IL FAUT CONSTRUIRE, RÉNOVER ET ENCADRER LES LOYERS
Les bas salaires - la vie chère - les loyers chers - le manque de
logements sociaux. Un mal Français dont Macron à laissé sans
réponse depuis cinq ans, préférant soigner ses milliardaires !
La Fondation Abbé-Pierre vient de rendre un rapport accablant, le mercredi 2 février, sur le mal-logement en France, ce qu’elle appelle « l’aveuglement des responsables politiques » et un constat d’échec du quinquennat d’Emmanuel Macron. Fabien Roussel a été amené à s’exprimer sur le sujet auprès des représentants de la Fondation.
Parmi les points crispants, la Fondation Abbé-Pierre met en avant les réformes des aides au logement (APL) entamées dès le début du quinquennat (réduction de 5 euros en 2018, puis calcul en fonction des revenus récents et non plus en se basant sur ceux gagnés deux ans auparavant, mise en place d’un dispositif de réduction de loyer de solidarité - RLS).
Elle cite également la diminution de logements sociaux autorisés chaque année. Elle en réclame 150 000 au lieu de 104 800 atteints en 2021.
Pour Fabien Roussel, il faut doubler la production annuelle de logements HLM en la faisant passer à 200 000 (dont 60 000 très sociaux) tout en donnant un sérieux coup de booster aux rénovations thermiques. « Cela, considère-t-il, passe par une aide à la pierre. »
Il rappelle que depuis 1954, l’année de l’appel de l’Abbé Pierre, le produit intérieur brut français (PIB) a été multiplié par six. Les moyens existent donc, c’est affaire de « volonté politique ». Pour le candidat communiste, l’objectif consiste à éradiquer la pauvreté en permettant à tous de « gagner un salaire digne et de vivre dans un logement correct et bien chauffé ».
Il propose de dégager 10 à 13 milliards d’euros par an pour l’aide à la pierre et pour construire des HLM dans tous les territoires. « Il importe, insiste-t-il, de mettre fin au zonage parce que les bailleurs sociaux ne peuvent percevoir aucune aide s’ils se trouvent en zone 3. Il faut mettre fin à cela car c’est toute la France qui est en zone tendue. »
S’agissant de la loi SRU qui impose 25 % de logements sociaux aux communes (20 % au début de son application), il n’existe pas de sanctions fortes contre les municipalités qui ne les mettent pas en œuvre et qui préfèrent payer des pénalités.
Fabien Roussel revient aussi sur les réformes du quinquennat d’Emmanuel Macron, notamment sur les APL et les conséquences du RLS. « Le gouvernement diminue l’APL et demande aux bailleurs sociaux de compenser en baissant les loyers ! » Résultat, ces bailleurs perdent 1,3 milliard par an qu’ils pourraient investir dans les rénovations ou la construction de logements.
« Ces trois milliards doivent leur être restitués et la RLS doit être supprimée. » Pour lui, si l’on rénove et si l’on construit, on va faire baisser les prix de l’immobilier. Tout le monde est gagnant. Enfin, le candidat est favorable à l’encadrement des loyers sur l’ensemble du territoire français.
Ce doit être une obligation et cette mesure ne doit plus être laissée au bon vouloir des préfets ou sur le volontariat comme le prévoit la loi Élan. « De toute façon, ajoute-t-il, les loyers ne doivent pas excéder de 10 % les loyers médians (21 % aujourd’hui). Et la part du loyer ne doit pas excéder 20 % du budget du foyer. La priorité doit être donnée à celles et ceux qui sont en grande précarité. »
par Philippe Allienne - Liberté Hebdo