Il y a 80 ans: LE FRONT POPULAIRE.
MERCI AUX PRENEURS D’OTAGES DE 1936
Le 20 juin 2016, nous fêtions le 80ème anniversaire de la loi instaurant les congés payés. Ces accords avaient été possibles le 20 juin 1936 grâce aux manifestations et occupations d’usines par ceux que les bourgeois appelaient à l’époque « les salopards en casquettes »
En 1936, le gouvernement de Léon Blum avait écouté les travailleurs.
Aujourd’hui, ceux qui prétendent être leurs « héritiers » font le contraire en voulant imposer sans discussion une loi travail régressive et en assimilant les casseurs, ceux qui manifestent souvent en famille, pour défendre le Code du Travail mis en danger par les ententes entre eux et le Médef.
Mai 1936 : La gauche remporte au second tour les élections législatives. Elle est formée en coalition, le Front Populaire, constitué de la SFIO, du Pari communiste, du Parti républicain radical et radical-socialiste, ainsi que de députés indépendants.
Un mouvement de grève générale s'organise et devient très largement dépassé par les centrales syndicales, même par la CGT réunifiée en 1935.
L’occupation des usines est généralisée.
Le 11 et le 13 mai 1936 des grèves s'organisent respectivement au Havre et à Toulouse (chez l’avionneur Latécoère) pour protester contre le licenciement d'ouvriers grévistes du 1er mai. Les revendications sont obtenues après une nuit d’occupation d’usine.
La semaine suivante des actions similaires sont réalisées à Courbevoie et Villacoublay. Ces mouvements ne font alors pas l'objet d'une couverture médiatique dans la presse ouvrière.
( Presse qui manque beaucoup aujourd’hui les magnats milliardaires ayant mis la main sur la plupart de la presse écrite et radio-télévisée.)
Le 24 mai 1936, L’Humanité évoque en cinquième page « une belle série de victoires dans les usines d’aviation ». La semaine qui suit, une première vague de grèves touche les usines d'aviation et d'automobiles dans la région parisienne.
Le 4 juin 1936, le gouvernement Blum est formé, et ne comporte pas de ministres communistes tout en disposant de leur confiance à l'Assemblée nationale.
Le 5 juin 1936, Léon Blum rappelle à la radio le programme du Front populaire ; parmi les projets, il annoncera le dépôt immédiat et demandera aux deux chambres de voter avant leur séparation:
Par les lois des 11 et 12 juin 1936, les ouvriers obtiennent la création de conventions collectives, la durée du travail à la semaine de 40 heures, et 15 jours de congés payés ( 13 jours de vacances et 2 dimanches)
La semaine de 40 heures et les congés payés ne font néanmoins pas partie des accords de Matignon, ils étaient prévus dans le programme de la section du Front Populaire.
C'est-à-dire les principales réformes réclamées par le monde ouvrier. Il demande au patronat (Confédération générale de la production française) CGPF) d'examiner ces revendications « dans un large esprit d'équité. »
Après une réunion sur la proposition de Léon Blum, le secrétaire général de la CGT, Léon Jouhaux rappelle à la une du journal syndical « Le Peuple » les revendications :
Le rajustement des salaires, la semaine des 40 heures, mesure qui doit être votée par le Parlement et immédiatement, la suppression des heures supplémentaires, l'octroi de congés payés, la garantie de conditions d'hygiène, la reconnaissance concrète du droit syndical dans le cadre de conventions collectives du travail..
Dès le 7 juin 1936, après plusieurs réunions préparatoires, se réunissent à l’Hôtel Matignon :
* Le Chef du gouvernement Léon Blum
* Le ministre de l'Intérieur Roger Salengro
* Le ministre du Travail Jean-Baptiste Lebas * Les sous-secrétaires d’État à la Présidence du Conseil Marx Dormoy et Jules Moch, * Quatre délégués patronaux de la CGPF : Ernest Dalbouze, Alexandre Lambert-Ribot, René-Paul Duchemin, Pierre Richemond.
* Six délégués syndicaux de la CGT : René Belin, Henri Cordier, Benoît Frachon, Léon Jouhaux, Pierre Milan et Raymond Semat.
(La CFTC n'est pas représentée.)
Les accords sont signés à minuit quarante le 8 juin 1936.
Voici ce que le gouvernement actuel, (élu de surcroît par le peuple de gauche) assisté unilatéralement par le Médef de Gattaz et la droite et l'extrême-droite dans toute son ampleur, veulent entre-eux, remettre en cause par la loi El Khomri, des acquis obtenus il y a 80 ans!