Sa majesté décide, ces courtisans s'écrasent...
Le locataire de l'Élysée vient de nouveau, ces derniers jours, de faire la démonstration que lui seul décide, en tout domaine, rapporte L'Opinion vendredi 11 décembre.
Il décide, ses ministres exécutent. Il semblerait que le président Macron ait pour habitude de prendre des décisions, en ces temps de crise, sans en avoir informé au préalable son entourage. Selon L'Opinion du 11 décembre, le chef de l'État a récidivé par deux fois ces dernières semaines.
Pourtant, un Livre Blanc sur la sécurité, réalisé après un an de travail et de concertations au ministère de l'Intérieur, a été publié mi-novembre. Il contient pas moins de 200 propositions qui doivent répondre aux mêmes objectifs que le Beauvau de la sécurité à venir.
S'abstenir de poser des questions
Le quotidien explique qu'après avoir découvert l'annonce présidentielle, les parlementaires LREM ont fait part à Matignon de leur envie d'interroger le ministre de l'Intérieur sur ces futures concertations, lors de la séance des questions au gouvernement. Ils auraient été toutefois "priés de s'abstenir", afin de ne pas mettre Gérald Darmanin en porte-à-faux.
Auprès de L'Opinion, un proche du chef de l'État confirme d'ailleurs que « la plupart du temps, Emmanuel Macron ne tranche pas pendant les réunions. Mais il décide après, une fois seul, dans sa tête, et il communique ».
Quelque 15 jours auparavant, le président de la République aurait déjà agi de la sorte. Lors de son allocution télévisée du 24 novembre, il avait appelé le Parlement à fixer les « conditions pour assurer l'isolement » des cas positifs de Covid-19, car « nous devons être plus contraignants à l'égard de celles et ceux qui ont le virus ». Seul hic, ni Jean Castex ni Olivier Véran n'avaient été prévenus en amont, croit savoir L'Opinion.
Des décisions qui prennent de court
En discussion depuis plusieurs semaines au sein de l'exécutif, le sujet de l'isolement n'avait semble-t-il jamais été associé à des mesures coercitives. « Le débat pourrait avoir lieu, il toucherait au cœur des libertés fondamentales », avait simplement déclaré Olivier Véran, lors de son audition devant la commission d'enquête parlementaire le 4 novembre.
Le 17 novembre, c'était au tour de Jean Castex, de se montrer circonspect à l'égard de cette mesure, entendu alors par la même commission. Il s'interrogeait notamment de la réception d'une telle décision auprès de la population. Finalement, lors de sa conférence de presse jeudi, le Premier ministre a écarté cette mesure.
Ces prises de décision ont ainsi de quoi déstabiliser les ministres d'Emmanuel Macron. D'autant que le secrétaire général de la présidence, Alexis Kohler, ne peut pas forcément leur être d'une grande aide, étant souvent dans le noir lui aussi. Selon les déclarations d'un ancien conseiller à L'Opinion : « Il découvre souvent les arbitrages en même temps que tout le monde ».