Certains agents ont dû aller en renfort à la morgue alors que ce n'était ps du tout leur fonction !

300 euros de revalorisation doivent donc être donnés à tout le monde, il faut continuer à mobiliser en marge de ce Ségur de la santé. »

SUD santé a claqué la porte de cette « concertation » censée aboutir d'ici à mi-juillet, dénonçant dans un communiqué « un concept de réunion brainstorming national, ignorant toutes les mobilisations hospitalières de 2019 et 2020 »

De son côté, Philippe Crépel, de la fédération CGT santé-action sociale, estime »Qu'on a encore notre rôle de porte-voix des salariés à jouer. »

 

Devant l'entrée de Delafontaine, les revendications des personnels résonnent en ce « mardi de colère. » Et la solidarité s’affiche ? UN dessin d'enfant représentant un soignant avec six bras, est accroché aux grilles Durant le crise sanitaire, Muriel s'est, comme nombre d’agents, transformée en couteau suisse. Ergothérapeute à domicile rattachée à l'hôpital Casanova (qui fait partie du même groupe que Delafontaine), elle s'était portée volontaire pour aide.

La trentenaire s'est ainsi trouvée aide-soignante en soins de suite et de réadaptation auprès des personnes âgées.

 

« C'était un effort collectif, se remémore-t-elle. Le rôle des agents de services hospitaliers , les ASH, a également été crucial dans la lutte contre le Covid avec le bio-nettoyage, alors qu'elles ne sont pas reconnues. J'ai une collègue , notamment, qui est en CDD depuis quatre ans ! » Après 10 ans de carrière, Muriel, elle, plafonne à 1800 euros net. »

 

Pour Abdelhak Zombo, secrétaire de la CGT à Delafontaine,une véritable révolution copernicienne doit s'opérer au sein de l'hôpital public : « Les collègues sont fatigués, certains restaient dormir à l'hôpital pendant la crise parce qu'ils avaient peur de contaminer leur famille.On n'avait pas assez de masques FFP2, de sur-blouses.

C’est bien beau de faire voter une loi pour permettre aux salariés de donner des RTT aux soignants, mais ça ne va pas suffire, car les gens craquent ! De plus en plus d’infirmières , d'aides-soignantes ont un double employeur : elles font des vacations dans d'autres hôpitaux sur leurs jours de repos, bien que ce soit interdit par la loi. Leurs semaines peuvent monter à 70-80 heures.

Leur rémunération ne leur permet pas de vivre. Il est donc urgent de rendre les métiers attractifs, avec de vrai plan de formation pour que les personnels puissent évoluer. »

 

MOBILISATION CONTRE LA SUPPRESSION DE LITS.

 

Partout en France, la pression grandit avant la journée d'action nationale du 16 juin. A l'hôpital psychiatrique du Vinatier, près de Lyon (Rhône), la mobilisation contre la suppression de lits bat son plein depuis fin avril.

Mais la question du pouvoir d'achat est dans toutes les têtes : « Les agents hospitaliers ont perdu 20 % de leur salaire depuis l'an 2000, souligne Mathieu Berquand-Merle, secrétaire de la CGT. Quand quelqu'un est payé au SMIC, c'est moins de cotisations pour la Sécu.

 

Le 16 juin, on aimerait vraiment avoir le soutien de l'interpro, parce que nous sommes tous concernés. »

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