Situation inquiétante pour PSA Trith-Saint-Léger et l'industrie valenciennoise (F. Thiémé)
(Photo : France 3 Nord-Pas-de-Calais).
C’est une nouvelle inquiétude qui frappe aujourd’hui l’industrie valenciennoise. En effet, on vient d’apprendre que PSA Trith-Saint-Léger, qui compte 2 300 salariés, ne produira pas la boîte de vitesses DCT.
Cette production ouvrait des perspectives positives pour l’emploi et la pérennité de ce site puisque 220 millions d’euros devaient être investis et 400 emplois créés.
Cette décision de PSA, justifiée par des considérations économiques, a de quoi relancer à plus ou moins long terme une certaine inquiétude chez les salariés et leurs familles, inquiétude d’autant plus grande que le site de Trith-Saint-Léger va faire face à la fin du partenariat avec Opel en 2016 et à la fin du partenariat avec Renault en 2017.
La crainte est encore renforcée par un contexte économique et social particulièrement dégradé, et touche l’ensemble du secteur industriel. Or, de l’automobile au ferroviaire en passant par la chimie, le Valenciennois dispose de nombreux atouts et en premier lieu, de salariés au savoir-faire reconnu dans le monde entier.
Je le redis avec force : ces atouts doivent être accompagnés dans une véritable politique industrielle prenant en compte la question de la sous-traitance et les dimensions régionales, nationales et européennes.
Il y a urgence comme en témoignent d’ailleurs les chiffres de pôle emploi démontrant que l’industrie valenciennoise a perdu 2 020 emplois rien qu’entre 2008 et 2010.
Face à l’inquiétude croissante des salariés et de leurs familles, face à un chômage qui s’aggrave et frappe de nombreux jeunes, il est plus que jamais nécessaire d’agir en soutenant l’emploi, la formation et la production de richesses réelles.
C’est là un enjeu considérable, à la fois social, par le maintien de viviers d’emplois, stratégique, par le développement de filières industrielles respectant les savoir-faire, mais aussi et surtout humain.
Cela ne peut se faire qu’en instaurant de nouveaux pouvoirs pour les salariés afin de réorienter les choix de gestion, en mobilisant autrement l'argent des entreprises, des banques, des fonds publics et en réorientant la Banque Centrale Européenne pour une utilisation de la monnaie et du crédit favorisant la création, la sécurisation, la promotion de l'emploi, de la formation et des revenus du travail.
Cela appelle également selon moi la création d’un pôle industriel régional englobant l’automobile, le ferroviaire, la chimie dans le but que soient réellement pris en compte, par une approche diverse et multi-partenariale, ces enjeux considérables.
Marly, le 26 octobre 2012
Fabien THIÉMÉ
Maire de Marly
Vice-Président du Conseil Général