Saint-Saulve ou la poussée en avant pour en faire une Commune de 15000 habitants coûte que coûte!
Le Rôleur de Saint-Saulve et les travaux en
prévision… Loin de toute clarté !
Madame la Maire de Saint-Saulve rêve depuis des décennies de faire de son Village une Commune de 15 000 habitants ou plus.
Ces implantations se font envers et contre tout dans les marais, là, où pour faire de la surface de terrains à bâtir, les promoteurs n’ont pas lésiné à aplanir les buttes pour reboucher les fossés et tout cela dans des zones inondables.
(Suite à la canicule de l’été 1976 et les dégradations de logements dus à la baisse des nappes phréatiques) il serait utile de relire la Loi n° 76-629 du 10 juillet 1976 sur la protection de la nature, parue au JO du 13 juillet 1976.
Elles sont aussi prévues dans des zones dont le sous-sol est creusé par les galeries souterraines d’anciennes carrières à chaux datant du 18ème siècle, des terrains qui étaient reconnus jusqu’à ces derniers temps « aires inconstructibles ».
Les carrières installées à Saint-Saulve pour en tirer la craie, la chaux et la pierre d’Estreux se sont implantées dès 1746 sur le territoire (pierres qui ont servi aux constructions de beaucoup de bâtiments à Valenciennes, y compris la basilique du Saint-Cordon).
Au 19ème siècle, avec le développement de la mine à charbon, s‘implantent dans la Commune comme dans le Valenciennois des usines d’huiles, graisses, savonneries... entreprises grandes consommatrices de chaux.
Deux carrières sont alors exploitées à partir de 1863 à Saint-Saulve par la famille Hamoir-Boursier. Deux autres sont ouvertes dans le même secteur par des habitants d’Estreux. C'est dans un secteur situé entre la rocade Est et la RN 30 qu’une carrière est exploitée à une profondeur de 13 à 15 mètres.
En 1886, une carrière exploitée en location ne laisse aucun document indiquant son lieu d’exploitation. C’est en 1889 que les Michaux frères de Saint-Saulve ouvrent une carrière au Rôleur (près de l’observatoire actuel). Cette carrière, reprise en 1896 et en 1898 par d’autres Saint-Saulviens ouvre une exploitation, mais là aussi les archives ayant disparues, cette dernière n’a pu être repérée.
Une carrière exploitée en 1928 dont l’exploitation est reprise en 1930 par un habitant de Wallers se situe à droite, toujours dans la rue du Rôleur.
Enfin, c’est la famille Pouille qui fait creuser une carrière dès 1937 sur plusieurs kilomètres de long. Celle-ci sera exploitée jusqu’en 1962. La craie sera extraite jusqu’à une profondeur de 20 à 30 mètres (en chambres et piliers). Ces galeries auront de 2 à 3 mètres de hauteur, elles atteindront jusqu’à 6 à 10 mètres de hauteur sur certains secteurs exploités.
Les carrières non boisées, minées par les eaux, tout comme celles qui ont été boisées mais dont les bois pourrissent dans le temps, sont des dangers permanents. A ce niveau (après plusieurs effondrements de la rue du Rôleur en 1962, des bovins tombés dans les trous etc.),
La Commune de Saint-Saulve a pris l’initiative de procéder de 1984 à 1986 au remblayage des galeries par injection de béton dans les galeries repérées. Ces travaux pris en charge par la municipalité de 1986 (majorité qui est toujours la même aujourd’hui) a permis aux propriétaires terriens (qui à l’époque n’ont pas mis la main à la poche) de se faire aujourd’hui des retraites chapeaux en revendant aux promoteurs des terrains « inconstructibles »... sur le compte bien sûr des contribuables que nous sommes !
Cette décision a été faite dans un premier temps au nom du P.L.U. (Plan Local d’Urbanisme) et aujourd’hui du S.C.O.T. (Schéma de Cohérence Territoriale) « pour répondre aux besoins à venir de la Commune ». Sachons que beaucoup de ces propositions sont prises de plus en plus par les Communautés d’Agglomérations. Pour ce qui est de Saint-Saulve : celle de Valenciennes Métropole ou l’on retrouve les mêmes personnages qui tirent les ficelles.
Rappelons que les galeries non traitées, car non connues, non répertoriées ou trop profondes, continuent au fil des années de s’écraser sur elles-mêmes, ayant pour cause l’effondrement des clés de voûtes. Ces galeries peuvent aujourd’hui se trouver à moins de 30 mètres ou plus de la surface et peuvent, de part l’érosion naturelle de la roche plus ou moins rapide et suivant divers paramètres naturels, remonter vers la surface dans le temps.
* Dans les années 1970, un logement a été détruit suite à un effondrement du terrain miné par les galeries, dans l’entrée de la Commune de Curgies, sur la route Nationale.
* D’autres effondrements de terrains ont eut lieu dans les années 1970 où les entreprises du Valenciennois et du Denaisis ont été mises réquisitionnées par la Sous-Préfecture de Valenciennes, afin de remblayer un trou de plusieurs mètres de profondeur à la sortie d’un logement dans le secteur du Parc des Floralies, au pied d’une habitation bâtie sur pieux.
* Le secteur d’Estreux n’est pas non plus épargné. En effet, dans les années 1990, un léger séisme de magnitude inférieur à 2 à été ressenti sur le village et un logement de construction récente s’est retrouvé fissuré sur plusieurs de ses murs. Après vérification, la déstabilisation de l’habitation serait due à une galerie détectée après coup à grande profondeur.
* Enfin, il faut savoir : Valenciennes est un gruyère de rivières souterraines où certains lits de ces rivières changent avec les travaux en surfaces qui les détournent. La piscine (actuellement brûlée) se trouve – tout comme les logements de l’Avenue de Liège – sur un ensemble de terrains fissurés sur toute sa surface.
* Rappelons par ailleurs les fissurations des logements bas de la Résidence Pierrard, le soutènement par un pieu de plus de 10 mètres de hauteur sous la tour de 12 étages Pierrard suite à un vide inexpliqué se trouvant sous l’implantation de l’immeuble après la mise en place de pieux de 18 mètres prévus.
* Rappelons ici la catastrophe de CLAMART le 1er juin 1961 :
Plus de 6 ha de carrières souterraines de schiste, effondrée sur une hauteur de 2 à 4 mètres à la limite des Communes de Clamart et Issy-les-Moulineaux. Bilan : 21 morts, 41 blessés, 273 sinistrés et 23 collectifs détruits.
Il est utile de rappeler à nos « têtes pensantes » qui font tout tenir avec l’encre sur le papier, afin qu'ils réfléchissent davantage avant d’imposer des constructions qui auront, pour certaines, une vie légèrement supérieure aux assurances décennales.
*** A titre indicatif : on peut se reporter aussi sur le « Guide technique » de INERIS (mise en sécurité des cavités souterraines d’origine anthropique. Surveillance-traitement). Edité par le Ministère de l’Ecologie, du Développement durable et de l’Aménagement du Territoire. Par Jean-jacques TRITSCH : Direction des Risques du sol et du Sous-Sol. (D.R.S.).
Face aux différents problèmes que pourraient entraîner ce projet immobilier y compris les risques , il est normal que les riverains de la rue du Rôleur se soient mobilisés pour défendre la qualité de vie de ce quartier.