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Cellule PCF ''Plantive'' de Saint-Saulve

Le virement à l'extrême-droite lors des dernières élections parielles (de Patrick Le Hyaric)

27 Août 2013, 16:00pm

Publié par Cellule PCF de Saint-Saulve

Patrick-Le-Hyaric.png

 

 

L’alerte est très sérieuse

 

L’alerte est très sérieuse, grave et inquiétante. Il faut avoir le courage d’affronter la réalité. Le candidat du Front national n’a certes pas été élu au second tour dans l’élection partielle de Villeneuve-sur-Lot, et c’est tant mieux. Mais cette élection sonne le tocsin pour les forces républicaines et progressistes. On aurait grand tort de n’y voir qu’une séquelle de « l’affaire Cahuzac ».

 

Pour la seconde fois en quelques mois, le second tour d’une élection législative se joue sans représentant de la gauche.

 

Le Parti socialiste y perd son quatrième député, sans que les électeurs qui le quittent ne rejoignent ni « Europe – Ecologie - les Verts », ni le Front de gauche. Le parti dominant de la droite, l’UMP est lui aussi dans une crise sérieuse, après l’exercice du pouvoir et la défaite. Son orientation dite de « droite décomplexée », consistant à reprendre des idées et propositions de l’extrême droite, n’a pu que faire sauter des digues érigées depuis la fin de la seconde guerre mondiale, entre droite républicaine et extrême-droite xénophobe, raciste et « national-capitaliste ».

 

Dans huit cantons sur quatorze de la circonscription de Villeneuve-sur-Lot, l’extrême droite est arrivée en tête au premier tour, y compris dans la ville. Son candidat gagne 2000 voix sur le score de Mme Le Pen à la présidentielle. Et entre les deux tours, il se trouve 7000 personnes de plus pour voter pour lui et 9000 pour  le candidat de l’UMP.

 

Tout cela avec des taux d’abstention record. Sur un fond de pourrissement de la vie politique, l’avalanche des affaires politico-financières, de Cahuzac, Tapie, Guéant, pousse de plus en plus de nos concitoyens à utiliser ce vote. Leur vie ne cesse de se dégrader, quand ceux qui sont censés veiller à l’intérêt général, profitent du système pour s’enrichir personnellement. Le dégoût et le rejet de la politique modifient désormais profondément des comportements électoraux. Les souffrances sociales exacerbées par la crise rendent insupportables les engagements non tenus alors  que la démocratie est de plus en plus confisquée par une caste d’élites et des institutions européennes qui imposent leur loi.

Dans l’Oise comme dans le Lot-et-Garonne, la désindustrialisation, la liquidation de l’agriculture familiale poussent à des votes de rejet et de colère. A Beauvais, comme à Villeneuve sur Lot, la discipline de ce qui est appelé « front républicain » ne peut fonctionner correctement dés lors que le candidat de l’UMP est proche des idées d’extrême droite.  

 

Celui de Villeneuve-sur-Lot est lié au mouvement ultra-droitier « initiative et liberté », enfant du défunt SAC. A la porosité déjà observée entre électorat de droite et d’extrême droite, s’ajoute désormais celle d’une partie des électeurs de gauche avec l’extrême droite. C’est dire si la crise démocratique, celles des repères et du sens sont aiguës et préoccupantes. Cela ne peut s’expliquer que par un niveau très élevé de dégoût, de rejet et de révolte. La politique de droite hier et sa poursuite, pour une large part,  par le Président de la République, encadré par la Commission de Bruxelles, servent l’extrême droite au-delà de ce qu’elle a pu rêver.

 

Il en est souvent ainsi dans des périodes où l’avenir, tant personnel que collectif, apparaît bouché, sans perspective. Jamais et nulle part ces comportements n’ont fait bouger les choses dans le bon sens. Bien au contraire, parce qu’ils divisent nos concitoyens, cultivent la xénophobie, le rejet de l’autre et exacerbent tous les nationalismes, ils ouvrent la porte aux pires errements d’autant plus qu’aujourd’hui une grande partie de la droite a depuis longtemps baisser la garde.

 

Seul un rassemblement conscient pour des alternatives progressistes pourrait faire bouger la donne. Y travailler, telle est la tâche de la gauche. Gouverner en écoutant le peuple, entendre ses souffrances et aider à dégager nos concitoyens de la camisole d’austérité dans laquelle ils sont aujourd’hui enfermés, la voilà l’alternative ! Seul un mouvement populaire suffisamment large, uni et faisant toutes leurs places aux associations, syndicats, forces progressistes, y parviendra. La question était à l’ordre du jour des Assises citoyennes pour changer de cap.

 

Elles ont permis que débattent des personnalités politiques, du mouvement syndical et associatif, des intellectuels d’ores et déjà représentatifs d’un arc en ciel qui déborde largement les frontières actuelles du  Front de gauche. Pour un début, c’est très encourageant, surtout si nous savons, avec la même démarche large et rassembleuse, affronter les enjeux de l’heure, qu’il s’agisse du devenir des retraites, de la réorientation de la construction européenne ou encore   du si néfaste projet de marché transatlantique. 

 

La prochaine Fête de l’Humanité, les 13,14 et 15 septembre, se veut une formidable caisse de résonance pour cette recherche multiforme d’un présent et d’un avenir qui voit l’humain disputer enfin sa place à la finance. L’alerte est très sérieuse !

 

 

 

 

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