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Cellule PCF ''Plantive'' de Saint-Saulve

MENACE SUR LES ANALYSES DE SANG OU D’URINE

25 Août 2022, 22:15pm

Publié par Cellule PCF de Saint-Saulve

La vente au compte gouttes des masques « autorisés » le 20 avril 2020 - les sacs poubelles en remplacement des blouses médicales absentes des stocks à l’hôpital, etc.  Rappelez-vous : « UN MORCEAU AVALÉ, N'A PLUS DE GOÛT !
La vente au compte gouttes des masques « autorisés » le 20 avril 2020 - les sacs poubelles en remplacement des blouses médicales absentes des stocks à l’hôpital, etc.  Rappelez-vous : « UN MORCEAU AVALÉ, N'A PLUS DE GOÛT !

La vente au compte gouttes des masques « autorisés » le 20 avril 2020 - les sacs poubelles en remplacement des blouses médicales absentes des stocks à l’hôpital, etc. Rappelez-vous : « UN MORCEAU AVALÉ, N'A PLUS DE GOÛT !

VERS LE RATIONNEMENT DES FLACONS DE PRÉLÈVEMENT ?

 

Lors de la pandémie de la Covid 19 en 2020, la France a connu, une situation longtemps cachée par les exécutifs en place de Macron.       

« Le Bug » concernant les stocks ainsi que sur les pénuries cumulées des produits de santé, médicaments et dispositifs médicaux dont le problème est ancien et qui perdure malgré les nombreux rapports, propositions et plans d'actions publics sur le sujet, n'est malheureusement pas là de se terminer.

Avec la crise sur les fournitures des matières premières dont la France et l'Europe sont à la merci des pays émergents, le silence de l’État est toujours d'actualité.

Le risque caché encore pour combien de temps?!
Le risque caché encore pour combien de temps?!

Le risque caché encore pour combien de temps?!

Le ralentissement de la production de plastique risque de provoquer des répercussions graves sur les analyses de sang et d’urine. Mais derrière cette menace se cache une spéculation et, en filigrane, un scandale sanitaire

.Une pénurie mondiale de matières premières ralentit la production de plastique depuis plus de deux ans. La crise touche des secteurs comme l’automobile et les biens de consommation, mais également les actes médicaux et biologiques.

En février 2021, le ministère de la santé surveillait comme du lait sur le feu les stocks de polypropylène, indispensable à la production des pipettes utilisées en laboratoire pour la moindre analyse. À cette époque, priorité était donnée aux tests PCR et plus généralement à toutes les pièces plastiques liées à la Covid, de l’écouvillon au matériel de protection emballé dans des sacs jetables. Pendant les périodes de confinement, alors que beaucoup d’actes médicaux étaient reprogrammés, certains laboratoires biologiques ont différé les analyses sanguines non urgentes.

Une crise mondiale liée au pétrole

Les activités de transports aériens et automobiles ont baissé pendant la pandémie. Les raffineurs, dont les cuves étaient pleines, ont ralenti leur production. Or, comme s’en inquiétait Pierre Bourbon dès mars 2021, « ce sont les dérivés de ce raffinage qui permettent de faire les monomères et ensuite les polymères dont nous avons besoin » dans la Plastics Vallée de l’Ain. Le PDG de Ronax, groupement d’achat de la plasturgie, expliquait qu’ « on ne relance pas la pétrochimie d’un claquement de doigt ». D’autant que «  le phénomène des grands froids au Texas, où l’on trouve certains monomères clés » a perturbé la chaîne de production alors que la demande en plastiques explosait en Europe et en Asie.

Des conséquences dans le domaine de la santé

En février 2022, le CHU de Strasbourg communiquait à ses médecins dans un mail interne sans équivoque : « Nous sommes confrontés à une pénurie mondiale de plastique. Tous les tubes très fréquemment utilisés sont impactés. Nous vous demandons de limiter autant que possible les prescriptions de biologie ». Le plastique entre dans la composition des flacons de recueil d’urines, ou les tubes de collecte d’échantillons de sang analysés à des fins diagnostiques ou de surveillance médicale.

