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Cellule PCF ''Plantive'' de Saint-Saulve

La Commune de Paris

22 Mai 2017, 20:58pm

Publié par Cellule PCF de Saint-Saulve

Adolphe Thiers, le boucher qui donnât ordre aux "versaillais" de tirer dans la foule des communards, y compris sur les femmes et les enfants.  Adolphe Thiers, le boucher qui donnât ordre aux "versaillais" de tirer dans la foule des communards, y compris sur les femmes et les enfants.

Adolphe Thiers, le boucher qui donnât ordre aux "versaillais" de tirer dans la foule des communards, y compris sur les femmes et les enfants.

La mémoire de la Commune ou l’histoire écrite par les vainqueurs

 

 

Alors qu’on commémore cette semaine le 146e anniversaire de la Semaine sanglante, qui a vu les troupes réactionnaires de Versailles écraser dans le sang la révolution sociale parisienne, l’hostilité des puissants à l’égard de la Commune semble perdurer. Absence relative dans les manuels scolaires, publications grand public à charge, 1871 semble susciter toujours autant de rancoeur chez certains. En témoigne le lamentable article de Yann Moix récemment paru dans Marianne.

 

Juillet 1870, la France déclare la guerre à la Prusse. En moins de deux mois, les troupes françaises sont mises en déroute, Napoléon III est capturé à Sedan le 2 septembre, la République est proclamée le 4 à l’Hôtel de Ville de Paris.

 

Après une résistance de quelques mois, l’armistice est signé le 28 janvier 1871. Le 8 février, les élections législatives donnent à la France une majorité monarchiste favorable à la paix.

 

Paris, majoritairement favorable à la poursuite de la guerre, a élu des républicains radicaux, à l’instar de Giuseppe Garibaldi et Louis Blanc. La défense de la paix est vite identifiée à une velléité de restauration monarchique, et patriotisme et républicanisme se confondent en grande partie au sein de la population parisienne.

 

En mars, le nouveau chef du pouvoir exécutif, Adolphe Thiers, décide du déménagement de l’Assemblée de Paris à Versailles.

 

Le 18 mars, il ordonne une opération militaire dans le but de récupérer les canons de la Butte Montmartre, aux mains de la garde nationale.

 

La population parisienne s’y oppose et les soldats du 88e régiment de ligne refusent d’obéir aux ordres et de tirer sur la foule : c’est le début de l’insurrection,

Thiers ordonne le repli général sur Versailles. Le 28 mars, la Commune de Paris est proclamée.

 

En l’espace de deux mois, elle tente d’instaurer la république sociale chère aux révolutionnaires de 1848.

Peine perdue, elle est écrasée dans le sang lors de la Semaine sanglante, du 21 au 28 mai 1871.

 

Immédiatement victime d’une légende noire, la Commune voit son héritage sali par la propagande versaillaise qui perdure encore aujourd’hui.

Le mur des fédérés. Les exécutions sommaires faites par les versaillais sous les ordres de Thiers, firent de 25 à 30 000 de victimes compris femmes et enfants
Le mur des fédérés. Les exécutions sommaires faites par les versaillais sous les ordres de Thiers, firent de 25 à 30 000 de victimes compris femmes et enfants

Le mur des fédérés. Les exécutions sommaires faites par les versaillais sous les ordres de Thiers, firent de 25 à 30 000 de victimes compris femmes et enfants

Le mémoire positive de la Commune : tentative de ré appropriation communiste

 

Il faut attendre la fin du XIXe siècle pour voir le mouvement révolutionnaire français tenter de construire une mémoire positive de la Commune.

 

En 1880, le mouvement ouvrier organise la première « montée au mur des fédérés » : un cortège commémoratif sous haute surveillance policière prend la direction du cimetière du Père Lachaise, où ont été exécutés les derniers communards.

 

Toutefois, la gauche est encore trop affaiblie pour parvenir à imposer une mémoire positive de l’événement. Le tournant s’opère avec l’unification du mouvement socialiste en 1905 et la création de la SFIO, qui parvient progressivement à s’arroger le monopole de la mémoire de 1871 : dès 1908, les socialistes sont majoritaires lors de la montée au mur des Fédérés et le service d’ordre du parti s’emploie à tenir à l’écart les éléments perturbateurs (notamment les anarchistes).

 

Au début des années 1920, toutefois, le parti communiste nouvellement crée dispute l’héritage de la Commune aux socialistes. En 1921, au Père Lachaise, le rapport de force est en faveur du PCF, il est écrasant : 20 000 militants communistes contre 1000 socialistes.

 

La ré appropriation de l’événement est importante pour le parti, qui en fait l’événement annonciateur de la Révolution d’octobre 1917 : « En 1871 et en 1917 furent offerts deux exemplaires de Révolution qui désormais resteront indissolublement unies et complémentaires » peut-on lire dans l’Humanité du 30 mai 1926.

 

Zéphirin Camélinat, l’un des derniers communards vivants, apporte ainsi son onction au PCF en 1926 : au cours d’une cérémonie organisée par les communistes, il remet le drapeau des vétérans de la Commune aux Groupes de défense antifascistes (GDA), fer de lance du service d’ordre du parti.

 

Durant l’Entre-deux-guerres émerge donc une mémoire positive de la Commune, portée par le parti communiste et les historiens marxistes : l’événement est devenu un référent essentiel du discours de la gauche.

 

Chaque année, au cours de la période 1930-1940, des dizaines de milliers de personnes se rassemblent fin mai au cimetière du Père Lachaise pour commémorer l’événement.

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