Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Cellule PCF ''Plantive'' de Saint-Saulve

L’AFFAIRE DES SOUS-MARINS ET DU CONTRAT AUSTRALIEN

24 Septembre 2021, 11:07am

Publié par Cellule PCF de Saint-Saulve

Un échec cinglant pour la  France, sa « Diplomatie en macronie et de son Armée ».

Un échec cinglant pour la France, sa « Diplomatie en macronie et de son Armée ».

UN CAMOUFLET POUR LA FRANCE,

 

BON ÉLÈVE DE L’OTAN


 

En dépit des cris d’orfraie lancés par le ministre de l’Europe et des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian, faut-il réellement s’étonner de la rupture de contrat des sous-marins par le gouvernement australien ? L’attitude américaine, dans ce dossier, ne peut en fait surprendre.

L’humiliation de la France est indiscutable. L’annonce brutale du gouvernement australien, le 16 septembre, avait de quoi jeter un froid. Il s’agit après tout de la rupture d’un « contrat historique » (56 milliards d’euros) qui, comme le rappelle le Groupe communiste, républicain, citoyen et écologiste, au Sénat, devait mobiliser environ un millier de salariés sur une très longue durée.


Mais l’émotion passée, pourquoi les États-Unis auraient-ils accepté que la France joue un rôle stratégique majeur, via sa relation avec l’Australie, dans un conflit avec la Chine ?

Comme le dit encore le groupe communiste au Sénat, « l’élection de Joe Biden à la tête des États-Unis signe le retour en force de Washington dans la zone, et l’affirmation claire que seuls les États-Unis entendent être les patrons de la croisade anti-chinoise ».
La France se sent d’autant humiliée qu’elle se conduit comme le bon élève de l’Otan. Mais notre pays, sous l’égide du président Macron, a aussi tendance à vouloir jouer un rôle autonome, ce qui gêne considérablement les États-Unis.


« Emmanuel Macron, dit Fabien Roussel, député du Nord et candidat à l’Élysée, doit quitter le commandement intégré de l’Otan et revenir sur la décision prise par Nicolas Sarkozy en 2009. » Il ajoute qu’« il n’y a plus de place à des traités atlantiques qui datent de la Seconde Guerre mondiale ». C’est très certainement la bonne réponse politique. Mais on devine aisément que le président français ne suivra pas cette voie.


Emmanuel Macron, pas plus que d’autres, ne propose une force européenne autre ou extérieure à l’Otan. Il aime parler autonomie mais il joue le consensus au sein de l’Europe. La France a par ailleurs voté la mise en place d’une politique européenne de défense et de sécurité. Mais il faut garder en tête que l’Otan elle-même est favorable à une autonomie décisionnelle et à un rôle plus important de l’Union européenne. Lors du sommet de l’Otan à Bruxelles, en juillet 2018, en présence d’Emmanuel Macron, une déclaration commune certifie que « l’Otan reconnaît l’importance d’une défense européenne plus forte et plus performante. Le développement de capacités de défense cohérentes, complémentaires et interopérables, évitant les doubles emplois inutiles, est essentiel pour nos efforts conjoints visant à rendre la zone euro-atlantique plus sûre ».

Cette déclaration salue « l’appel à un nouvel approfondissement de la coopération Otan-UE ». En même temps, l’Otan tient à garder la hiérarchie existante. Elle demeure la base de la sécurité commune et des orientations qui en découlent pour tous les États membres, dans l’espace euro-atlantique et au-delà.


Preuve du lien concret et pérenne entre l’Otan et l’UE : les exercices militaires qui se succèdent. Ils sont souvent réalisés à l’initiative de la France ou sous son commandement. Du 27 septembre au 9 octobre 2020, par exemple, l’opération maritime « Dynam ic Mariner 2020 » « visait la “certification’’ de la France au commandement d’une grande opération de l’Otan » « Un réalignement stratégique de portée mondiale ». Elle a impliqué sept pays de l’alliance atlantique et des milliers de militaires. On peut aussi évoquer l’opération « Orca » en novembre 2020, un exercice commun de lutte anti sous-marine, au large de Brest, à l’initiative de la France.

En septembre 2020, Emmanuel Macron et la ministre de la Défense Florence Parly se sont rendus en Lituanie dans le cadre de la « présence renforcée » de l’Otan face à la Russie.


Autant d’exemples montrant combien la France est un excellent élève de l’Alliance atlantique. Voilà qui contredit superbement le discours présidentiel d’Emmanuel Macron sur une « distanciation européenne et sur la nécessité d’une puissance et d’une souveraineté européenne ».

Philippe allienne - Liberté Hebdo


 

******************

 COMMUNIQUÉ DU GROUPE COMMUNISTE, RÉPUBLICAIN,

CITOYEN ET ÉCOLOGISTE AU SÉNAT


 

UN AVEU D’ÉCHEC POUR LA FRANCE

Le 16 septembre, le gouvernement australien a annoncé rompre unilatéralement le contrat signé en 2016 d’une valeur estimée à 56 milliards d’euros et pour lequel Naval Group devait construire douze sous-marins dérivés du modèle Barracuda.

Ce contrat, d’une durée totale de presque 130 ans, devait mobiliser environ un millier de salariés. La rupture de ce contrat historique ne saurait être un prétexte pour mener un plan de réduction des effectifs, car ils ne portent aucune responsabilité dans cet échec industriel et politique majeur.

Toutes ces dernières années ont été marquées par des transferts récurrents des compétences, des savoirs et des technologies qui doivent aujourd’hui être réintégrés en réaffectant les salariés à d’autres projets.
Cet échec constitue surtout un camouflet pour la France et interroge toute notre stratégie industrielle de défense. Paris a fait de l’exportation des armements un levier essentiel de sa stratégie commerciale, en cherchant à faire de la France le meilleur élève de l’Otan et de la présence occidentale dans la zone indo-pacifique.

Aujourd’hui, c’est une réorientation stratégique qui doit être mise en œuvre. L’élection de Joe Biden à la tête des États-Unis signe le retour en force de Washington dans la zone, et l’affirmation claire que seuls les États-Unis entendent être les patrons de la croisade anti-chinoise.

L’Otan apparaît plus inféodée que jamais à cette orientation. La France espérait être à la table des convives. Les États-Unis renvoient la France dans la cour des petits de la façon la plus humiliante qui soit. Notre pays doit en tirer toutes les conséquences en cessant d’adosser sa stratégie aux desiderata états-uniens.

Ce camouflet interroge aussi la volonté française de constituer un pôle européen fort au sein de l’Otan, « l’Europe de la Défense », car Washington pourrait infliger les mêmes revers à cette stratégie.


La France doit tirer les leçons de cet échec. Si elle souhaite effectivement renforcer la souveraineté française et européenne de la Défense, elle doit tout à la fois sortir de la relation toxique entretenue au sein de l’Otan, sanctuariser son industrie de Défense et mener un travail de concertation en Europe sur des bases de coopération, d’indépendance et de souveraineté, en vue d’imaginer une nouvelle conception de la sécurité collective en Europe.


Les sénateurs et sénatrices du groupe communiste, républicain, citoyen et écologiste appellent les autorités françaises à organiser sans tarder un débat au Parlement sur ces enjeux stratégiques essentiels et affirment leur solidarité aux salariés de Naval Group qui pourraient voir leur emploi menacé au prétexte du revers australien.

 

 

Commenter cet article