Non, Jean-Michel Blanquer ne fait pas d'erreurs …
Conspué pour sa gestion catastrophique de la pandémie à l'école, Jean-Michel Blanquer plaide pour « l'erreur humaine » Piège : on trouve chez lui aussi peu d'erreurs que d'humanité.
« Je ne suis pas parfait. » Cette révélation, J-M Blanquer l'a délivrée au lendemain de la grève du 13 janvier. Parti en croisade contre le « wokisme » au nom du refus de l'américanisation de notre société, il s'est pourtant livré à un « mea culpa » très américanisant, maquillant en « erreur humaine » une stratégie délibérée.
Car J-M Blanquer ne fait pas d'erreurs.
Ancien recteur, ancien directeur général de l'enseignement scolaire, il connaît la maison comme sa poche et il a été choisi pour cela.
Il a fait toute sa scolarité au très élitiste et très catho collège Stanislas, un soubassement idéologique qui se manifeste par ses liens sulfureux et mal masqués avec des associations ultra-cathos et/ou proches de l'extrême droite comme SOS Éducation ou Espérance banlieues, militante du privé hors contrat.
Pas mal pour un pourfendeur autoproclamé du « séparatisme .»
Pas d'erreur. Celui que les stylos rouges ont surnommé « Jean-Mytho » pour son rapport distant à la vérité applique son programme avec méthode depuis 2017 : affaiblir, désespérer, casser le service public d'éducation pour que, dans les failles ainsi créées comme autant de promesses de profits, s'engouffre le privé.
L'école obligatoire à 3 ans ? Un financement public pour de nouvelles écoles privées. La « continuité pédagogique » sans logiciels publics capables de l'assumer ? Une aubaine pour l'EdTech qui prend le « marché » du numérique éducatif.
Les rémunérations stagnantes, l'attractivité en chute libre qui mine le recrutement, le management vertical et harcelant, la maltraitance globale des personnels, les démissions qui explosent ?
Des stratégies façon France Télécom pour se débarrasser des agents trop attachés au service public.
* Les réformes du bac, général et professionnel, qui diminue les heures de cours au détriment de l'avenir des lycéens.
* Parcoursup, qui les empêche de définir librement leur projet ?
Autant d'aubaines pour les vendeurs d'orientations et de formations. Chaque fois que J-M Blanquer respire, c'est l'agonie du service public de l'éducation qu'il exhale.