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Cellule PCF ''Plantive'' de Saint-Saulve

Onze candidats à la présidentielle et un président sortant qui a supprimé tout débat national : qui a décidé cette censure médiatique ?

7 Avril 2022, 21:15pm

Publié par Cellule PCF de Saint-Saulve

Le pouvoir d'achat en tête des préoccupations.

Le pouvoir d'achat devance et de loin, toutes les autre préoccupations citées par les Français interrogés sur les thèmes qui compteront le plus dans leur choix pour la présidentielle ?

Avec l'explosion des prix à la pompe et l'inflation liée à la guerre en Ukraine, pas moins de 57 % des sondés placent ce sujet en tête , selon un sondage « Elabe », contre 33 % en avril 2021.

La santé arrive ne deuxième position, avec 28 % (37 % au printemps dernier) . La sécurité dégringole de 35 % à 24 % sur la même période.

Ex æquo avec les retraites qui,elles sont davantage citées depuis peu, alors qu’Emmanuel Macron a annoncé vouloir repousser l'âge de départ à 65 ans.

Les thèmes chers à la droite n'ont pas la côte puisque l'immigration se classe sixième avec 19 % contre 24 % en juin dernier.

Douze mercenaires pour une place de locataire au palais.

Douze mercenaires pour une place de locataire au palais.

Onze candidats à la présidentielle et un président sortant qui a supprimé tout débat national : qui a décidé cette censure médiatique ?

Nathalie ARTHAUD

A 52 ans, la porte parole du partie Lutte Ouvrière est candidate pour la troisième fois consécutive . L'objectif affiché de sa candidature est « d'assurer la présence du courant communiste révolutionnaires » à la présidentielle , en opposition aux autres partis de gauche vus comme trop réformistes. Dans son programme, on retrouve un revenu minimum à 2000€, la retraite à 60 ans , la suppression de la TVA ou l'expropriation des grandes fortunes capitalistes.

Avec 0,6%de vote en 2012 et 2017, soit environ 200 000 bulletins de votes, Nathalie Arthaud reste toutefois loin des scores d’Arlette Laguiller, six fois candidates pour LO entre 1974 et 2007 (1,6 million de voix en 1995 et 2002)

Le peu d'espace médiatique qui lui est accordé, faute de débats à douze, n'arrange pas la donne.

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Philippe POUTOU

Jusqu'au bout, il se sera battu pour ses 500 parrainages. Un temps fragilisé par la candidature nasse Kazib, issu de la scission du NPA, Philippe Poutou est bel et bien sur la ligne de départ.

Sa campagne s 'est résumée à de modestes meetings, faute de ressources. L'ex-ouvrier de Ford, qui défend le Smic à 1800 €, de referendum d’initiative citoyenne (RIC) et interdiction des licenciements, ne se fait pas d'illusions sir son score.

Il espérait pouvoir se confronter à Emmanuel Macron lors d'un débat télévisé, conscient d'avoir atteint une sorte d'acmé médiatique en 2017, lorsqu'il avait étrillé Fillon et Le Pen. Sauf que le président refuse de débattre. Il ne l'interpellera donc pas sur « les mains arrachées, les gens éborgnés ou la chasse aux réfugiés comme il le souhaitait.

Onze candidats à la présidentielle et un président sortant qui a supprimé tout débat national : qui a décidé cette censure médiatique ?

Anne HIDALGO

La Parti socialiste se prépare à une claque historique. Sa candidate, Anne Hidalgo, est estimée entre 1,5 et 2,5 % des voix dans les sondages.Ce score ne résulterait pas tant d'une campagne poussive que d'un PS totalement discrédité depuis els quinquennat de François Hollande.

D'un point de vue programmatique, la socialiste table sur une hausse du Smic de 15 % ainsi que la convocation d'une conférence sur les salaires. Si le RIC figure dans son programme, la candidate entend refonder l'élection des députés, avec un scrutin mariant circonscription et proportionnelle.

