L'Europe de l'argent roi!
Une Europe dirigée par une majorité de "souverainistes extrémistes, de libéraux, de partis populaires de droite et de socialistes alignés sans complexe à ces gens là, ne peut en rien faire évoluer l'UE vers le bien être des peuples!
Éditorial De Patrick Le Hyaric, Directeur du journal l’Humanité.
La résistance en Grèce :
Une nouveauté qui va nous servir.
Il y a quelque chose de tout à fait nouveau en Union européenne
Un gouvernement, un Parlement résistent avec tout un peuple au chantage et aux folles et irresponsables pressions de la grande oligarchie financière.
Ils tiennent bon face à une clique qui voudrait leur imposer les solutions des pouvoirs grecs précédents, rejetées par le suffrage universel. Elles ont conduit au désastre social et économique actuel dont la responsabilité n’incombe en aucune façon au gouvernement Tsipras et aux forces qui les combattaient déjà dans l’opposition.
Le Fonds monétaire international, la Banque centrale européenne, la Commission de Bruxelles, la chancelière allemande et parfois, au bout de la table, le président de la deuxième puissance européenne F. Hollande, tel est l’aréopage qui s’est fixé l’objectif d’asphyxier la Grèce.
Pour y parvenir, ils vont jusqu’à faire fi de l’esprit et de la lettre de leurs propres traités.
Fi de cette « Europe solidaire » et « qui protège » qu’ils ont tant vantée.
Le banquier central européen, dont on nous avait dit qu’il ne devait obéir à aucune instance politique, se joint à eux.
Il dispose de 1 000 milliards d’euros qu’il va distribuer aux banques privées européennes, en refusant d’en avancer 7.5 pour soulager les difficultés et les souffrances en Grèce.
Somme dérisoire qui confirme le caractère politique de l’acharnement de ceux qui s’opposent à la conclusion du compromis recherché par les autorités grecques.
Il se murmure de plus en plus que, pour l’exemple, on les pousserait à sortir de la zone euro.
Le président du Parlement européen a même lancé la semaine dernière qu’une sortie de la Grèce de l’Union européenne n’était pas un problème.
Ces gens là se croient tout permis !
Ils en oublient de réfléchir à la place géostratégique et politique de la Grèce, foyer de la démocratie sur notre continent.
Personne n’est capable de prédire exactement les conséquences d’une banqueroute du pays. Elle pourrait vider en une nuit les caisses du fonds dit de «mécanisme européen de solidarité » dans lequel ont été transférées les dettes privées d’autres États européens pour pouvoir recapitaliser leurs banques à l’origine de la crise financière.
Qu’adviendrait-il de leurs dettes ?
Nous ne connaissons pas non plus les effets sur la monnaie européenne et donc sur nos salaires et les prix (valse des étiquettes). Sans parler du risque du tsunami financier mondial qui conduit le Président OBAMA à lancer un appel à la raison en direction de ceux que l’on nomme pudiquement les créanciers de la Grèce, qui sont en fait le Fonds monétaire international (FMI de Madame Lagarde) et la Banque centrale européenne.
La méthode choisie par Alexis Tsipiras place tout ce beau monde dans un embarras à peine dissimulé.
Le Premier ministre grec sait parfaitement se jouer de l’arrogance de ses interlocu- teurs pour mieux montrer à la face du monde le visage réel de la férocité néolibérale qui anime les sphères dirigeantes de l’Union européenne comme ceux du FMI.
Il a notre soutien car, en agissant ainsi, il défend toute la population européenne.
La nature de la construction européenne remonte au cœur des débats. L’oligarchie ou les citoyens et les gouvernements qu’ils se donnent ? Le talon de fer de la finance internationale écrasant les travailleurs et les retraités ou le respect de la tentative d’une autre voie que l’austérité à perpétuité que trace A. Tsipiras ?
Le respect du choix souverain des électeurs ou le pouvoir d’institutions non élues dictant leurs exigences au seul bénéfice de la sacro-sainte loi de l’argent roi ?
