LA CONTAMINATION PAR LE VIRUS DURE DEPUIS PLUS DE TROIS ANS AVEC UN EXÉCUTIF GOUVERNEMENTAL EN PLACE ET, CE N'EST PAS LE « CHANGEMENT » DE TÊTE QUI CHANGERA LA CHOSE ... LOIN S'EN FAUT !
Rien ne changera ... le ver est dans le fruit depuis son entrée au secrétariat général de l'Elysée sous hollande le 15 mai 2012, puis à Bercy le 26 août 2014. Le changement de l'exécutif, malgré les « grandes homélies » répétées et diffusées en boucle par les médias lors de leur tour de France, ne sont que des promesses électorales pour 2022.
TROIS CHIFFRES POUR UNE MÊME IMPASSE …
De l'effondrement des activités industrielles à la déstabilisation du système social en passant par le « tout-compétitivité », trois chiffres représentatifs de la domination des critères financiers sur l'économie ont à retenir.
Tout d'abord 197 000 : le nombre de salariés que comptait le groupe Alcatel-Alsthom en 1995, fleuron de l’industrie nationale, présent dans l'énergie, les transports, les télécoms. Désormais Alcatel-Lucent à la suite de la fusion avec l'équipementier américain, il disparaît en 2016 à l'occasion du rachat par Nokia. Deux mirages sont à l'origine de cette catastrophe industrielle.
* Le premier est la « vision » de son président, Serge Tchuruk, d'une « entreprise sans usine » condamnant les activités de production jugées insuffisamment rentables.
* Le second mirage est celui du marché américain des technologies militaires avec son haut niveau de marge, mais verrouillé au profit des entreprises américaines. Délocalisation des activités, diversification sans issue dans les produits militaires, échec d’introduction dans les marchés protégés et injonctions réitérées des marchés financiers à se « recentrer sur le cœur du métier ». Tous les ingrédients étaient là pour conduire à la catastrophe industrielle dont l'annonce de 1200 suppressions d'emplois par Nokia est l'ultime avatar.
Ensuite, 53,9 %: la proportion de demandeurs d'emploi indemnisés par l'assurance-chômage ou par l’État, calculée par plusieurs chercheurs. (Mathieu Grégoire- Claire Vivés et Jérôme Deyris)
C'est tout juste un sur deux. Cette part a chuté de 20 % en 15 ans alors que les réformes successives étaient présentées comme « améliorant la couverture des sans emploi ».
Intégration de la dégressivité à la fin des années 1990, diminution de la durée d'indemnisation en 2001, passage à la logique « un jour cotisé, un jour indemnisé » en 2009, droits des cotisants « rechargeables » en 2019, mais surtout durcissement des conditions d’accès aux droits.
Cette logique implacable est significative des trous qui s'agrandissent dans le filet de la couverture sociale d'accès aux droits.
Enfin, 4,9%: l'augmentation du coût du travail en France, ces trois dernières années. C'est l'indice fétiche des politiques économiques successives d'austérité visant à s’opposer à tout repartage de la valeur ajoutée en faveur des salariés.
En 2013, le crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi ( Cice ) est mis en place, puis élargi et poursuivi par le pacte de responsabilité une variation très faible du coût du travail : + 4,9 %.
L'Italie est à + 6 %, l'Allemagne à +9,3 % et la Grande -Bretagne à + 13 %.
Les actionnaires français peuvent se frotter les mains, leurs intérêts sont bien pris en compte tandis que les salaires sont faiblement augmentés et qu'un cou de frein est mis aux coûts non salariaux.
A l'heure où le gouvernement met la dernière main à son « plan de relance », examiner les rapports du travail et de l'argent ne semble guère de mise.
La mesure phare du dispositif concocté par le ministre de l'Economie ( Le Maire ) consisterait en effet en une nouvelle exonération de contributions fiscale des entreprises.
De quoi entretenir le cercle vicieux des politiques de compétitivité qui ont pourtant démontré leur échec.