Un État macroniste qui prône une éducation au minimum de notre jeunesse afin d'imposer ses lois scélérates à adultes de moins en moins instruits, comme cela se passe pour la jeunesse en Afghanistan !
DE NOMBREUSES FERMETURES DE CLASSES
ANNONCÉES POUR SEPTEMBRE
L’année 2022 vient de commencer, mais on peut déjà deviner que la rentrée scolaire de septembre sera chaude pour les enseignants. La carte scolaire, dont on vient d’avoir un premier aperçu, révèle de nombreuses fermetures de classes.
Le maire de Somain, Julien Quenesson ne cache pas sa colère. Il le dit haut et fort dans un tract qui relaie une pétition et intitulé : « Non aux fermetures de classes, des moyens pour l’avenir de nos enfants ! » Le texte annonce la couleur : « Ce lundi [24 janvier ], j’ai appris la fermeture d’une classe dans l’école maternelle publique Paul-Bert prévue pour la rentrée 2022. C’est déjà dans un contexte de forte tension pour les enseignants, les parents avec des répercussions très négatives pour les enfants, que cette nouvelle arrive. (...) Les enfants de Somain ne méritent pas une fermeture de classe à la rentrée 2022. Nos enfants, les enfants de la ville de Somain méritent le maintien de cette classe. »
Mais l’élu communiste ne s’arrête pas là. Il a écrit au ministre de l’Éducation nationale et prévoit de le faire pour le président de la République et l’inspecteur d’académie. Dans sa lettre à Jean-Michel Blanquer, datée du 24 janvier, il fait part de son « incompréhension » et informe le ministre que la municipalité de Somain nourrit « un projet de lotissement dans le secteur [de l’école Paul-Bert] qui verra le jour en 2022. Les naissances sur la commune en 2019 et 2020 ne justifient pas la fermeture d’une classe au sein de cet établissement (...) ». Et de poursuivre : « Au moment même où nous vivons une crise sanitaire sans précédent, vous aviez, avec le président de la République, annoncé ne pas fermer d’écoles sans l’accord des maires. »
Pour Julien Quenesson, la messe est dite : « Cette décision de casser l’école à travers une logique purement comptable est inacceptable face aux défis de notre territoire. Le bassin minier est durement touché par des inégalités croissantes. » Au total, dans le Douaisis, 17 fermetures sont programmées. À la Fédération syndicale unitaire (FSU), le secrétaire départemental (Nord), Didier Costenoble, prévoit des mobilisations fortes à la rentrée. Les chiffres annoncés peuvent paraître « globalement moins forts que les années précédentes, mais cela commence à faire beaucoup ».
Les syndicats tirent la sonnette d’alarme depuis longtemps, mais les faits sont têtus et les réflexes de l’Éducation nationale sont pavloviens. « On supprime des postes alors que le nombre d’élèves augmente. Le gouvernement fait le pari que les gens vont se résigner. Voire... » Dans l’académie de Lille, il faudrait créer plus de 6000 postes, enseignants, infirmières, assistantes sociales et personnel administratif compris. C’est l’estimation que fait la FSU de manière à obtenir des classes de 24 élèves en collège, 30 en lycée et 20 en classes d’éducation prioritaire. On est effectivement très loin du compte quand on regarde les prévisions de l’Éducation nationale.
Dans l’académie de Lille par exemple, Roubaix pleure devant la prévision de la fermeture de 12 classes dans neuf établissements. Cinq seront ouvertes. L’an dernier, Roubaix avait bénéficié de la création de 23 classes, une embellie très éphémère. Au total, dans l’agglomération roubaisienne, 17 classes devraient fermer pour huit ouvertures. Bien sûr, les chiffres ne sont pas définitifs et ils seront affinés dans les prochains mois. Mais l’ensemble des annonces est plutôt négatif. À Villeneuve d’Ascq, quatre écoles vont perdre une classe selon les prévisions. Dans le Calaisis, on s’inquiète beaucoup. Des classes vont voir leurs effectifs augmenter en raison de suppressions. D’autres établissements pourraient au contraire gagner une classe supplémentaire.
Pour le député communiste du Nord Alain Bruneel, « beaucoup de quartiers populaires seront durement touchés comme à Somain ou Aniche par exemple. Le gouvernement continue donc de s’acharner sur la jeunesse et de détruire méthodiquement l’école de la République ! (...) Alors que la baisse démographique devrait nous permettre d’améliorer les conditions d’enseignement en revoyant à la baisse le nombre d’élèves par classes, le ministère profite de la situation pour générer toujours plus d’économies sur le dos des élèves et des professeurs. L’école a besoin de moyens exceptionnels pour former notre jeunesse ».
De quoi, en tout cas, raviver davantage la colère des enseignants pour qui ces fermetures s’ajoutent à la stagnation des salaires. « Nos salaires sont bloqués depuis des années, rappelle Didier Costenoble. Depuis 20 ans, nous avons perdu l’équivalent de deux mois de salaire, soit 15 %. »
Par Philippe Allienne - Liberté Hebdo
SUPPRESSION DE 440 POSTES PREVUS
POUR LA RENTRÉE 2022