Le droit est du côté des Grecs, d’autant plus qu’on a appris en milieu de semaine dernière que certaines mesures des plans d’austérité infligées avec une violence inouïe sont tout bonnement anticonstitutionnelles.
Or, le FMI exige formellement du gouvernement grec, qu’il en prenne d’autres dans la droite ligne de celles rejetées par le Conseil d’État, avec de nouvelles coupes dans les pensions de retraites et les retraites complémentaires.
Ce point précis bloquerait la conclusion d’un accord, avec l’exigence d’un taux de TVA aberrant à 25% dans un pays ou le principal problème est justement la consommation populaire et l’accès aux produits de première nécessité.
Diminuer encore les pensions des retraites reviendrait à saper les bases d’un des seuls piliers sociaux qu’il reste car, la plupart du temps, ce sont les retraités qui pourvoient à une grande partie des besoins des familles.
La Cour constitutionnelle portugaise avait déjà dû casser par deux fois des mesures similaires adoptées sous la pression de la troïka. Voilà le visage des « institutions » qui enjambent le droit comme les aspirations populaires.
Ni techniques, ni financières, les causes du blocage sont avant tout politiques.
Le capital international ne veut surtout pas qu’une expérience de sortie de l’austérité puisse réussir.
Les risques de contagion sont considérés en haut lieu comme si importants qu’ils pourraient menacer un édifice supranational patiemment construit pendant des années.
Si tel n’était pas le cas, pourquoi ce comportement intransigeant des institutions internationales alors qu’elles connaissent évidemment le chemin pour geler ou étaler tout ou partie d’une dette d’un État ?
Une conférence européenne sur les dettes s’impose, à l’image de celle qui travaille actuellement sur la dette grecque.
Elle pourrait s’appuyer sur la décision de l’ONU, à la demande de l’Argentine, de créer un comité sur « les risques de banqueroute des États »
Le moment est crucial et la semaine européenne de soutien au peuple grec qui vient devrait prendre une ampleur en rapport avec le niveau des enjeux. C’est vrai notamment de la manifestation de ce samedi 20 juin à Paris, comme dans toutes les capitales européennes.
Jour après jour, semaine après semaine, dans notre pays, sous couvert de recomman- dations bruxelloises, le gouvernement s’applique à détricoter le droit social, à flexibi- liser encore et toujours le travail, à précariser les salaires avec pour résultat un chômage qui n’arrête plus d’atteindre de nouvelles cimes.
Être solidaire des Grecs, c’est agir pour soi-même
et l’intérêt populaire commun.
L’ESCROQUERIE DÉVOILÉE PAR UNE EX- "HUILE" DE BRUXELLES.
Philippe Legrain a été, de février 2011 à février 2014, conseiller économique de José Barroso alors président de la Commission européenne.
Il a été auditionné par la présidente du parlement grec et la Commission pour la vérité sur la dette grecque.
Il a révélé qu’en 2010 le prêt octroyé à la Grèce était destiné au remboursement immédiat des banques françaises et allemandes qui étaient les principales créancières.
Les dirigeants d’institutions, dont Jean-Claude Triche (ex-directeur de la BCE) s’étaient alors opposés à toute restructuration de la dette grecque pourtant insoutenable pour défendre les intérêts des banques.
De plus, en achetant des titres grecs sur le marché secondaire, la BCE a permis aux grandes banques européennes de revendre leurs titres à bon prix.
Selon Philippe Legrain, non seulement las grandes banques n’ont essuyé que peu de pertes mais certaines même ont réussi à dégager de beaux profits de cette opération.
Depuis son arrivée au pouvoir, le nouveau gouvernement grec a remboursé 7 milliards d’euros à ses créanciers.
"Rappelons ici que la dette dite pour "dommages de guerre et des pillages nazis" que l’Allemagne de Madame Merkel (la première avec Madame Lagarde à mettre les battons dans les roues) doit toujours régler à la Grèce, à la France ainsi qu'aux pays européens qui ont souffert de la barbarie du 3éme Reich, ont été gracieusement effacées par nos amis américains dont le siège du FMI se trouve à Washington!"