La victoire des partis de gauche au Chili
Le danger pour notre démocratie française c'est cette « course
à l’échalote » que les partis dits « ni de gauche-ni de droite »,
ou ceux de la droite « dite républicaine » engagent pour faire
aussi bien, sinon mieux que les extrémistes de cette droite,
les racistes, antisémites, xénophobes etc. Ceux qui voudraient
instaurer un régime fasciste et antisocial dans l’hexagone et
dans les DOM-TOM
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ET CHEZ NOUS, ALORS ?
La chose est suffisamment rare pour être signalée. Un candidat de gauche, Gabriel Boric, à la tête d’une coalition avec de vrais morceaux de communisme dedans (salut à toi Camila Vallejo !), a emporté l’élection présidentielle au Chili et a donné la punition (plus de dix points d’écart) au candidat local de l’extrême droite qui reprenait à son compte le cocktail Pinochet (1973-1990) cher à Friedman et aux Chicago Boys : ordre moral impitoyable, liberté d’expression très sévèrement encadrée mais laisser faire économique total et libéralisme sauvage.
Le rêve mouillé de Citizen Bolloré, vous savez le marionnettiste du Zombie et d’autres pantins médiatiques qui donnent le la dans les médias.
Est-ce l’exemple du voisin Bolsonaro et du désastre sanitaire, écologique et démocratique dont il est responsable qui a poussé le Chili à ce changement radical et avec une ampleur que ne soupçonnaient pas les sondages ? Sans doute.
C’est une bonne nouvelle pour ce pays.
C’est une bonne nouvelle pour nous. L’extrême droite, voire la droite, en France, prend aussi ce visage-là, celui de Bolsonaro ou de Trump, notamment avec la candidature du Zombie.
On pense à ce petit livre d’Artaud, Héliogabale ou l’anarchiste couronné. Artaud y décrit le pouvoir absolu, le pouvoir irrationnel qui jouit de son absence de limite : « L’absolu n’a besoin de rien. Ni de dieu, ni d’ange, ni d’homme, ni d’esprit, ni de principe, ni de matière, ni de continuité. »
C’est ce que Pasolini, lui, appellera l’anarchisme du pouvoir à propos de Salo ou les 120 journées. Cette nouvelle extrême droite, sans plus aucun surmoi, s’est ainsi récemment caractérisée par ses discours délirants sur la situation sanitaire, confondant, dans un parfait cynisme ou une parfaite bêtise, un problème de santé publique avec un problème de libertés individuelles.
Si 2022 pouvait être l’année d’autres Gabriel Boric, ce serait bien. Pas chez nous, évidemment, où on a des problèmes bien plus urgents que de reconstruire l’État-providence.
Il est vrai qu’entre la lutte contre le « grand remplacement » à droite et la déconstruction des stéréotypes à gauche, le creusement délirant des inégalités sociales ou la tiers-mondisation du système de santé sont peu de choses.