Le programme Fillon: va-t-il nous ramener à la France du XIXème siècle?
Un « choc libéral » en économie
Le 21 septembre 2007, M. Fillon, en déplacement en Corse, a déclaré « être à la tête d’un Etat en situation de faillite ». Alors premier ministre, il s’est fait recadrer par le président Sarkozy, qui ne voulait pas se « fâcher » avec l’opinion.
Aujourd’hui, élu à la primaire des droites comme « le meilleur » il est toujours persuadé que son programme d’austérité pour le Français d’en bas est le meilleur.
S’il devient en 2017 le président de la République de « tous les Français » c’est un programme économique de 110 milliards d’euros sur les finances publiques qu’il mettrait en place. 1/3 de baisse des dépenses serait assuré par l’Etat, (peut-être sur les programmes militaires que la France emploie au nom de l’OTAN)
20 % par les collectivités locales, alors que ses amis, les dirigeants de droite de nos communes, communautés d’agglomérations, départements et régions, pestant depuis des années contre les baisses de dotations de l’Etat mis en place déjà au temps du gouvernement Balladur.(Ils ont oublié)
Mais surtout en rognant encore une fois de plus sur la Sécurité Sociale, réduction des dépenses de santé, l’âge de la retraite reportée à 65 ans, les 39 heurs dans la fonction publique, et revenir aux 48 heures hebdomadaires dans le privé, d’harmoniser les régimes de retraite, sans compter la disparition de 500 000 emplois publics, police, gendarmerie, pompiers, personnels hospitaliers, Education Nationale, etc.
La réduction de la « dérive des dépenses de santé » ; tout le monde pourra donc se faire soigner, à la condition d’avoir une bonne complémentaire santé dont les compagnies d’assurances n’oublierons pas d’augmenter les primes mensuelles. Mais aussi l’augmentation de 2% de la TVA et ça, autant pour le chômeur, le smicar, le retraité que pour les patrons rémunérés à 5 ou 6 millions d'euros par an !
Il n’oubliera pas de réinjecter 40 milliards d’euros supplémentaires à ce que Messieurs Hollande et Valls ont déjà fait somme cadeau au patronat pendant leur quinquennat, encore et toujours afin d’alléger les charges des grandes entreprises, (mais surtout pas pour le petit commerce et l’artisanat) ainsi que de baisser l’impôt sur les sociétés de 25%.
Après la programmation de la disparition du « monopole syndical » en revenant sur les seuils sociaux, ; il « promet » (promesse pré-électorale) de ramener le taux de chômage à moins 7% en 5 ans !!!
Quant à la première place de la France dans l’économie européenne en 10 ans, il a certainement consulté « madame soleil » pour nous endormir et continuer de faire la bonne place de la cotation du CAC 40.
Une politique internationale pro-russe.
Pour François Fillon qui se prévaut d’une amitié sans faille avec Poutine depuis l’époque où ils étaient tous deux premiers ministres, il insiste dans ses interviews pour ne pas faire des Russes les seuls fauteurs de troubles dans ce monde mouvementé, en Ukraine et il milite pour une coalition avec la Russie et le Iraniens pour combattre ensemble Daesh en Syrie, quitte à s’allier pour aider l’assassin de son peuple Bachar Al-Assad. Pourtant, ce même Fillon, affirmait en septembre 2015 sur Europe 1, qu’avec tous les défauts qu’il accumulait, était sur le point de « tomber ». Il faut dire qu’avec « l’arrivée » sur le marché de Trump aux USA, le vent tourne, n’est-ce pas Monsieur Fillon !
En ce qui concerne l’Union européenne, M. Fillon n’a jamais caché son attachement à une « Europe des Nations » respectueuse de la « souveraineté de la France », comme il le précise dans son projet. « L’Europe doit être un instrument et non pas une religion » explique-t-il dans son programme. L’ancien premier ministre veut créer un "Schengen" coupable d’un crime ou d’un délit et doter la zone euro d’un directoire politique, composé des chefs de gouvernement, présidé par l’un d’entre eux. (Une vision « familiale » de la société)
Alors qu’il a bénéficié du soutien de la plupart des dirigeants de « Sens commun » un groupuscule issu de la Manif pour tous, ( celle des Christine Boutin, Hervé Mariton, Bruno Retailleau, Henri Guaino, Laurent Wauquiez, J-F Poisson, Nicolas Dupont-Aignan, Maréchal-Le Pen, Gilbert Collard et autres) M. Fillon ne veut pas abroger la loi Taubira, qui autorise le mariage entre personnes de même sexe. « Ce n’est pas réaliste, car on ne démariera pas des gens qui ont été mariés », a-t-il reconnu en février. Mais il veut la réécrire afin d’interdire l’adoption plénière par les couples homosexuels, autorisant l’adoption simple après qu’un juge statue en fonction de « l’intérêt de l’enfant »
Souhaitant que la procréation médicalement assistée (PMA) soit « réservée aux couples hétérosexuels dont l’infertilité est diagnostiquée » il entend abroger la circulaire Taubira, qui facilite la transcription en France de l’état civil des enfants conçus à l’étranger par gestation pour autrui (GPA).
Son programme fait la part belle aux familles traditionnelles. Lors du meeting à Boulogne-Billancourt (92) le 7 juin, il annonçait vouloir « redonner 10 milliards d’euros de pouvoir d’achat « non pas à la France d’en bas, mais aux familles et aux classes supérieures y compris les millionnaires qui ont le pouvoir d’augmenter leurs salaires de 20% par an.
« J’entends répondre à l’angoisse des classes moyennes et faire de la famille l’un des socles de notre solidarité », a-t-il promis.
Quant au niveau de l’éducation nationale, son « grand projet » est de « réécrire les programmes d’Histoire avec l’idée de les « concevoir comme un récit national ». Cachant ainsi toute l’histoire des conflits nationaux, pour la liberté des citoyens et le bien être des ouvriers des 18, 19 et 20ème siècles, effaçant les conflits mondiaux, guerres coloniales. Les enfants ne doivent plus savoir ce que leurs ancêtres ont vécus pour qu’ils profitent aujourd’hui du peu de liberté qu’il nous reste.
Un projet qui a le don de hérisser nos historiens. Mais quelle importance pour Monsieur Fillon... lui qui a certainement une préférence pour ces ancêtres « Les maîtres de forges »