Les prochaines élections Régionales de décembre 2015
Extrait de la Voix du Nord: La lutte contre l’austérité: Les responsables communistes comptent également profiter de la victoire du « non » hier en Grèce. Ils espèrent ainsi jouir d’une tribune supplémentaire pour leurs idées. « C’est un message fort. Comme Syriza, nous souhaitons nous battre contre l’austérité, et forcer l’État à accroître les subventions dans les hôpitaux par exemple. Nous sommes six millions d’habitants dans cette nouvelle région. C’est la troisième région créatrice de richesses en France. Ensemble, nous pouvons bouger les lignes. » Les mois qui vont suivre vont permettre au parti de peaufiner la liste des candidats qui sera présentée en septembre. Le programme sera, quant à lui, proposé en octobre.
Publié le 11/07/2015 (le Courrier Picard)
PROPOS RECUEILLIS PAR PHILIPPE FLUCKIGER
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Le Parti communiste a lancé hier à Thourotte (60) sa campagne des régionales. Fabien Roussel, tête de liste, annonce un combat très politique axé sur les besoins des populations
Âgé de 46 ans, Fabien Roussel est l’attaché parlementaire d’Alain Bocquet, député-maire PCF de Saint-Amand-les-Eaux (59).
Le week-end dernier, 3000 adhérents du PCF de la grande région ont voté pour désigner leur tête de liste aux régionales. Fabien Roussel était le seul candidat.
Le candidat connaît bien la Picardie : il pêche à Suzanne (80) « le cœur de la future grande région ».
Le PCF a officiellement lancé hier sa campagne en Picardie, à Thourotte, en présence de plusieurs élus.
Fabien Roussel, vous avez été désigné le week-end dernier tête de liste du Parti communiste aux élections régionales. Vous êtes le candidat de qui, précisément ?
Celui des 3000 militants communistes qui ont voté à travers les cinq départements de la grande région. Et au-delà, je suis aussi le candidat de tous ceux qui veulent en finir avec les politiques d’austérité qui broient la vie des salariés, celle des retraités, et qui pensent qu’une autre politique, qui répond réellement aux attentes des gens, est tout à fait possible.
Dans quel état d’esprit sont les troupes ?
Il y a une forte envie d’y aller, du fait de l’exaspération, de la colère qui existe à l’égard des politiques menées par le gouvernement qui se traduisent partout par plus de chômeurs, moins de pouvoir d’achat, un recul des services publics, en particulier dans la santé – regardez ici la maternité de Clermont qui ferme – ou dans les transports. C’est particulièrement vrai dans cette région avec un taux de chômage supérieur à la moyenne, une pauvreté qui explose.
Le système politique étant ce qu’il est, les victoires électorales passent par des alliances. Avec qui allez-vous les nouer ?
Avec tous ceux qui partagent notre point de vue sur la politique menée et sur le fait qu’il n’y a aucune fatalité en matière d’austérité, et qui disent comme nous, que ces politiques sont menées sciemment dans le but de favoriser la finance.
Le Parti socialiste fait partie de ces forces progressistes ?
Je ne sais pas. L’Assemblée nationale votera après la rentrée le budget de la nation. Si ce dernier répond au besoin de la population, notamment en matière de politique de santé, ce sera un bon test. Mais s’il s’agit de poursuivre les politiques menées aujourd’hui, mieux vaut éviter d’entretenir la confusion, car nous aurions du mal à convaincre les électeurs de gauche de se rendre aux urnes. Il y a dans cette région deux millions d’abstentionnistes, des gens qui ne croient plus à la politique parce qu’ils savent que le pouvoir appartient à la finance, et plus aux politiques. C’est ces gens-là que nous devons convaincre de voter, en leur expliquant que voter, c’est réinvestir le champ politique, précisément pour retirer à la finance un pouvoir qu’elle ne devrait pas avoir.
Qu’elle est selon-vous, l’urgence dans cette future grande région ?
Elles sont nombreuses, mais les questions d’emploi et de santé sont primordiales. Il faut un plan d’urgence qui permette de rompre avec les logiques actuelles. Il est prévu de retirer 49 millions d’euros de dotations aux hôpitaux de la région alors qu’elle est déjà celle qui est la plus frappée par la surmortalité. Dans les transports, on va basculer sur le TER, des trains inter-cités qui sont du ressort de l’État, alors qu’on réduit les dotations aux collectivités qui auront de plus en plus de mal à faire face aux besoins des populations.
Compliqué aujourd’hui de trouver de l’argent, non ?
Il faut le chercher là où il est. Les sept plus grosses fortunes de la région concentrent à elles seules un patrimoine de 48 milliards d’euros, 10 fois le budget de la future région. J’ai écrit à ces sept fortunes, dont je ne mésestime pas le rôle en termes d’emploi, important pour la région, pour leur demander d’en consacrer 1 à 2 % à un plan d’urgence, pour répondre aux besoins des populations.
Vous avez reçu une réponse ?
Oui c’est le Medef qui m’a répondu (sourire), comme quoi… La réponse était intéressante, on me dit que la question sera examinée.
Il reste un espoir d’arrêter le rouleau compresseur Marine Le Pen ?
Eh bien, ce sera aussi la responsabilité des médias. J’ai lancé ma campagne à Avion (62), dans une salle aussi pleine que la sienne, avec des militants aussi motivés que les siens. J’ai eu droit à un article en page « locale ». Regardez ce qui a été fait pour Mme Le Pen , avant, pendant, après ; le rouleau compresseur, c’est aussi les médias qui le créent. Commençons par assurer un accès égal aux médias, à toutes les listes en présence et que le débat porte surs les idées ; ensuite on verra.