Macron piétine de nouveau une promesse : la centrale de Cordemais ne fermera pas en 2022
La centrale à charbon de Cordemais, en Loire-Atlantique, devait fermer en 2022 et devenir une centrale à biomasse.
L'Ecologie chez lui et ses semblables: ce ne sont que des
« Paroles »
Macron l’avait promis... Mais la conversion est abandonnée et la fermeture, repoussée. Lui, son gouvernement et EDF préfèrent « investir » à fonds perdus sur le nucléaire.
Comme pour l'EPR de Flamanville, dont la mise en service est repoussée chaque année et qui coûte des milliards d'euros supplémentaires aux consommateurs français.
La centrale EPR de Flamanville finira-t-elle comme le « Superphénix » de Creys-Malville, qui n'a eu aucune rentabilité durant son peu de « mise en service » et qui est toujours à ce jour en démantèlement sur le compte de nos factures de consommation ( +10 % au 1er juillet 2021 )
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L'abandon par le gouvernement et EDF du projet de conversion de la centrale de Cordemais ( engagée en 2015 ) est une aberration écologique et sociale. Ecocombust pourrait répondre aux besoins énergétiques des populations, des entreprises et des collectivités.
Emploi, climat, même combat
Le groupe EDF a informé, ce mercredi, la CGT que le projet de conversion de la centrale thermique de Cordemais était abandonné. Baptisé « Ecocombust », il devait permettre de produire de l'électricité à partir de granulés de bois mais ce projet est jugé insuffisamment rentable par EDF.
La fin d'un long serpent de mer. Le projet de conversion de la dernière centrale à charbon de France, à Cordemais en Loire-Atlantique, ne verra jamais le jour. Dans un courrier signé du 7 juillet, le PDG d'EDF Jean-Bernard Lévy a annoncé à la CGT « mettre un terme au projet au projet Ecocombust lancé sur le site de Cordemais en 2016". Depuis qu'il en a été informé, le syndicat ne décolère pas contre "cette décision pseudo-financière prise en traître ».
EDF avance deux raisons à l'arrêt du projet
Le calendrier prévoyait jusqu'alors qu'à partir de 2022, le site mette fin au 100% charbon. Grâce un procédé plus vertueux basé sur la biomasse et les bois de récupération, la centrale était censée produire une électricité plus décarbonée et éviter ainsi les rejets de 400.000 tonnes de CO2 par an. Mais l'entreprise française rétropédale. « Malgré la démonstration de la pertinence technique et environnementale du projet [...] notre entreprise doit se résoudre à mettre un terme à Ecocombust », écrit le PDG de la société.
D'après les calculs d'EDF, le coût de ce projet n'aurait pas permis d'assurer une électricité compétitive par rapport au marché, d'autant que le prix des matières premières s'est envolé depuis le début du deuxième confinement en France. Le fournisseur d'électricité avance également le départ de son partenaire Suez, impliqué à Cordemais, pour justifier cette décision.
La ministre de la Transition écologique sollicitée
Furieux, la CGT en appelle désormais au gouvernement. Il a d'ores et déjà sollicité un rendez-vous avec la ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili, tout comme la présidente de la région Pays de la Loire, Christelle Morançais l'a également fait. « C’est un dossier politique engagé par le président Emmanuel Macron », avance le délégué syndical de la centrale, Gwenaël Plagne.
« Cet aléa majeur remet non seulement en cause l’équilibre financier envisagé mais aussi son calendrier, ne permettant pas une mise en service industrielle avant 2024 au mieux, alors même que l’objectif était de convertir la centrale de Cordemais pour la période 2022-2024 et que la centrale aurait dû fermer en 2026 au plus tard », regrette pour sa part le Ministère de la Transition écologique.
Et si EDF assure que « la décision prise ne remet aucunement en question le devenir de la production électrique à Cordemais au-delà de 2022 », les interrogations s'accumulent pour les quelque 350 salariés du site qui voient leur avenir subitement s'assombrir.
Fabien Roussel