HÔPITAL PUBLIC « NOS CONDITIONS DE TRAVAIL VONT ENCORE S’AGGRAVER ! »
Les faux-semblant d'un État en plein pourrissement ; les applaudissements de 20 heures, la patrouille de France au dessus des centres de soins- mais les promesses vite effacées par le Ségur de la Santé et le gazage des infirmiers le 14 juillet. C'est cela l'Etat providence de Macron !le
par Nassima Azizi -Liberté Hebdo
« Un moment historique pour notre système de santé. »
Après plusieurs semaines de négociations, le nouveau Premier ministre, Jean Castex, annonce la signature du « Ségur de la santé ».
Une décision qui ne fait pas l’unanimité, comme l’ont prouvées les manifestations du 14 juillet à Lille et dans le reste de la France.
Ce mardi 14 juillet 2020, avait un air de juillet 1789. En France, ce sont plusieurs milliers de
personnes qui se sont mobilisées pour dénoncer les accords conclus lors du « Ségur de la santé »,
jugés insignifiants face aux besoins de l’hôpital public.
Dans les cortèges, on aperçoit, la CGT, SUD, Solidaires et le Collectif inter-hôpitaux,
tous « déçus » par ce projet qui « n’a pas répondu à leurs attentes ». « La Covid a montré qu’on
avait besoin de lits, on ne les a pas » déplore Guillaume Rosey, infirmier en urologie à Maubeuge.
CFDT, Unsa et FO, syndicats de la fonction publique hospitalière qui représentent
50 % de la profession, ont, eux, signé le texte prévoyant un montant de 8,1 milliards
d’euros destinés aux salariés non-médicaux des hôpitaux et Ehpad.
Une enveloppe qui prévoit une hausse minimum de 183 euros net sur le salaire de
l’ensemble des personnels hospitaliers para-médicaux et non-médicaux. Une première
augmentation de 90 euros net sera versée à partir du 1er janvier 2021, puis une
seconde de 93 euros à partir du 1er mars 2021. .
Une prime qui se situe bien loin des 300 euros demandés depuis plus d’un an, comme l’explique
Paule Bensaid, infirmière dans un EPSM (Établissement public de santé mentale) de Lille.
« On réclamait minimum 300 euros pour tous les agents. Là où je travaille, on n’a pas eu de
masques avant le 30 avril. Alors le défilé des soignants, je pense que c’est du pipeau. »
Quant aux personnels du privé, c’est une revalorisation de 160 euros net qui devrait être versée.
Pour certaines professions, une révision des grilles de salaires, permettant « une majoration
supplémentaire d’une moyenne de 35 euros net par mois » est également prévue.
L’indignation se fait entendre aussi bien dans les rues que sur les réseaux sociaux. Djamel Rais,
infirmier à Reims, écrit ainsi : « Traîtres. Ils nous ont volé un combat. De quel droit ? J’espère
que les deux derniers syndicats ne céderont pas. »
Au cœur du projet, une vingtaine de mesures reparties sur trois axes de travail. Si le premier
concerne la rémunération, les deux autres visent à « sécuriser les organisations et les
environnements de travail » ainsi que « la mise en œuvre du protocole ».
L’épidémie a joué un rôle important et a permis de mettre en relief les problèmes que rencontre
le personnel soignant, dont le manque d’effectifs et de moyens. « Ils veulent du chiffre, de
l’activité, mais il n’y a toujours pas les effectifs suffisants dans les services », s’agace Elisabeth,
manipulatrice radio au CHU de Lille. Selon elle, Jean Castex est un pionnier de « la destruction
du service public ». Plus que la déception, c’est la colère qui résonne chez les manifestants. Des
derniers mois difficiles, pour lesquels ils demandent réparation.
Après avoirs cassé la lutte syndicale, elle s'associe de nouveau au gouvernement de droite pour casser l'hôpital public !
( * ) Chose certaine : Le Ségur de la Santé pourrait aussi se nommer « le Cotat de la Santé)
bidouillage concocté par Nicole Cotat ex-secrétaire nationale du syndicat (1992-2002) qui à
72 ans, qui après avoir soutenu tous les gouvernements et leurs réformes anti-sociales, a été
intronisée le 26 mai dernier coordinatrice du Ségur de la Santé » par Macron, ayant pour
mission : de piloter la négociation sociale sur la refonte profonde du système de santé et
livrer sa prescription en sept semaines. Accompagnée pour cela d'Olivier Véran le nouveau
venu à la Santé des gouvernements Philippe/Castex