Le report de ces examens peut retarder le diagnostic de maladies graves. Les pathologies chroniques nécessitent un suivi biologique régulier, tout comme certains traitements potentiellement toxiques pour le foie ou les reins. Outre le manque de flacons et de réactifs, les laboratoires font face au sous-effectif de personnel.


Céline Heurtevent travaille au laboratoire du Centre hospitalier public du Cotentin à Cherbourg. Elle témoigne dans la Presse de la Manche : « Nous sommes trois aides de laboratoire. Nous tournons sur deux services ». Une de ses tâches consiste à enregistrer informatiquement les tubes. « Chaque produit est étiqueté. Lorsque les techniciens en ont l’utilité, c’est également scanné à la sortie. Ce qui permet d’avoir un regard sur l’état du stock directement. Des alertes peuvent alors être lancées pour recommander derrière et ne pas se retrouver à devoir faire face à une pénurie. Ce qui compliquerait fortement les examens des patients, et créerait de fait une attente supplémentaire dans les services pour les résultats ».


Le laboratoire fournit l’hôpital en tubes. « Nous préparons de petites mallettes  » que les professionnels utilisent, avant que les flacons ne reviennent au laboratoire pour analyse. Et pendant la Covid, beaucoup de kits pour test PCR ont été réalisés.


La situation est encore plus tendue au Canada. Faute de personnel et de matériel adéquat, 1700 prélèvements ont été détruits le 19 juillet dernier à l’hôpital Pierre Gardeur au Quebec. « Chaque jour il entre plus d’analyses que l’appareil et le personnel sont capables de traiter » selon l’Alliance du personnel Professionnel et Technique de la Santé et des services sociaux. Une situation que pourrait rencontrer la France.
Data Bridge Market Research (DBMR) publie le 16 août un rapport sur le marché des tubes qui, de 5,7 milliards de dollars en 2021 pourrait grimper à 9,43 milliards de dollars d’ici 2029.


DBMR se décrit comme « le leader de la recherche formative avancée », déterminé à « dénicher les meilleures opportunités du marché  » pour ses clients. Cette société d’étude de marché et de conseil compte « plus de 500 analystes travaillant dans différents secteurs » dont les dispositifs médicaux, les produits pharmaceutiques, et la biotechnologie.
L’analyse stratégique tient compte d’un maximum de facteurs : valeur du marché, taux de croissance, segments de marché, couverture géographique, acteurs du marché. Les tubes de collecte de sang sont distingués selon leur matériau, les analyses auxquelles ils servent, et les utilisateurs finaux : centres de soins, de diagnostic, de recherche et de développement.

Si la pénurie était source de profits ?

Selon DMBR, « une augmentation des cas de traumatismes, une augmentation des chirurgies comme le cancer et les greffes d’organes, et une population vieillissante contribueront à stimuler le marché des tubes de prélèvement sanguin  » sur la période prévisionnelle.

Sans compter les troubles du mode de vie engendrant obésité et maladies chroniques comme le diabète. « En outre, la croissance de la population âgée, la demande accrue d’automatisation des laboratoires et une plus grande sensibilisation aux soins de santé préventifs font avancer le marché des tubes de prélèvement sanguin ».


Même si le manque de personnel qualifié pour la collecte des échantillons peut constituer un frein, l’investissement des gouvernements dans les nouvelles technologies et l’essor des produits jetables en laboratoire représentent une opportunité.

Derrière le scandale de la spéculation sur des actes aussi courants que les analyses de sang ou d’urine se profile un scandale sanitaire. La marchandisation de la santé paraît difficilement compatible avec l’égalité d’accès aux soins.

                                                                                             Lydie LYMER

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