En outre,la maire de paris souhaite inscrire dans la loi « un droit de mourir dans la dignité » et mise sur une sortie du nucléaire « aussi vite qu'il sera possible de le faire, en investissant dans l'énergie verte ».

Onze candidats à la présidentielle et un président sortant qui a supprimé tout débat national : qui a décidé cette censure médiatique ?

Fabien ROUSSEL

Avant même le scrutin,Fabien Roussel aura marqué le présidentielle de 2022. Après quinze an sans candidat, le PCF à réussi à se réinstaller dans le débat national. En s'adressant aux classes populaires, déçues de la politique et de la gauche, le communiste réalise une percée médiatique, remplit les salles des ses meetings et suscite le soutien de nouvelles organisations politiques telles que la Gauche républicaine et sociale, le MRC ou encore les Radicaux de gauche.

Le secrétaire national même une campagne sur « Les Jours Heureux » référence au programme du CNR (Conseil National de la Résistance) et à ses conquêtes sociales, et parle au monde du travail, « aux femmes et aux hommes qui créent la vraie valeur ».Pour eux, il propose le Smic à 1500 €net, la retraite à 60 an, l’égalité des salaires entre femmes et hommes. Il se démarque des autre candidats de gauche en se prononçant pour un mix énergétique incluant le développement de l'énergie nucléaire, pour lutter contre le réchauffement climatique.

Alors qu'il pourrait passer la barre des 5 % le jour du vote, Fabien Roussel défend plus que jamais un « vote de conviction » et appelle à « utiliser le bulletin de vote des jours heureux avec fierté » : « Toutes les voix sont utiles, votez pour vous, vos idées, vos convictions », plaide-t-il à l'approche du 10 avril.

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Jean-Luc MELANCHON

Pour sa troisième campagne présidentielle, Jean-Luc Mélanchon connaît à nouveau une dynamique dans les dernières semaines. Candidat sous la bannière de l'Union populaire, le député FI des Bouches du Rhône remplit à nouveau ses meetings en s’appuyant sur le programme « l'Avenir en commun », qui était déjà le sien en 2017 et qu'il a remis à jour.

Transition écologique, VIe République ; Smic à 1400 € net,allocation de 1053 € pour les étudiants etc . « Le candidat, c'est le programme » répètent à l'envi des soutiens, alors que sa personnalité est critiquée. Donné à 15 % dans les dernières enquêtes d'opinion, il n'est pas encore au niveau qui lui avait permis d’approcher le second tout en 2017, avec 19,6 % des suffrages.Il clame donc sans le dire directement qu'il est un vote utile pour déjouer un nouveau second tour Macron/Le Pen.

Pour cela, il fait de la présidentielle un « referendum social », notamment sur la retraite : avec lui, ce sera 60 ans avec 40 annuités, il reste devancé par Marine Le Pen, et la barre du passage au second tour a été rehaussée. S'il y parvenait, la marche serait très haute/ la gauche donnée à 25-26 % reste à un niveau historiquement faible, limitant d'autant les réserves des voix nécessaires alors que ses candidats affichent des divisions sur des questions programmatiques.

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Yannick JADOT

Avec la prise de conscient de la crise climatique, ce devrait être LE grand moment de l'écologie politique en France. Enfin, croyait-il. Cette présidentielle aura plutôt été un long chemin de croix pour Yannick Jadot , candidat soutenu par le pôle écologique dont EELV, Génération?s et une cohorte de déçus du macronisme.

Flirtant avec la barre des 5 % dans les sondages et embêté en interne par la liberté de parole de sa rivale de la primaire, Sandrine Rousseau , l'Eurodéputé n'a jamais réussi à imposer ses thèmes autour de sa « République écologique ».

Seule sa proposition d'interdire la chasse le week-end et les jours fériés a réussi )à percer le mur médiatique. Ni son ISF climatique, ni son revenu citoyen de 920 € n'ont trouvé d'écho dans une campagne pourtant marquée sur la question du pouvoir d'achat. La guerre en Ukraine lui a quand même donné l'occasion de mettre en scène son soutien à une Europe de la défense, en plus de promouvoir son modèle énergétique 100 % renouvelable.

