LA PESTE BRUNE EST-ELLE DE RETOUR ?
« Nous ne pouvons pas rester silencieux » alors que se tient dans la ville un meeting de la « campagne ultra-violente d’Éric Zemmour », estime Martine Aubry, la maire de Lille. Et d’ajouter que « tout ce qu’il est, tout ce dont il se réclame, sape les fondements de la République fraternelle que nous défendons ».
Pour la LDH, qui dénonce « cette candidature de haine et les dangers qu’elle fait peser sur la paix civile et sur le “vivre-ensemble’’ », la venue du candidat à Lille « est une offense au présent et au passé d’une région qui a fait face aux déchirements de la guerre et s’est construite avec acharnement comme une terre d’accueil, de brassage ethnique et social, de convivialité et de solidarité ». L’organisation s’élève contre « une campagne qui ne fait que diviser les Français, rejeter l’étranger et créer dans notre pays un climat de suspicion et guerre civile ».
À Montreuil, en Seine-Saint-Denis, le maire communiste Patrice Bessac prend cette visite, le 9 février, avec le même dégoût. Il appelle à un rassemblement « dans une ambiance festive, chaleureuse et fraternelle, pour montrer à toutes et tous ce que nous sommes, ce qu’est Montreuil : la possibilité d’une France unie et heureuse ».
Le maire demande aussi aux Montreuillois « d’afficher aux fenêtres, aux balcons et partout où nous le pourrons, notre fierté de représenter ces valeurs qui font ce que nous sommes et qui portent nos idées de la France ».
Bien davantage que les manifestations antifas, c’est bien ainsi qu’il convient de se positionner contre celui dont la posture et les convictions ne le placent pas seulement dans le camp fasciste, mais plus encore dans celui d’une idéologie nazie.
Or, il y a peu, d’aucuns s’offusquaient de la moustache hitlérienne qu’une main inconnue avait dessinée sur sa lèvre supérieure. C’est pourtant Éric Zemmour, si bien accueilli dans le Valenciennois par les patrons du Hainaut, si bien considéré comme « un grand intellectuel » qui promet aux journalistes de les mettre au pas s’il était au pouvoir.
C’est bien lui qui promet aux enfants atteints d’un handicap de les placer dans un établissement hors de la proximité humaine de la communauté scolaire et, pourquoi pas, de la communauté humaine tout entière. Son programme est suffisamment prometteur en matière de destruction du vivre-ensemble.
Encore faut-il combattre ses idées sans omettre de se battre contre celles de toute l’extrême droite, Marine Le Pen en tête, qui lorgne avec avidité sur le pouvoir.
Philippe Allienne - Liberté Hebdo