En macronie depuis quatre ans - FRANCE : TA RÉPUBLIQUE FOUT LE CAMP
LIBÉRALISME AUTORITAIRE
L'absolue nécessité de défendre le capitalisme, à un stade où son inefficacité sociale, économique, écologique saute aux yeux de la majorité, conduit le pouvoir à conforter un État fort pour servir la capital et autoritaire pour se protéger.
A cette fin, est engagée une contre-révolution multidimensionnelle contre les idéaux de 1789 et le bloc des lois fondatrices de la République, votées entre 1880 et 1905.
Présidentialisme exacerbé, négation des parlements et des corps intermédiaires, effacement du gouvernement au profit de plusieurs « conseils de défense, saturation médiatique, infantilisation des citoyens jusqu’aux interventions télévisées du président en personne pour indiquer le nombre de fois que nous devons ouvrir nos fenêtres, le nombre de convives autorisés autour de la table, tout en donnant l'heure à laquelle nous devons rentrer le soir, (et pourquoi pas, à charge des communes, d’embaucher un clairon pour sonneries le couvre-feu et le réveil ?) fermeture des remontées mécaniques dans les stations françaises, mise en « quarantaine » des Français ayant osé passer dans l' « Espace Schengen » pour skier chez nos voisins de l'UE, sans parler de la contravention s’y ajoutant, etc...
Sans oublier cette originalité française su « sauf-conduit obligatoire » au risque de contraventions ou même d’emprisonnement ! Ce cirque est loin de s’arrêter là, l'exécutif en place y en rajoutant chaque jour qui passe !
Avec la loi dite « de sécurité globale » le fondement du pacte social et républicain est nettement visé.
Les articles 10 et 11 de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen, qui garantissent la liberté d'information, d'expression et d'opinion, sont mis en cause par l'article 24 du projet de loi.
L'article 12 de la Déclaration est également menacé. Les révolutionnaires y stipulaient que « la garantie des droits de l'homme et du citoyen nécessité une force publique : cette force est donc instituée pour l'avantage de tous, et non pour l'utilité particulière de ceux auxquels elle est confiée ».
Or, principalement depuis le mouvement des Gilets jaunes, les forces de police tendent à devenir la force de protection d'un pouvoir à la légitimité contestée et sans véritable assise démocratique.
De très nombreux fonctionnaires de police et de gendarmerie se désolidarisent d'une telle conception.
Qu'ils soient soutenus et encouragés.
Mais le projet de loi, dans son ensemble, laisse craindre d'irrémédiables dérives.
Ainsi en va-t-il du pouvoir exorbitant conféré aux polices municipales, dont les responsables seront désormais placés sous l'autorité du procureur de la République et bénéficieront d'une habilitation du procureur général. Le texte de loi leur confère notamment le d'identité ?
Il y va également également de l'insertion des sociétés de sécurité privées, ( les milices Benalla et autres) à but lucratif, dans le schéma général du maintien de l'ordre aux côtés de la police nationale et de la gendarmerie, faisant de la France , le premier pays sécuritaire de l'Union européenne, avec près d'un demi-million d'agents publics et privés à sa disposition.
Et la tentation de souder police et justice, manifeste dans ce projet de loi comme lors des derniers mouvements sociaux, porte une grave atteinte à la séparation des pouvoirs.
L’article 25 de ce même projet ouvre la porte à la possibilité, pour les policiers, d'être armés en permanence sans que rien ne puisse leur être opposé. Une clause bien plus permissive que ce qu'autorise le droit fédéral américain. C'est dire !
N'ayant aucun parti pour le soutenir, aucune assise populaire solide sur laquelle s'appuyer, le président mandataire des puissances d'argent et politiquement faible, n'a que les structures de l’État pour appuyer sa nouvelle phase « austéritaire - autoritaire ». Après le confinement, comme en témoignent la relance du projet de contre-réforme des retraites ou l'insistance martelée « à rembourser les dettes » que nous contractions aujourd'hui.
Cet engrenage provoque l'assèchement de la démocratie et élargit toujours plus le lit de l'extrême droite. Les institutions de la Ve République entrent dans une phase de pourrissement accéléré extrêmement dangereuse pour la vie démocratique.
La crise politique s’amplifiera d’autant plus qu'il n'y a pas de majorité pour soutenir l'offensive réactionnaire actuelle. L'unité populaire créative, avec la forte participation de la jeunesse, le samedi 28 novembre dernier, dans toutes les villes de France, c'est bien de bon augure pour l'avenir de notre démocratie.