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Cellule PCF ''Plantive'' de Saint-Saulve

Octobre 2021, le 80e anniversaire des exécutions du 22 octobre 1941 à Chateaubriant

17 Octobre 2021, 09:17am

Publié par Cellule PCF de Saint-Saulve

Affiche de la mémoire des fusillés de Chateaubriant (dessin de Simo 22 octobre 1940.
Affiche de la mémoire des fusillés de Chateaubriant (dessin de Simo 22 octobre 1940.

Affiche de la mémoire des fusillés de Chateaubriant (dessin de Simo 22 octobre 1940.

Il y a quatre-vingts ans, un tragique événement marqua un tournant

dans l’histoire de l’Occupation, en commençant à faire basculer

une grande partie de l’opinion publique.

 

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Un mercredi sanglant.
Le 22 octobre 1941, 48 hommes, qui ne s’étaient pas résignés à voir leur pays tomber aux mains de l’Allemagne nazie, furent exécutés à Châteaubriant, Nantes et Suresnes, au Mont-Valérien. Les 27 patriotes français, détenus au camp de Choisel, ont été fusillés par les Allemands dans la carrière de Châteaubriant, le mercredi 22 octobre 1941 entre 15h50 et 16h10.

Hitler en réclamait 50, il en a eu 48 !

Son commandement militaire les obtint avec l’aide du gouvernement de Vichy et du ministre de l’Intérieur Pierre Pucheu. 27 otages furent prélevés dans le camp de Choisel, 16 furent extraits de la prison des Rochettes, à Nantes, et enfin 5 du Fort de Romainville, en région parisienne. Parmi tous ces otages, 13 étaient soit mineurs, soit tout juste majeurs (21 ans à l’époque).

En assassinant ces enfants de France, l’Occupant et son vassal vichyssois commirent une erreur politique et stratégique qui allait avoir de grandes répercussions. Dans les prisons on se mit à chanter les louanges de ces jeunes patriotes. Des groupes de résistants prirent le nom de Guy Môquet. Le général De Gaulle, le président américain Roosevelt et le Premier ministre britannique Churchill condamnèrent énergiquement ces assassinats en promettant aux coupables le futur jugement de la justice internationale.

Leur sacrifice a permis de renforcer la cohésion nationale contre l’oppresseur, jusqu’au dernier effort de mai 1945. La mémoire des otages exécutés se conjugue aujourd’hui avec celles des morts dans les camps et les prisons de Vichy, des condamnés à mort fusillés, des civils massacrés et des dizaines de milliers de déportés assassinés au sein du système concentrationnaire et génocidaire nazi.

Ces militants du Parti communiste français ou de la CGT, ils ont été assassinés en représailles à l’exécution du Feldkommandant de Nantes, Karl Hotz. Ils l’ont été en vertu du Code des Otages, promulgué quelques jours auparavant, qui permettait aux autorités allemandes de fusiller massivement des victimes devant « expier » les actions de la Résistance. Pour leurs bourreaux, ces derniers devaient appartenir aux mêmes milieux politiques, ethniques ou religieux que les présumés auteurs d’attentats.

Contrairement à nous autres, détenus, ils ont vite compris qu’ils allaient être exécutés. Mais ils n’ont pas cherché à se rebeller, à provoquer une mutinerie car ils savaient qu’elle se terminerait dans un bain de sang. Ils ont choisi de monter, le front fier, dans les camions, qui les menaient vers une mort certaine, en hurlant une Marseillaise, reprise par les 600 internés. Elle résonna dans tout Châteaubriant, ce mercredi, jour de marché. Comme elle me hante encore aujourd’hui. Ils voulaient que leur sacrifice bouscule les consciences et nourrissent un vent d’indignation et de révolte.

Cette exécution de masse généra immédiatement une vague d’émotion qui peu à peu s’étendit dans tout le pays ainsi que dans le monde libre. Aux yeux de leurs camarades de lutte, ces otages furent considérés comme des héros, morts pour la France. Les Martyrs, le texte de Louis Aragon qui leur rendit très vite un sublime hommage, fut lu à l’antenne de la BBC le 22 mai 1942. « Les barbares voulaient les tuer, ils les ont rendus immortels », put écrire le philosophe Georges Politzer. Loin de dissuader les futurs combattants de l’intérieur, ces représailles ne firent que créer des vocations, en révélant le vrai visage des nazis.

« Vous qui restez, soyez dignes de nous, les 27 qui vont mourir » Guy Môquet, 17 ans

« Vous qui restez, soyez dignes de nous, les 27 qui vont mourir » Guy Môquet, 17 ans

Les Héritiers

En 2021, la jeunesse est plus que jamais en résistance : en résistance contre les injustices qui perdurent dans ce monde, en résistance face aux menaces contre les ressources de la planète, en résistance face aux fanatismes religieux, en résistance contre les idées fascistes, racistes, ségrégationnistes, communautaristes qui menacent chaque jour un peu plus l’unité de notre nation.

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