Il se pose depuis en rempart conter les lobbies, notamment TotalEnergies qu'il accuse d'être « complice des crimes de guerre » de Poutine ? Au soir du 10 avril, si Yannick Jadot réalise, malgré une campagne en demi-teinte, plus de 5,25 %, il deviendra tout de même le candidat écologiste ayant réalisé le meilleur score.

Onze candidats à la présidentielle et un président sortant qui a supprimé tout débat national : qui a décidé cette censure médiatique ?

Emmanuel MACRON

Après un quinquennat marqué par la hausse des inégalités sociales, le président des riches choisit de livrer une nouvelle guerre aux plus faibles.

Conditionnement du RSA à une activité, retraite à 65 ans, casse du système éducatif, etc. L'ancien banquier d'affaires promet aussi aux entreprises une nouvelle baisse des impôts de production à hauteur ed 7,5 milliards d'€, ainsi qu'une cure d’austérité de 10 milliard d'€ imposée aux collectivités locales et aux services publics.

L'objectif ? Détruire toujours plus le modèle social français. Sans surprise, le chef de l’État n'a pas dit un mot sur la question des salaires, et se fait plus que discret sur la question de fraude fiscale.

Pour tenir la campagne avec ce projet ancré à droite, Emmanuel Macron compte sur sa position de sortant pour se présenter comme le « capitaine «  dans la tempête, au moment où la guerre en Ukraine déstabilise l'Europe.

Le locataire de l'Elysée, qui refuse de débattre avec ses concurrents, espère tirer profit de cette crise, après celle de la Covid 19, pour se faire réélire haut la main et appliquer son programme antisocial. Sondage après sondage, il est donné largement en tête au premier tour comme au second tour devant Marine Le Pen et Jean-Luc Mélanchon.

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Valérie PECRESSE

Elle se voyait première femme présidente de la République, mais Valérie Pécresse pourrait finir sous la barre des 10 %. Si les sondages la donnaient gagnante en décembre, après la primaire « les Républicains »(LR), son score potentiel ne fait que chuter depuis.

Moquée sur la forme, la candidate a surtout beaucoup de mal à porter un projet propre. Elle promet l'austérité,la retraite à 65 ans, le RSA sous conditions,la suppression de 200 000 postes de fonctionnaires, des cadeaux fiscaux aux plus riches,etc.

Or Emmanuel Macron défend cette même politique ultralibérale et semble avoir conquis beaucoup d'électeurs historiques de la droite. Alors, Valérie Pécresse cherche à se distinguer,en dénonçant un prétendu »laxisme » de l’exécutif sur la sécurité et l'immigration.

Une course à l'extrême droite qui se vérifie dans son programme : instaurer des quotas migratoires, restreindre l'aide médicale d'urgence, doubler les peines pour des actes commis dans le quartiers dits de « reconquête républicaine », « exiger l'assimilation » etc. mais avec Marine Le Pen, et plus encore Eric Zemmour, qui ont convaincu une partie de vote bourgeois, ce créneau est déjà bouché. A moins d'un improbable rebondissement, la campagne de Valérie Pécresse se soldera par un échec cinglant. L'ultime défaite de la droite LR ? Son parti, pris en tenaille, pourrait ne pas s'en relever.

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Marine LE PEN

Paradoxalement, la cheffe du RN a profité de l’émergence d'Eric Zemmour. Il lui a permis d’apparaître comme étant plus « mesurée »,et de jouer la carte d'être la seule en position de battre le président sortant.

Mais derrière les grossières ficelles de communication, l’héritière de Jean-marie Le Pen n'a rien changé sur le fond de son discours et de son programme : préférence nationale pour l'emploi, les aides sociales et le logement, referendum immédiat pour changer la constitution et mettre fin au regroupement familiale.

