LOI MACRON...
La loi Macron, vue de l’intérieur…
Chronique lue dans LIBERTE HEBDO du 17 avril 2015
A l’évidence les débats en cours au sénat sur le projet ne mobi- lisent pas beaucoup de sénateur Ump, un peu ceux du centre, les socialistes sans plus…
Et pourtant on aurait pu s’attendre à un engagement acharné de la nouvelle majorité sénatoriale sur un texte aussi vaste et diversifié que cette loi Macron, censée « libérer la croissance, l’activité et l’égalité des chances économique ». Cette situation un peu surprenant nous a bien sûr fait réfléchir.
Il faut d’abord se souvenir de la genèse de ce projet de loi qui s’inspire directement des 316 propositions de la commission Attali (qui n’a pas le couteau entre les dents), formulées dans un rapport commandé à l’intéressé par un certain Nicolas Sarkozy en 2008.
Cette commission « pour la libération de la croissance » avait comme rapporteur un certain ... Emmanuelle Macron. A ses côtés se trouve une ribambelle de grands patrons tels le PDG de Virgin Mobile, Geoffroy Roux de Bezieux, futur n° 2du MEDEF ou des économistes très marqués à droite, Christian de Boissieu ou Jacques Delpla.
Leur credo commun au temple libéral c’est : à bas l’Etat ! Vive le marché ! Et vivent les déréglementations en tous genres !
En fait, monsieur Macron aux manettes au Sénat, eh bien il assure le service après-vente !
Et puis, le jeudi 15 janvier dernier, dans les colonnes du très libéral quotidien « l’Opinion », une interview de Hervé Novelli (pour vous rafraîchir la mémoire, il était secrétaire d’Etat aux PME et au commerce du gouvernement Fillon), nous apporte un éclairage assez stupéfiant.
Citons-en les termes « La loi Macron contient des mesures que l’Ump aurait aimé prendre »
Mais dis donc, rené, j’pensais qu’y avait eu alternance en 2012 ?
Monsieur Macron et ce gouvernement veulent élargir le travail du dimanche, sans doute pour permettre aux jeunes de devenir milliardaires, remettre en cause la justice prud’homale du droit (huissiers, notaires, greffier…) à la logique du marché, droit et marché c’est comme la carpe et le lapin.
Les membres de notre groupe Communiste, Républicain et Citoyen (CRC), avec leurs collaborateurs se sont donc mobilisés fortement depuis plusieurs semaines, à l’instar de nos collègues de l’Assemblée Nationale, contre le projet de loi en formulant des propositions alternatives à ce texte qui est bel et bien une offensive généralisée contre notre modèle social.
La relance visée au fond c’est celle de la rentabilité du capital, encore et toujours.
La majorité sénatoriale sait que le boulot est fait sans leur aide finalement ; à quelques nuances près. Je vous le confirme, à aucun moment dans les débats en cours, nous n’avons entendu de la bouche du ministre et de nos collègues du PS le mot « gauche », ils considèrent en haut lieu que le débat doit être transversal et qu’il n’y a pas lieu de polémique sauf à vouloir adopter une « posture politicienne », c’est ce qui nous est dit souvent…
Après les débats parlementaires, le combat continuera de toutes façons.