Néonics : l’imposture de la betterave à sucre.
La France de Macron qui défend la Cop 21 de Paris... reste à la merci des Lobbys étranger et de la FNSEA !
Le 6 octobre 2020, sous la pression de « La Confédération Générale des planteurs de Betteraves, la FNSEA, l’Institut Technique de la Betterave et le Syndicat national des fabricants de sucre », ces derniers ont convaincu le gouvernement et les députés de la République en Marche de réintroduire par la force de la loi les néonicotinoïdes dits néonics ou encore néo-niqueurs sur les centaines de milliers d’hectares de la surface betteravière française et dans les nappes d’eau sous-jacentes.
Ces pollueurs-sucreurs ont commencé en mars à agiter le chiffon blanc du Covid-19, en juin le chiffon orange de la sécheresse et en juillet, pour parachever le travail de sape, ils ont brandi le chiffon rouge des jaunisses de la betterave transmises par les pucerons verts du pêcher.
Les ministres macronistes, embarrassés ont fini par capituler et par accepter que la loi varie comme une girouette au gré de la pluviosité et de la vivacité des pucerons.
A l’Assemblée nationale, mutée en comice et en comique agricoles, 471 suffrages se sont exprimés et 313 députés macroniste et droite ont voté. Seuls 158 élus ont voté contre. La « loi relative aux conditions de mise sur le marché de certains produits phytopharmaceutiques en cas de danger sanitaire » dont le seul article consiste à ré-autoriser l’utilisation des semences empoisonnées aux néonicotinoïdes produits par la chimie suisse pour protéger les betteraves à sucre.
Cette divagation ouvre la porte à d’autres ré-autorisations de produits phytosanitaires interdits. Après ce hors d’œuvre, les députés voteront la loi ASAP (As Soon As Possible) et ses nombreuses autres manigances.
Le plan pro-betterave du gouvernement consiste aussi à indemniser les betteraviers confrontés à des « pertes importantes » à cause des jaunisses, à défendre la souveraineté nationale en faisant de la betterave française un pilier alimentaire avec le sucre, un pilier énergétique avec l’alcool de betterave dans les biocarburants et un pilier sanitaire avec les désormais incontournables gels hydroalcooliques issus de la distillation de la mélasse et du sirop, sous-produits de l’extraction du sucre.
Ce plan « cocorico » serait plus crédible et respectueux de l’environnement et de l’avenir s’il valorisait le sucre de betterave bio, s’il poussait l’Union Européenne à freiner l’importation de sucre de canne indien et d’Amérique du Sud non bio.
Les pionniers de la betterave bio, dans les Hauts-de-France et l’Île-de-France constatent d’ailleurs que les jaunisses ne mettent pas en danger le rendement de leurs parcelles et la rentabilité des récoltes.
En fait, le plan de soutien à la filière sucrière devrait en priorité s’attacher à la rénovation de l’outil industriel en métropole (sucre de betterave) et dans les territoires ultra-marins de la Réunion, de la Guadeloupe et de la Martinique (sucre de canne).
En France métropolitaine, les sucreries ont été responsables entre 2010 et 2020 d’au moins 40 incendies, dégagements d’hydrogène sulfuré, d’acide sulfurique et chlorhydrique et pollutions de rivières.
Une brèche dans le bassin de décantation des eaux de betteraves de la sucrerie d'Escaudœuvres dans le Nord (photo) a-t-elle causé la mort de 50 tonnes de poissons ?
La dernière date du 10 avril 2020 quand un bassin de la sucrerie Tereos (ex-Beghin Say) à Escaudœuvres s’est fissuré et que 100.000 m3 d’eaux polluées provenant du lavage des betteraves se sont répandus dans les ruisseaux, les jardins voisins et le canal de l’Escaut. Des milliers de poissons sont morts et la Belgique accuse la France de négligence.
En 2015, la DREAL avait « proposé » et non imposé à Tereos de faire une étude géotechnique sur l’état de ses digues. L’industrie du sucre est toujours maniée avec des pincettes par les services de l’Etat.
Tereos dont l’endettement aujourd’hui est de plus de 2 milliards d’euros n’avait pas bougé le petit doigt. En 1992, il y avait 60 sucreries en France, aujourd’hui il en reste 21 et la fréquence des accidents et leur gravité augmentent.
NÉONICS, ILS SONT DÉJÀ PARTOUT !
Baigne-t-on dans les « Néonicotinoïdes » ces insecticides connus comme tueurs d'abeilles ? OUI, à en croire une étude française à paraître en janvier dans le revue « Agriculture, Écosystèmes & Environnement », et dont les premiers résultats ont été relayés par le journal « Le Monde »
Les résultats sont accablants : les néonics sont partout, dans le sol, les cultures… et les vers de terre. Les auteurs ont cherché la présence de 31 pesticides ( insecticides, fongicides ou herbicides ), dont 29 sont actuellement autorisés en agriculture dans 180 échantillons de sols dans la région de Chizé (Deux Sèvres).
Sur les 450 km² de la zone atelier Plaine et Val de Sèvre du CNRS, une plaine céréalière utilisée pour l'étude des interactions entre les activités agricoles et l'environnement. 90 % contiennent un mélange d'au moins un insecticide, fongicide et herbicide.
Les chercheurs ont également cherché ces substances sur les vers de terre prélevés dans les sols des mêmes parcelles. Dans 25 cas, aucun ver de terre n'a pu être trouvé et ainsi seuls 155 échantillons ont été étudiés.
Ce n'est pas la première étude en la matière… Plus de 1000 articles ont été publiés ces six dernières années sur les impacts de ces molécules.
De nombreux travaux montrent comment elles ont contaminé des parcelles, même cultivées en bio, et les fleurs sauvages… Mais l'ampleur de leur contamination, elle, restait peu étudiée.
C'est pourtant la question qui s'est posée aux parlementaires de la majorité Macroniste en ré-autorisant, le 28 octobre dernier, les producteurs de betteraves à sucre à utiliser jusqu'en 2023 des semences traitées aux néonics...