Comme son concurrent d’extrême droite, elle veut instituer en matière de sécurité la présomption de légitime décence pour les policiers et gendarmes, rétablir les peines planchers et augmenter les places de prison pour les porter à 85 000, contre 60 000 aujourd'hui. Son programme social est un vernis ; la hausse des salaires promise n'est qu'une incitation via une baisse des cotisations patronales, et elle a reculé sur une mesure phare ;: l'âge de la retraite.

Enterrée la promesse de revenir à un âge de 60 ans : celui-ci restera inchangé. Elle veut aussi alléger la fiscalité sur la transition du patrimoine des plus aisés et maintenir la flat tax sur les revenus du capital instaurée par Emmanuel Macron. Malgré cela, elle semble en mesure ed se qualifier pour le second tour, ravivant le spectre d'un troisième 21 avril.

 

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Eric ZEMMOUR

L’émergence de l'idéologie d'extrême droite reste comme l'un des faits majeurs de cette élection. Conséquences : un climat politique nauséabond, des thèses infâmes, notamment l'affirmation mensongère « Pétain a sauvé les juifs français », mais également un bouleversement des équilibres à l'extrême droite.

Sa volonté d'unir les droites a été entendue par nombre de partisans venus du RN mais aussi du LR, ainsi que du mouvement identitaire, comme le montre le ralliement de Marion Maréchal. Sa campagne a débuté par des conférences centrées sur le contenu de son ouvrage, « la France n'a pas dit son dernier mot », qui lui a permis d'imposer sa haine de l'étranger , son rejet de l'immigration et la célébration du roman national d'une France séculaire et fantasmée.

Depuis sa déclaration de candidature, le 30 novembre, Eric Zemmour a encore durci son discours et son programme : pour répondre au pseudo- « grand remplacement », il promet non seulement de stopper l'immigration, amis aussi, avec la « re-migration », de déporter au minimum un million de personnes étrangères en cinq ans.

Sur le plan économique, son programme est ultralibéral et vise à satisfaire le patronat ; réduction de « charges sociales », âge légal de la retraite à 64 ans et baisse des impôts de production sur les entreprises à hauteur de 30 milliards d'€.

Onze candidats à la présidentielle et un président sortant qui a supprimé tout débat national : qui a décidé cette censure médiatique ?

Jean LASSALLE

Il avait obtenu1,21 % des voix en 2017 et est donné désormais jusqu'à 3 % dans les sondages. Le député Jean Lassalle, ex-Modem, est connu pour son lyrisme, sa défense de la ruralité et des petites communes.

Celui qui avait porté un gilet jaune dans l’Hémicycle en 2018 veut instaurer le RIC et reconnaître le vote blanc. Il souhaite affecter 3 milliards d'€ aux campagnes  « grande cause nationale », augmenter le Smic à 1400 € net et rétablir l'ISF.

Hostile à la « financiarisation » de l'économie, il invite à ce que la sécurité sociale couvre toutes les dépenses de santé et veut « un hôpital à moins de quarante minutes de route, partout sur le territoire ». Dénonçant une campagne présidentielle qui « ne ressemble à rien », il appelle à combattre « ce système féroce qui est une dictature molle ».

Onze candidats à la présidentielle et un président sortant qui a supprimé tout débat national : qui a décidé cette censure médiatique ?

Nicolas DUPONT-AIGNAN

Pour sa troisième campagne présidentielle, le candidat « Debout la France » a tenté de tirer parti de la fronde anti-passe sanitaire. Un pari raté : crédité entre 1 à 2 % des intentions de vote, sa candidature peine à émerger face aux rivaux d'extrême droite, Marine Le Pen et Eric Zemmour.

Celui qui s'était allié au FN au second tour fr 2017 (après avoir échoué de peu à atteindre les 5 % au premier tour) promet la fin du passe vaccinal, le réintégration des soignants non vaccinés, la suppression du droit du sol et le rétablissement des peines planchers. Sur le pouvoir d'achat, il s'aligne sur les mesures pro- entreprises du RN en proposant une hausse des salaires via la baisse des cotisations patronales.  

 

                                                                                      Dans l'Humanité Magazine du 7 avril 2022

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